Il y a un an, l’ Eglise Protestante unie de France (EPUdF) votait, à la quasi unanimité, une mesure permettant aux pasteurs de bénir les unions homosexuelles.
Depuis, plusieurs personnalités se sont levées contre cette décision et certaines paroisses ont fait sécession. Le mouvement des Attestants a été lancé en janvier dernier pour s’opposer à cette mesure. 15% des pasteurs y serait défavorables, selon La Croix.
Mais au-delà de cette “affaire”, la crise révèle une fissure dans le rapport à l’Ecriture Sainte. Selon, le pasteur Boucomont, cette décision ne serait pas conforme à la tradition biblique.
Ce n’est pas la première fois que l’Eglise protestante se trouve aux prises avec des divergences d’interprétation scripturaire. Comment en effet former un corps “dogmatique” quand chacun est maître de l’interprétation ? Une certaine frange des fidèles catholiques regardent avec envie cette liberté laissée aux fidèles protestants d’interpréter les Écritures. Pour Eux, il est possible d’avoir sa propre interprétation et de rester unis, dans une sorte d’Eglise qui seraient la somme des minima acceptables.
Ces crises à l’intérieur de l’Eglise protestante de France, rappellent que le protestantisme a aussi un corps de doctrine et que le relativisme n’est pas tout à fait synonyme de protestantisme. Ces limites montrent également que “vivre ensemble” quand on ne pense pas pareil, même si chacun peut avoir un avis sur les Ecritures, ne va pas de soi.
Même éloignées sur bien des points de l’Eglise catholique, les églises protestantes ne sont pas non plus l’utopie relativiste qu’imaginent ou fantasment certains catholiques.
Pierre Selas