De Mgr Thierry Brac de la Perrière, évêque de Nevers :
“Le pape François vient de nous donner son Exhortation apostolique Amoris Laetitia, La joie de l’amour, qui était fort attendue. Elle est beaucoup commentée, sera-t-elle beaucoup lue ? Et surtout, sera-t-elle bien comprise ? Car, si les deux synodes sur la famille qui se sont déroulés en 2014 et 2015 faisaient l’objet de toutes les attentions pour la seule question des divorcés remariés, il en est de même pour ce document. Or le pape ne parle que peu de cette question précise, et il reprend mot pour mot les conclusions du dernier synode. Autrement dit le pape ne change pas la loi du mariage. Mais il montre l’amour humain comme étant toujours en chemin, à l’instar de toute notre vie. Et, à la suite des Pères synodaux, il invite les pasteurs, les bergers, à un discernement sur les personnes et les situations, de telle sorte que soient reconnus divers degrés de responsabilité dans les blessures qui affectent le lien conjugal.
On attendrait certes des indications plus précises quant à l’attitude à adopter pour la discipline des sacrements, car, tout en affirmant que la loi ne change pas, le pape semble admettre la possibilité d’accueillir certaines personnes en situation « irrégulière » aux sacrements. Toujours est-il qu’il s’appuie, de manière assez large, sur le principe classique de la « loi de gradualité », déjà mentionné par saint Jean Paul II dans Familiaris Consortio, qui consiste à prendre en compte, dans la recherche du bien, le chemin parfois chaotique pour y arriver. Car ce sont bien les situations concrètes des personnes qui doivent faire l’objet de l’attention des pasteurs. La responsabilité pastorale n’est pas simplement de dire des principes ou de montrer un idéal, mais aussi d’indiquer le chemin pour y arriver et d’accompagner les personnes sur ce chemin.
Dans ce document nous trouvons justement le chemin pour aimer. Les couples y trouveront leur profit, notamment dans toute la quatrième partie, particulièrement le commentaire de « l’hymne à l’amour » choisi par tant de couples au jour de leur mariage (1 Cor 13). Et nous trouvons aussi des pistes pour une pastorale du mariage, aussi bien pour l’accompagnement des premières années de mariage que pour la préparation au mariage. Tout cela s’enracine dans les Ecritures, et particulièrement le regard de Jésus sur la famille, et ouvre à contemplation du mystère de l’amour en Dieu, le mystère de Dieu qui est amour.”
L’essentiel n’est-il pas la préparation au mariage chrétien?
Comment accueillir des personnes qui n’ont pas même la foi ,comment l’Eglise peut-elle leur proposer quelque chose sans brader le sacrement?
L’Eglise doit les accueillir mais peut-être leur proposer un mariage par étapes,ces couples ne demandent souvent qu’ une belle cérémonie,il est éventuellement possible de partir de là pour aller plus loin,en tout cas pas de sacrement au rabais.
J’ignore si la question a été abordée aux synodes,il me semble que cela est essentiel alors que nous sommes déjà dans une société post-chrétienne.
Des indications complémentaires, vous n’en aurez pas, Monseigneur. C’est à vous de les donner à vos diocésains.