L’ancien archevêque de Poitiers habite Périgueux. Le jeudi de l’Ascension, il viendra à Poitiers fêter un double anniversaire : il célébrera à 11h la messe à la cathédrale à l’occasion de ses 80 ans et des trente ans de son ordination comme évêque.
Après avoir été durant quelques mois coadjuteur de Mgr Joseph Rozier, il s’est retrouvé propulsé évêque de Poitiers le 11 juin 1994, à la suite du décès brutal de son prédécesseur. Il restera à la tête de l’Église catholique en Poitou jusqu’au 13 janvier 2011, date de son départ.
Un de ses actes les plus progressistes aura été la convocation du deuxième synode de Poitiers, en mai 2001. Sous l’intitulé « Serviteurs d’Évangile », ce deuxième synode pose les fondations d’une Église non plus dirigée par l’évêque, et les prêtres, mais une Église organisée en communautés locales, avec des responsabilités – la foi, la prière et la charité, ainsi que la gestion des finances – confiées aux chrétiens, désormais parties prenantes de la mission évangélique: témoigner de leur foi en étant à l’écoute de ceux avec qui ils vivent. Cette impulsion, Mgr Rouet l’a « importée » d’Amérique du Sud, avec la théologie de la Libération. Son application en Poitou a permis le lancement de communautés locales, au sein desquelles les chrétiens d’un ou plusieurs villages ou quartiers partagent leur foi. Aujourd’hui le diocèse est en déshérence mais Mgr Rouet ne semble pas faire le lien de cause à effet…
Depuis Périgueux où il vit avec trois autres prêtres, il répond aux invitations sur cette question
« qui n’est pas seulement une question d’organisation interne de l’Église, mais porte réellement témoignage de la façon dont les chrétiens sont appelés à témoigner. Ce serait se tromper que de vouloir resacraliser le prêtre dans un réflexe identitaire. »
Sic.
Il répond aux invitations pour des sessions, rencontres et retraites. Et il continue d’écrire.
« Je viens de publier un livre sur la foi, j’en finis un autre sur le diaconat et j’en prépare un sur la sécularisation… Il faut s’occuper quand on est à la retraite. »
« Je viens de publier un livre sur la foi, j’en finis un autre sur le diaconat et j’en prépare un sur la sécularisation… Il faut s’occuper quand on est à la retraite. »
Oui, il faut s’occuper, et surtout méditer sur les fins dernières, car il s’en approche à grands pas. Les livres qui propagent les erreurs mettent leurs auteurs en grand danger pour leur salut éternel.
Mgr Rouet est surtout un “évêque Lustiger” , dont il fut l’auxiliaire à Paris.
“Dans l’Eglise, il n’y a que deux problèmes: vous et moi ! “, disait Mère Teresa. Occupez vous donc de vos fins dernières a vous, puisque vous ne savez “ni le jour ni l’heure” !
“Il faut s’occuper quand on est à la retraite…” !
Si c’est pour continuer à évangéliser, c’est bien mais lorsqu’on a passé le relais à un autre évêque est-ce bon de revenir ? Surtout que le diocèse ne brille pas par un développement extraordinaire, cela ne gêne t-il pas la mission du successeur, surtout si ses méthodes et ses buts ne sont pas les mêmes ?
S’il s’ennuie, qu’il aille voir ce qui se passe dans les lieux où se voit l’avenir de l’Eglise : Wigratzbad, le séminaire des Saint Martin…
Saint Pie X dans Vehementer nous enseigne que l’Église est une société inégalitaire où certains gouvernent et d’autres n’ont d’autre chose à faire que de se laisser gouverner:
« L’Ecriture nous enseigne, et la tradition des Pères nous le confirme, que l’Eglise est le corps mystique du Christ, corps régi par des pasteurs et des docteurs (Ephes., IV, 11), société d’hommes, dès lors, au sein de laquelle des chefs se trouvent qui ont de pleins et parfaits pouvoirs pour gouverner, pour enseigner et pour juger. (Matthieu, XXVIII, 18-20 ; XVI, 18-19 ; XVIII, 17 ; Tite II, 15 ; II Cor. X, 6 ; XIII, 10, etc.)
Il en résulte que cette Eglise est par essence une société inégale, c’est-à-dire une société comprenant deux catégories de personnes: les pasteurs et le troupeau, ceux qui occupent un rang dans les différents degrés de la hiérarchie et la multitude des fidèles; et ces catégories sont tellement distinctes entre elles, que, dans le corps pastoral seul, résident le droit et l’autorité nécessaires pour promouvoir et diriger tous les membres vers la fin de la société.
Quant à la multitude, elle n’a pas d’autre devoir que celui de se laisser conduire et, troupeau docile, de suivre ses pasteurs. »
https://w2.vatican.va/content/pius-x/fr/encyclicals/documents/hf_p-x_enc_11021906_vehementer-nos.html
Si l’on nous dit que cette théologie est obsolète, alors j’exciperais de ma liberté religieuse pour dire qu’elle ne l’est pas.
Nous avons le droit, nous autres laïcs, de ne pas être gouvernés par nos égaux.
Bonjour,
A. A mon avis, on ne comprendra rien, je dis bien : rien, à la crise du christianisme catholique contemporain, tant que l’on ne comprendra pas qu’elle repose sur, et se traduit par, une dynamique de “subvertissement” et de “travestissement” de ce que sont vraiment la Foi, l’Espérance, la Charité, les sacrements.
B. Cette dynamique découle de conceptions et de doctrines, et débouche sur des pratiques et des tendances, d’inspiration adogmatique et immanentiste, fallacieusement émancipatrices et unificatrices.
C. Cette dynamique porte en elle un certain nombre d’idées toutes faites, dont celle-ci : “plus on est audiblement et visiblement catholique, et moins on est chrétien”, ou, si vous préférez : “plus l’Eglise catholique se décatholicise, et plus elle renoue avec son inspiration originelle, et se rechristianise”.
D. Nous sommes aujourd’hui en présence de clercs
– qui savent très bien que cette dynamique a une fécondité spirituelle toute relative, notamment sous l’angle du développement, qualitatif et quantitatif, des vocations religieuses et sacerdotales, ainsi que sous celui de la réception et de la transmission, entre les générations de catholiques, de la connaissance de la Foi,
et
– qui sont donc beaucoup moins excusables que leurs prédécesseurs des années 1950 et 1960 qui, eux, n’ont pas compris tout de suite, ou n’ont fait que commencer à découvrir, l’absence ou le déficit de fécondité spirituelle de ce positionnement “pastoral” (comprenez : consensualiste fraternitaire).
Entre ceux qui y croient encore (après tout, 30 ans après 1989, il y aura encore des communistes) et ceux qui n’y croient plus, mais n’osent pas reconnaître qu’ils se sont trompés, ni renouer avec l’essentiel, aussi éclairant et exigeant soit-il, il y a, je l’espère et le suppose, un petit nombre de clercs courageux et fidèles, mais j’ai bien peur que cela ne suffise pas à contrecarrer toute une évolution placée sous le signe, en quelque sorte, idéologique ou justificateur, de “l’esprit de l’Evangile”.
Bonne journée.
A Z
Ils ont la peau dure, ces gens-là… Et le père Dagens, il fait quoi de sa retraite? Vite, une info SVP
Il s’en est allé à Paris , laissant son successeur travailler en paix.
Lui qui s’ennuyer à Angoulême a maintenant tout loisir de s’occuper et de laisser tranquille les catholiques charentais.
Je connais ce diocèse depuis 60 ans. J’aurais tant voulu que la pastorale mise en place par Mgr Rouet fonctionne et donne du fruit…Mais non. Le Poitou semble un désert spirituel, les églises continuent de se vider, la foi est difficilement transmise, les équipes mises en place blanchissent et peinent à se renouveler, les rares jeunes pratiquants sont suspectés et découragés. L’Eglise du Poitou semble en agonie, après des années de soins palliatifs. Que d’autres me contredisent…
Que ne laisse-t-on Mgr Wintzer tranquille dans sa tentative désespérée de redressement. Il n’a pas besoin de l’œil Mgr Rouet.