Le philosophe Thibaud Collin analyse l’exhortation apostolique Amoris laetitia et confie respectueusement sa circonspection. Il constate que, sur l’accès à la communion eucharistique des divorcés dits remariés, le pape François ne prend volontairement pas position, ce qui constitue justement un problème. Thibaud Collin déplore aussi la double lecture du texte, rendue possible par les omissions qui entraînent ainsi deux interprétations concurrentes. L’exhortation n’aide pas à la clarté. Il conclut : “la diversité des lectures est malheureusement pour l’instant légitime. Et c’est assez redoutable parce que, selon moi, ce qu’on attend d’un pasteur, c’est qu’il éclaire ses fidèles, et là il n’y a aucune position.” Il y a bien confusion, et il ne faudrait pas oublier que l’Église est enseignante par nature.
Cette exhortation apostolique Amoris laetitia était très attendue au sein de l’Eglise catholique, mais aussi à l’extérieur. Beaucoup attendait de voir comment, à l’issue de ces deux années de débats et de synode, le pape allait traiter la question des divorcés-remariés. Comment, finalement, le Saint-Père tranche-t-il ce débat ?
Sur les divorcés-remariés, le pape ne prend pas position. Il cite le texte du synode de 2015, qui lui-même concluait de manière totalement indéterminée sur cette question. A aucun moment, le pape ne dit que les divorcés-remariés, qui vivent maritalement, peuvent communier. Mais le texte peut être interprété dans ce sens là. Le pape reste totalement dans l’indétermination. Cela pose un gros problème car tous les débats qui ont eu lieu au moment du synode, et qui ne sont donc pas tranchés, vont repartir de plus belle. Il risque d’y avoir des polémiques indéfinies sur les interprétations à donner au texte.
La gestion au cas par cas des situations de divorcés-remariés est de nouveau mise en avant dans cette Exhortation apostolique ?
Bien sûr, le Pape appelle à traiter la question des divorcés-remariés au cas par cas, dans le respect des exigences de l’Evangile et de la vérité. Mais il y a autant d’éléments qui permettent de trancher dans un sens, les divorcés-remariés peuvent communier dans certains cas, ou dans l’autre, les divorcés-remariés ne peuvent pas communier. Il va donc y avoir deux lectures possibles. D’un côté, il y a ceux qui vont faire une interprétation dans la continuité, en lisant ce texte à partir des écrits de Jean-Paul II et Benoît XVI. Ceux-là concluront que la doctrine n’a pas changé. De l’autre côté, il y a ceux qui auront une interprétation de la rupture. Pour eux ce sera une nouveauté, car ils y verront la ligne défendue par le cardinal Walter Kasper finalement adoptée, alors qu’elle avait été refusée par le cardinal Ratzinger sous le pontificat de Jean-Paul II.
Il y a quelque chose d’assez décourageant de revenir à la ligne qui existait avant le Synode, il y a deux ans. Le fait que le pape ne tranche pas, laisse les interprétations ouvertes, pose la question d’une double morale. Le pape s’oppose dans l’exhortation apostolique à cette double morale, mais c’est en quelque sorte ce qu’il est en train de créer avec ce texte. Le texte prépare à ce qu’il y ait, d’une part, une morale doctrinale, c’est-à-dire un idéal à atteindre, et, d’autre part, une pastorale où ce qui est interdit idéalement devient possible. Alors, on peut se dire que ce n’est pas nouveau car c’est déjà ce qui se passe avec la contraception. En novembre 1968, la lettre encyclique Humanae vitae de Paul VI (dans laquelle il disqualifie définitivement toute méthode de contraception artificielle, les estimant intrinsèquement “dishonnêtes”) a été reçue de manière très différente au sein de l’épiscopat français. La contraception est dès lors devenue un non-sujet, quelque chose de totalement optionnel. Le danger est que la question des divorcés-remariés deviennent aussi une sorte de sujet tabou, dont plus personne ne parle. Et ça, ce serait dramatique car ce serait tout à fait contraire à la vérité sur le mariage et la sexualité telle que saint Jean-Paul II l’a développée dans ses encycliques et dans sa théologie du corps.
Finalement, ces deux ans de débats n’auront pas servi à grand chose. Les fidèles qui souhaitaient une ligne claire à suivre ont attendu pour rien ?
On a attendu pour en rester exactement à la même situation. Sauf que désormais, les gens vont polémiquer sur un texte qui a une autorité plus importante que la Relatio synodi. Il y a, dans ce texte, tous les arguments pour interpréter de deux façons. C’est évident que le pape veut aller dans le sens de la libéralisation, mais qu’en même temps il ne peut pas aller jusqu’au bout. Ce serait une vraie rupture doctrinale s’il le faisait, mais il ne veut pas l’assumer, et c’est tout à son honneur. On est dans une situation de blocage qui va perturber la conscience des fidèles.
Malgré tout, si rien ne change et n’est tranché sur la question des divorcés-remariés, quelles sont les évolutions notables de cette exhortation apostolique ?
Ce qui change, d’une certaine manière, c’est l’enjeu d’accompagner les personnes là où elles sont, pour les amener progressivement à reconnaître la bonté et la vérité de l’évangile sur le mariage et l’amour humain. Il y a une méthode très développée, notamment dans le chapitre 8. C’est un point évidemment très intéressant. Mais là aussi, on retrouve la même ambivalence que sur la question des divorcés-remariés. Finalement, est-ce-qu’à force de valoriser fortement ce que les personnes vivent (personnes en concubinage, divorcés-remariés), ces dernières ne peuvent-elles pas considérer que l’Eglise reconnaît une certaine légitimité de leur situation ? Elles pourraient très bien se dire : à quoi bon changer si l’Eglise reconnaît ma situation ? Donc, même si le Pape appelle clairement à la conversion, à force d’accompagner les personnes dans la continuité de là où elles sont, soit elles veulent vraiment évoluer pour se convertir et s’arracher au pêché, soit elles finissent par considérer que la situation dans laquelle elles vivent n’est pas contraire, n’est pas dans le pêché, et ainsi continuent à y vivre, sans changer.
C’est un pari extrêmement osé, à mon avis, que prend le pape François. C’est une véritable option pastorale. Il faudra voir dans les années à venir ce que cela donne sur le terrain.
Le pape donne-t-il alors une nouvelle orientation à la pastorale de la famille de l’Eglise catholique ?
Pas vraiment. La plupart du temps, il reprend des citations de ses discours antérieurs. L’exhortation est très dépendante de la Relatio synodi de 2015. Le pape François cite également beaucoup saint Jean-Paul II. Il y a certes une volonté du Saint Père de développer une nouvelle orientation pastorale dans l’exhortation apostolique, mais on la connaissait déjà, il l’avait déjà explicitée.
Un thème est tout de même extrêmement présent c’est la question de l’éducation sexuelle des jeunes. Est-ce une nouveauté cette insistance sur l’éducation sexuelle et affective des enfants et des adolescents ?
C’est vrai qu’il appuie sur ce point. Mais l’éducation sexuelle était déjà au cœur de la démarche de Jean-Paul II et des travaux qu’il avait confiés au conseil pontifical pour la famille. Ce dernier avait déjà développé beaucoup d’éléments pour l’éducation à la chasteté, la véritable compréhension de la signification du corps sexué… Le pape François reprend là le travail de Jean-Paul II, avec une inflexion sur la notion d’éducation sexuelle, mais en tant que tel, c’est une véritable continuité.
On pourrait donc conclure que l’exhortation apostolique Amoris laetitia est une continuité directe de Jean-Paul II et Benoît XVI ?
Oui mais avec l’ambiguïté dont on parlait. On peut faire une lecture dans la continuité, qui à mon avis est la seule lecture d’interprétation catholique. Mais on peut dire qu’il ne nous facilite pas toujours la tâche. De nombreux points du texte posent de réels problèmes de continuité vis-à-vis de l’encyclique Veritatis splendor de Jean-Paul II en 1993. Je pense que les débats ne font que commencer. Le pape va devoir faire face à de véritables questionnements avec la réception de cette exhortation. C’est un texte très important, qui pose la question de cette continuité. La diversité des lectures est malheureusement pour l’instant légitime. Et c’est assez redoutable parce que, selon moi, ce qu’on attend d’un pasteur, c’est qu’il éclaire ses fidèles, et là il n’y a aucune position.
À nos yeux, il y a clairement une tentative de déstabilisation de l’enseignement magistériel. L’exhortation apostolique laisse des questions non résolues, ce qui est paradoxal pour un texte dont on attendait quelque chose. Cela suppose-t-il qu’à terme, un futur pape tranchera ? Ce pape aurait pu être le pape actuel, mais il a préféré ne pas le faire. En avait-il la force, l’autorité ou même la volonté ? Mais, paradoxalement, il se pourrait que ce texte prépare, sans le vouloir, une saine réaction dans les années à venir, au-delà des ombres présentes.
Ce serait une très grave erreur d’affaiblir les sacrements pour faire plaisir à ceux qui par pure faiblesse voudraient les voir édulcorés.
Dieu, l’infaillible, peut bien dans sa pédagogie elle-même infaillible nous trouver des moyens de surmonter ces écueils.
Et bien, il les a trouvés en nous envoyant François.
En effet, le prochain pape tranchera.
Le pape ne tranche pas parce qu’il ne PEUT PAS trancher. Quoi de commun entre un homme qui a quitté son épouse pour convoler avec une autre femme et l’épouse abandonnée qui se résout à une nouvelle union pour assurer sa stabilité affective et matérielle ? Et encore une telle situation demande -t-elle du discernement. Thibaud Collin sait parfaitement qu’une question morale ne se tranche pas par oui ou par non, et il me semble qu’il se donne la posture de celui qui fait l’âne pour avoir du foin. Quel intéret y-a-t-il à jouer les ouvriers de la première heure outrés à l’idée qu’on puisse leur donner le même salaire qu’à ceux de la onzième heure ?
Quand un homme quitte une femme pour convoler avec une autre femme, passe encore, mais quand il la quitte où qu’elle se sépare de lui pour protéger ses enfants, contre une ambiance corrompue et abominable parceque cet “homme” préfère passer son temps à fréquenter ses petits amis homos et pédés …
… il y a aussi des femmes qui se remarient pour qu’il y ait un Homme et Père à la maison, elles pensent même que c’est leur devoir, du soucis qu’elles ont pour l’équilibre de leurs enfants, pour que leurs fils vivent dans une
ambiance saine et pour les aider elles même à ne pas sombrer dans la tristesse et de désespoir. Beaucoup de femmes et d’enfants n’ont pas cette chance, rencontrer l’Homme providentiel. La route est longue et de plus en plus difficile pour ces mères et ces enfants dans ce monde qui ne respecte plus la famille et dénature toutes les valeurs Catholiques.
Les conciliaires sont les premiers responsables et coupables dans depuis Vatican II et récemment la déclaration de Mgr Bordeytn, de quelle manière indigne et calomnieuse il parle de La Famille ! Quel homme infâme ! J’espère qu’il sera démis de son poste de directeur de cette Université Catholique.
La vie n’est pas en faveur de La Famille et surtout des enfants ( … Langue “socialiste” “Ministre de la Culture” ! Cohn Bendit … à l’Europe ! … etc …la liste s’élargie et se ralonge tous les jours de plus en plus vite), désormais tous ces dénaturés et leurs amis font la loi en France et en Europe avec tous ceux qui ont voté pour le “mariage homo”.
Thibaud Collin semble avoir mal lu Amoris Laetitia:
§ 305 : . […] « À cause des conditionnements ou des facteurs atténuants, il est possible que, dans une situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement – l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu, qu’on puisse aimer, et qu’on puisse également grandir dans la vie de la grâce et dans la charité, en recevant à cet effet l’aide de l’Église ».
Et la note 351 précise : Dans certains cas, il peut s’agir aussi de l’aide des sacrements. […] Je souligne également que l’Eucharistie « n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles
Ceux qui ont des yeux, qu’ils lisent !
Franchement, je ne comprends toujours pas pourquoi on refuse le Repas du Seigneur à des croyants qui ne font de mal à personne. Pourquoi on ose s’immiscer dans le mystère de l’amour entre deux personnes.
Que l’on refuse la communion à ceux qui, de manière notoire et scandaleuse font un mal permanent à leurs enfants, à leurs parents, je le comprendrais.
Mais les divorcés remariés ne font de mal à personne. Ils ne scandalisent personne.
Et si on me dit qu’ils font du mal au sacrement de mariage , c’est que celui-ci n’est plus le sacrement de l’amour conjugal.
C’est par amour que deux personnes se marient. Si, pour des raisons qui leur échappe cet amour est mort, le sacrement de l’amour bien qu’éternel ne saurait les contraindre à vivre ensemble ni les empêcher de vivre un autre amour.
D’ailleurs, quand on resitue dans leur contexte les paroles définitives de Jésus sur ” l’indissolubilité” du mariage, on s’aperçoit que :
– Selon Jésus, dans l’éternité les histoires particulières de conjugalité disparaissent puisqu’on est, dit-il, ” comme les anges du ciel”
– En refusant l’acte de “répudiation” ( qui est différent du “remariage” ) Jésus pensait à la situation des pauvres répudiés malgré eux.
Les Sacrements sont donnés dans l’Amour et reçus dans la foi .
Quoique nous fassions, lorsque nous sommes Mariés (Sacrement), nous portons, offrons l’autre, son passé, son futur, son présent, et ça, jusqu’à ce que la mort nous sépare! (divorcer, s’unir à quelqu’un d’autre …cela ne modifie pas la responsabilité que l’on a pris vis à vis de celui que l”on a épousé pour la vie ) Je crois même que si nous sommes loin l’un de l’autre, tout le bénéfice des bonnes oeuvres que chacun fait, est transmis à l’autre par l’esprit d’Amour qui nous unit depuis le Sacrement !
Je crois bien que lorsque nous sommes Mariés nous communions l’un pour l’autre (plutôt que chacun pour soi !)
Nous sommes tous pécheurs,
N’y a t il personne dans l’entourage des couples séparés qui puisse communier pour eux ?
Ne sommes nous pas tous frères ?
N’est ce pas l’esprit d’Amour qui nous anime ?
Je l’ai déjà évoqué il y a quelques jours
que chacun choisisse un frère, une soeur dans la foi qui pourra communier pour lui …
Merci si cher Pape François de préserver toujours ce regard intérieur … puissions nous demeurer dans l’Amour .
un texte qui provoque de pareilles réactions n’est certainement pas bon l’Eglise ne vit pas d’approximations ou de paroles biaisées que votre oui soit oui ! 272 pages cela confine au ridicule. Pourquoi falsifier les textes de références ? Qui a raison le Cardinal Burke ou le père Spadaro ? Chacun interprète selon sa conscience …le protestantisme n’a pas commencé autrement.
Chaque diocèse en vertu de l’inculturation peut interpréter à sa guise
Dios nos asistan !
Oui, Que Dieu nous assiste !
Ne soyons pas bêtes, ne regardons pas les doigts qui pointent plus ou moins bien le Ciel …. regardons le Christ qui est La Tête de L’ÉGLISE .
Le Pape remplit humblement sa tâche : nourrir le troupeau du BonDieu .
Il n’y a pas d’autre façon, en effet, de discerner (qui a raison qui a tord) que de s’appuyer sur la Pierre d’Angle … le Christ .
Fraternellement .
Demeurons dans la Confiance (en Dieu) comme nous y invite la petite Thérèse.
Effrayant de lire tout ceci , sauf Delphine peut-être !
Mais le CHRIST , quand Il reviendra , trouvera-t-il la foi sur la terre ? Cette parole de Notre SEIGNEUR est de plus en plus claire…