Outre l’ambiguïté des paragraphes 298 et 305, le paragraphe 301 d’Amoris laetitia pose un véritable problème. En effet, il affirme clairement: « il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans certaine situation dite “irrégulière” vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce ». La perplexité est grande à l’égard d’une telle formulation. Faut-il conclure que la fornication et l’usage de droits réservés à l’union matrimoniale régulière, deviennent purement véniels, donc sans importance ? L’exhortation apostolique ne le dit pas, mais elle va assez loin en évitant ouvertement le qualificatif de péché mortel. En admettant même qu’il puisse y avoir des grâces prévenantes, que la Providence garde toujours le bras long et qu’elle ne délaisse pas des personnes en situation irrégulière, il devient impossible de justifier théologiquement une relation sexuelle illégitime. À moins de verser dans une sorte de quiétisme ou, tout simplement, de nier l’existence du péché mortel, qui risque de n’avoir plus que la portion congrue dans le domaine du péché… Le risque est évidemment celui d’une double-morale: il y a ceux qui suivent fidèlement la doctrine et ceux qui ne le font pas, mais dont on assure qu’il n’y a aucune gravité dans leur comportement. Le mariage devient donc de facto une voie parmi d’autres dans les différentes unions. Mais, comme la mauvaise monnaie chasse la bonne, c’est bien la voie la plus facile qui risque de s’imposer… La tentation du concubinage, du mariage à l’essai, voire des “expériences” deviendra plus attrayante. À quoi bon prêcher le mariage et la famille, si l’on affirme que le fait de vivre dans une situation irrégulière ne pose pas véritablement de problème ?
L’enseignement de Saint-Paul sur l’illicéité de la fornication en sort pulvérisé par ce qui pourrait s’apparenter à une casuistique de gare, dont le manque de sérieux est flagrant. Vu la gravité de l’affirmation, on ne peut qu’émettre des objections. Il paraît difficile d’envisager une quelconque herméneutique de la continuité à l’égard d’une proposition qui contredit les actes récents du Magistère posés par les prédécesseurs du pape François, notamment Jean-Paul II et Benoît XVI. Gaudium et Spes osait affirmer sans aucune ambiguïté: “la dignité de cette institution (nota: le mariage) ne brille pourtant pas partout du même éclat puisqu’elle est ternie par la polygamie, l’épidémie du divorce, l’amour soi-disant libre, ou d’autres déformations” (§ 47).
L’autre problème est posé dans les conséquences d’une telle proposition: s’il n’y a plus de péché mortel, peut-on, par exemple, accéder à la sainte communion ou recevoir le sacrement de pénitence sans amender son comportement ? L’exhortation ne le dit pas, mais elle pourrait – hélas – y conduire, si certains venaient à tirer des conclusions (et peut-être d’aucuns l’ont-ils déjà fait)…
Comme le souligne l’abbé Barthe, “le renversement est considérable”:
Ces personnes se trouvent donc dans la situation de toutes personnes non mariées : les actes de chair leur sont interdits par le commandement divin. La morale naturelle et chrétienne parle de fornication. Or, voilà que désormais le prêtre pourra affirmer que ces actes, dans certains cas, seraient au maximum des péchés véniels. Le renversement est considérable.
Le renversement est d’autant plus considérable que le texte n’invoque pas la bonne foi, qui pourrait, sous certaines conditions, excuser du péché, mais il invoque un sujet “connaissant bien la norme”.
Le texte n’invoque pas la traditionnelle bonne foi – dont Dieu est juge –, qui peut en effet, dans certains cas, excuser du péché. Il suppose au contraire un sujet « connaissant bien la norme ». En toute hypothèse, et très concrètement, on transforme une éventuelle non-imputabilité subjective en non-imputabilité objective, laquelle permettra de recevoir les sacrements tout en restant dans une situation objective de péché. Le tout ne faisant d’ailleurs qu’encourager une pratique libérale déjà établie en bien des endroits.
voila bien la preuve que monsieur bergoglio n’est qu’un anti, pape hético-bolchévique soit disant “élu” pape par les ennemis de l’Eglise , avec la mission de la détruire de l’intérieur
Quel écart dans nos discours? D’un côté la ”Miséricorde” et de l’autre ”la condamnation ” des divorcés remariés; et pourtant les prêtres et les évêques eux-mêmes ne sont pas dignes de communier au Corps et au Sang du Christ si l’on considère l’immoralité ambiante au sein du clergé! Dieu ne juge personne, c’est chacun de nous qui se juge lui-même, car, de près ou de loin, nous sommes tous coupables devant Dieu, et nous n’avons aucun mérite pour condamner les faibles…”Que celui qui n’a pas de péché lui jette la première pierre”.
Il vaudrait mieux se référer à la parole de Seigneur qui est très claire. Le reste n’est que du vent et pure spéculation pour se défiler : Matthieu 5
“Vous avez appris qu’il a été dit: Tu ne commettras point d’adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne.…”
La géhenne… Voila ce qui faut à tout prix éviter. Si l’on se met à diluer la parole de notre Seigneur comme le démontre l’exhortation, on ne rend pas service au peuple de Dieu, on l’égare.
Enfin il serait bon en ces temps troubles de relire l’homélie du cardinal Ratzinger lors de la messe pro eligendo pontifice en 2005 (http://www.vatican.va/gpII/documents/homily-pro-eligendo-pontifice_20050418_fr.html) qui m’a beaucoup marqué et qui retenti avec une netteté actuel. Je me demande ce qu’avait pensé le cardinal Bergoglio quand il l’a suivi.
Je pense qu’il vaudrait mieux se référer à la parole de Seigneur qui est très claire. Le reste n’est que du vent et pure spéculation pour se défiler : Matthieu 5
“Vous avez appris qu’il a été dit: Tu ne commettras point d’adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne.…”
La géhenne… Voila ce qui faut à tout prix éviter. Si l’on se met à diluer la parole de notre Seigneur comme le démontre l’exhortation, on ne rend pas service au peuple de Dieu, on l’égare.
Matthieu 7:28,29
“Après que Jésus eut achevé ces discours, la foule fut frappée de sa doctrine;…”
Jésus ne leur propose pas la facilité et son discours n’est pas tendre. Mais pourtant, ils sont frappés de sa doctrine qui les tire vers le haut
En Europe, les églises se vident. Comment s’en étonner avec des exhortations à l’eau de rose qui tirent les gens vers le bas ? Où est l’idéal chrétien ?
Très bien dit Jean ! Mon opinion rejoint très étroitement la vôtre. je pense comme vous. Cela me rappelle qu’une élite de grands prêtres qui s’acharnaient jadis,il y a plus de 2000 ans, sur un certain galiléen qu’on traitait de marginal car il disait la Vérité et qui ameutait les foules.
à Jean : s’il n’y a plus de misère, il ne peut y avoir place pour la miséricorde.
S’il n’y a pas de péché (surtout les péchés que tout le monde aimerait bien commettre (la fornication, l’adultère) – d’ autres péchés restant bien des péchés graves (la torture, par exemple, ou le racisme, le meurtre étant quant à lui largement toléré surtout s’il s’agit de celui d’un enfant dans le sein de sa mère)), alors le sacrifice du Christ est inutile.
Quant à condamner, je ne vois ici que vous qui condamnez les prêtres et les évêques (tous pourris). Contrairement à ce que vous dites, Dieu est seul juge car il connait en Vérité le cœur de chaque homme, mais il ne condamne pas : il appelle à la conversion dans la Vérité, ce que fait l’Église à la suite du Christ.
Je ne sais où vous avez vu que l’Église était un club de parfaits : c’est là l’hérésie cathare. Les chrétiens sont des pêcheurs conscients de leur misère et confiants dans la parole du Christ venu sauver ceux qui se tournent vers lui (conversion) et désirent ainsi passer en Lui de la mort à la Vie.
NE DEVAIT-IL ÉCLAIRIR LES EVENTUELLES DOUTES SUR UN DIT?
Pourquoi le Pape, tout en sachant parfaitement que certaines propos donnent lieu à des malentendus et des falsificatons journalistiques, ne prend jamais la peine de les rectifier ou de les expliquer en personne et directement?
La majorité des fidèles catholiques, en acceptant quelques nouveautés conciliaires promues et soutenues par le Chef de l’Eglise et que seraient aussi falsifiées para les médias, accepteraient de facto de considérer que le Magistère divinement assisté se réduirait dorénavant seulement au Magistère du moment présent, et il serait un erreur dans l’interprétation du Magistère, sous-jacente à une néo-doctrine où la pastorale aurait remplacé la vraie doctrine, et qu’aurrait aussi contaminé une partie du Corps de l’Eglise jusqu’à à des membres le sommet.
Prions pour le pape François!