La référence à l’islam ajoutée à la constitution fait l’objet de contestations croissantes.
Des responsables des minorités ont déploré l’utilisation faite ces derniers mois de cette religion afin de « justifier » des actes de violence et de discrimination à l’égard des chrétiens, des hindous et des chiites – sans compter les athées. Violences contre les personnes et attaques contre la propriété privée se conjuguent au Bangladesh avec des attentats plus ciblés contre des églises chrétiennes ou des prêtres hindous, au nom de l’islam radical.
Ce dernier point n’a pas entamé la détermination des minorités bangladaises qui voient dans l’islam, religion d’Etat, un danger spécifique qui facilite les atteintes à leurs droits. Peu importe qu’il soit « fondamentaliste » ou non !
La source catholique Asianews.it soulignait ainsi la semaine dernière que les minorités du Bangladesh ont le sentiment d’être « des citoyens de troisième zone, abandonnés par les autorités ». Rosaline Costa, coordonatrice de Hotline Human Rights Bangladesh expliquait alors : « Dans un Etat, une religion ne doit pas prévaloir. Je crois qu’il doit y avoir des droits égaux pour toutes les croyances. Si la Haute Cour se penche sur le fait de savoir s’il faut éliminer l’islam de la constitution, cela signifie que nous pouvons tous demander des droits égaux au gouvernement. Notre peuple ne peut plus être attaqué par des musulmans radicaux et il sera plus facile de rendre justice, car dans ce cas nous serons considérés comme victimes de crimes. »
L’islam, religion d’Etat, c’est la mise en place d’un totalitarisme
Cet aspect des choses ne semble pas soucier les juges de la Haute Cour de Dhaka.
On peut évidemment s’interroger sur la laïcité, voire l’athéisme de l’Etat et sa capacité à garantir les droits des personnes – l’histoire a montré combien cela est illusoire, voyez la France, voyez l’Union soviétique et tant d’autres… On peut aussi parfaitement concevoir un Etat confessionnel qui ne commette ni ne favorise d’injustices à l’égard de ceux qui ne croient pas (car on ne peut obliger personne à adhérer à une foi).
Sur le plan pratique, on comprend cependant le souci de ces chrétiens, hindous, bouddhistes… aux prises avec une religion qui punit de mort l’apostasie, persécute les infidèles et ne reconnaît pas les droits de la conscience, au nom de son totalitarisme radical qui ne distingue pas entre le spirituel et le temporel.
Source ReinformationTV