Une étude sur la santé des enfants de 10 à 12 ans a été menée aux Pays-Bas dans les mêmes conditions en 1980 et 2006, sur des groupes, respectivement, de quelque 2.500 personnes et un peu plus de 2.000. Les résultats sont sans appel : les enfants du XXIe siècle sont nettement moins en forme que leurs petits homologues d’il y a trente ans. Quel que soit le domaine évalué, les performances sont moins bonnes.
C’est le résultat d’une thèse soutenue aujourd’hui par Dorine Collard dans une université néerlandaise.
Le test visait à évaluer les enfants sur quatre critères : la force, la vitesse, l’agilité et la coordination. Partout, on a enregistré des résultats moins bons.
Et tant pis pour les conseils de santé, les tests obligatoires, le suivi public, les recommandations sanitaires qui se multiplient d’année en année !
En 2006, bien plus d’enfants sont en surpoids qu’en 1980, ce qui en soi pourrait expliquer la régression. Mais voilà : même en défalquant les résultats des petits obèses, on est en moyenne moins fort, moins rapide, moins agile et moins coordonné maintenant que jadis. Et la différence des scores n’est pas petite.
Quelles sont les causes de cette dégringolade ? L’étude ne portait pas sur elles, puisqu’elle visait à l’origine à étudier les blessures et traumatismes du sport et des jeux chez les enfants de ces classes d’âge.
Dorine Collard plaide donc simplement pour qu’à l’école, les enfants fassent davantage de sports, qu’ils apprennent à bouger et qu’en cours d’éducation physique, on recherche à développer leur « force, vitesse, agilité et coordination », ce qui revient finalement à enfoncer des portes ouvertes.
La presse néerlandaise ajoute quelques conjectures : n’est-ce pas l’explosion du temps passé devant les écrans, la télévision, les jeux vidéos qui portent ici leurs fruits ?
On pourrait ajouter : le travail féminin progresse, maman est moins à la maison pour faire la cuisine et mettre les gamins dehors pour aller jouer et courir, les méthodes pédagogiques privilégient le visuel et non la gestuelle, l’esprit de compétition a moins la cote à l’heure de la non-discrimination.
Ce pourrait bien être un cocktail de tout cela…
Quant au thème de recherche originel de Dorine Collard, il progresse aussi, puisqu’il a été établi que moins les performances des enfants sont bonnes dans les domaines évalués, et moins lesdits enfants ont l’habitude de bouger, plus ils risquent de souffrir d’une blessure le jour où ils se décideront à bouger.