Le Forum européen des musées (l’European Museums Forum basé en Angleterre, chapeautée par le Conseil de l’Europe), vient de décerner ses récompenses annuelles aux musées les plus beaux, les plus méritants, les plus innovants, les mieux rénovés dans les 47 pays membres.
Un nouveau prix décerné pour la première fois – le prix Kenneth Hudson, qui porte le nom du fondateur du Forum – prime les réussites non conformistes. En l’occurrence, le Musée de l’avortement et de la contraception ouvert à Vienne en 2007… Pour avoir « fait croître la conscience publique à propos de ces questions ».
Je vous passe les détails des objets exposés qui couvrent les siècles et vont du préservatif réutilisable en vessie de poisson à la pilule et aux dispositifs intra-utérins. On s’appesantit longuement sur l’histoire pratique de l’avortement, notamment avec la reconstitution d’une petite cuisine, lieu d’activité des « faiseuses d’anges » de naguère.
Pour le parti de droite nationale autrichien, FPÖ, l’initiative était tout simplement aberrante. « Pourquoi la ville de Vienne a besoin d’un musée où l’on expose la manière de tuer les enfants à naître et comment on le faisait jadis, n’est pas tout à fait clair. On aurait mieux fait de dépenser cet argent pour venir en aide aux jeunes mères », disait-il à l’époque de l’inauguration.
Pour les instances européennes il en va tout autrement.
Il va de soi que le parti-pris de ce musée n’est pas de montrer la réalité de l’avortement, mais avant tout les inconvénients et dangers de l’avortement criminalisé par opposition à l’avortement sûr et légal.