Le Cardinal Jean-Pierre Ricard réagit à l’affaire Barbarin sur France Bleu :
Quel regard portez-vous sur cette affaire qui salie [sic] l’église ?
Cela fait une petite vingtaine d’années que nous avons pris conscience de ces actes. Nous avons la volonté forte de prendre en considération la souffrance des victimes, entendre ce qu’elles ont à nous dire et surtout que les responsables soient sanctionnés et condamnés. La deuxième chose, c’est que si quelqu’un a eu des actes d’attouchements en particulier sur des mineurs, on ne peut pas prendre le risque de la récidive ! Il faut donc éviter de le mettre dans des situations par exemple de paroisse où il serait en contact avec des enfants. Enfin, le troisième repère c’est que quand il y a une accusation, il faut que soit la famille porte plainte, soit il faut inviter le prêtre à se dénoncer ou bien l’évêque à une devoir de faire un signalement au procureur de la République.
Pour vous, le Cardinal Barbarin doit-il démissionner ?
Je sais qu’il y a une campagne qui pousserait le Cardinal Barbarin à la démission, pour moi je crois que cette question là aujourd’hui n’a pas d’objet parce que pour qu’il y ai démission il faut que l’intéressé lui-même la présente ce qui n’est pas le cas. Et surtout que le pape l’accepte et je crois qu’aujourd’hui il n’y a pas d’actualité à ce sujet. D’autant plus qu’il y a une action judiciaire qui là appréciera. Est-ce que après il a pris assez de précautions pour éviter des risques éventuels, c’est à la justice de statuer. En revanche, je trouve qu’aujourd’hui alors l’enquête est en cours, il y a un certain nombre de prise de parole dont celle de notre première ministre que je trouve tout à fait inadapté. D’autant plus dans une affaire qui est en jugement et bien la présomption d’innocence s’impose à tout le monde.
ah Monseigneur Ricard !
Mieux vaut Léotard que jamais !
Mais ce n’est pas glorieux d’attendre aussi longtemps pour être solidaire du “primat des Gaules”.
Cette réaction vient tardivement, trop tardivement en soutien à l’un des premiers prélats de France. Avec des mots feutrés, trop feutrés. Dommage, surtout dans les Jours saints.
Pour ma part, je trouve cette défense bien molle et s’apparentant plus à un lâchage déguisé.
Le cardinal Ricard ignore-t-il que ce qui est reproché au cardinal Barbarin c’est, alors qu’en 2007-2008, une rumeur est venue à ses oreilles selon laquelle un prêtre, alors curé d’une paroisse de l’archidiocèse de Lyon, aurait commis des abus sexuels sur de petits garçons à une date très ancienne (il y avait alors 38 ans pour les plus anciens, 18 ans pour les plus récents), ayant constaté qu’il n’existait en revanche pas la moindre mention d’une éventuelle récidive après 1991 et qu’il n’y avait jamais eu de plainte en justice contre ce prêtre, il n’avait pas estimé qu’il était nécessaire de signaler cette rumeur au procureur de la République ?
Et le cardinal Ricard ignore-t-il qu’un tel signalement ne peut être fait à la légère, sans la moindre preuve, comme certains soignants et des enseignants qui ont signalé, sans en avoir la preuve, de tels abus ont pu en faire la triste expérience quand ils ont été condamnés par la justice pour signalement abusif ?
On sait pourtant que quand un prêtre de son diocèse a été accusé, preuves à l’appui, d’avoir favorisé la fugue d’un adolescent rencontré sur un site homosexuel, le cardinal Barbarin l’a aussitôt privé de toute fonction ecclésiastique. On pourrait, je pense, lui faire l’honneur d’admettre que s’il n’en a pas fait autant, si longtemps après les faits, pour le prêtre incriminé, c’est que cela ne s’imposait pas alors.
Mais quand, quelques années plus tard, des plaintes et des témoignages se sont fait jour, apportant le commencement de preuve nécessaire, Mgr Barbarin a suspendu le prêtre accusé.