Voici la préface de « Notre bien commun » II (Ed. de l’Atelier, 2016) par Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre, Président du Conseil Famille et Société :
“Dans son Exhortation Apostolique La joie de l’Evangile, le pape François insiste sur la nécessaire dimension sociale de l’évangélisation. Il écrit : « Les enseignements de l’Église sur les situations contingentes sont sujets à d’importants ou de nouveaux développements et peuvent être l’objet de discussion, mais nous ne pouvons éviter d’être concrets pour que les grands principes sociaux ne restent pas de simples indications générales qui n’interpellent personne. Il faut en tirer les conséquences pratiques afin qu’«ils puissent aussi avoir une incidence efficace sur les situations contemporaines complexes »… On ne peut plus affirmer que la religion doit se limiter à la sphère privée et qu’elle existe seulement pour préparer les âmes pour le ciel. »
Le second parcours d’initiation à la pensée sociale veut continuer à stimuler parmi les chrétiens, une appropriation responsable des questions soulevées par les situations complexes de notre société. Ceci en vue de les éclairer par l’enseignement social de l’Eglise et leur permettre d’assumer leur vie sociale en cohérence avec leur foi au Christ.
Un acte d’espérance
Le second livret voulu par le Conseil « Famille et Société » de la Conférence des évêques de France et réalisé par le Service National qui lui est lié avec le concours d’experts que je remercie pour leur collaboration, relève d’un acte d’espérance au cœur d’une société complexe qui subit une profonde mutation. Il est insuffisant de parler de crise, comme s’il s’agissait d’un mauvais moment à passer dans l’incertitude et l’instabilité, avant de retrouver les eaux calmes d’un environnement social familier. Nous vivons une mutation profonde qui est un appel pour les chrétiens et une Parole que Dieu nous adresse dans la situation actuelle. Il serait contre-productif, au regard des exigences de notre foi au Christ et de l’évangélisation, de nous réfugier dans une nostalgie stérile ou nous contenter d’asséner les réponses d‘hier comme des vérités toutes faites, prêtes à l’emploi pour répondre aux questions d’aujourd’hui. Dans le domaine social, comme en d’autres domaines de la vie des hommes, nous ne pouvons nous contenter de répéter une doctrine sans nous confronter aux réalités concrètes. Le second livret de « Notre Bien commun » propose de poursuivre la démarche engagée avec le premier. Il s’offre comme un outil destiné à aider les chrétiens, ainsi que les hommes et les femmes de bonne volonté, à habiter de façon responsable notre société en évolution, dans la fidélité inventive à la tradition sociale de l’Eglise.
« Le tout est supérieur à la partie » (pape François)
C’est l’un des quatre principes d’action évoqués par le pape François dans Evangelii gaudium (n° 234-237). Il vise l’articulation juste entre les dimensions locale et globale des situations et des questions. Le pape encourage à prêter attention à la dimension globale afin de ne pas tomber « dans une mesquinerie quotidienne ». La globalité est offerte par la tradition sociale de l’Eglise. Cependant, cette approche ne peut jamais perdre de vue le local, c’est-à-dire la dimension particulière et concrète de chaque situation. La pensée sociale se forge précisément dans l’effort d’articulation du local des situations humaines envisagées, avec le global de la référence à la tradition médiatisée de l’Evangile dans la Doctrine sociale de l’Eglise.
La démarche ici proposée veut aider à relire de façon critique l’expérience personnelle que nous avons de réalités humaines telles que l’entreprise, l’écologie, l’économie sociale et solidaire, le dialogue, la violence, la laïcité ou encore le dialogue interreligieux. Grâce à l’apport d’experts dans les domaines concernés, il devient possible de resituer notre expérience dans la perspective globale de l’enseignement social de l’Eglise.
Un dialogue pour l’action
Le but de la démarche proposée par le document « Notre Bien commun » n’est pas uniquement de se forger des opinions ou des convictions personnelles, mais d’ouvrir des perspectives pour l’action. Ici encore, la démarche s’inspire de la proposition du pape François dans son encyclique Laudato si’. Devant les dommages causés à notre « maison commune », il dit l’urgence qu’il y a d’agir. Cependant, l’encyclique ne se fait pas prescriptive. Elle invite au dialogue pour l’action : « Bien que cette observation de la réalité nous montre déjà en soi la nécessité d’un changement de direction, et nous suggère certaines actions, essayons à présent de tracer les grandes lignes de dialogue à même de nous aider à sortir de la spirale d’autodestruction dans laquelle nous nous enfonçons.» (n° 163)
Voilà l’horizon sur lequel ouvre la démarche proposée dans ce document : devenir des invitants pour un dialogue entre chrétiens, mais aussi d’autres personnes de notre entourage. Confrontées aux mêmes situations que nous, elles peuvent trouver un intérêt réel à vivre la démarche suggérée. Proposer des rencontres et des partages autour des questions abordées est une façon de participer activement à l’annonce de l’Evangile. Il se trouve ainsi contextualisé et permet de manifester son actualité et sa pertinence comme Parole de vie et de salut éclairant les réalités concrètes de l’existence personnelle et sociale. Il appartient à ceux et celles qui utilisent ce livret d’en faire, non seulement un recueil de belles pensées généreuses sur la société, mais un véritable outil pour l’évangélisation au sein d’une société en profonde mutation.”
Le parcours proposé vise un large public, non-initié à la pensée sociale. Dans ce second volume (le 1er était sorti en 2014), huit nouveaux thèmes sont abordés : la solidarité internationale, le dialogue interreligieux, l’entreprise et sa finalité, prendre soin de notre maison commune, le choix du dialogue, la laïcité, la violence et la non-violence, et l’économie sociale et solidaire.
Evangéliser en limitant la religion à la sphère privée est un contre sens total.
Ce faux pape dit n’importe quoi.
Le tout est plus grand que la partie, si le tout et la partie sont du même ordre. Si la partie transcende le tout par sa destinée qui est d’un autre ordre, alors la partie reprend la première place par rapport au tout. Sinon, nous allons au socialisme. Ce n’est pas mon option. Autrement, il y a le bien commun transcendant (dire la vérité, pratiquer la justice, aimer c’est signe de la destinée en même temps que le bien commun de l’être humain). C’est mon option.
J’aimerais que le pape nous rassure. Si vraiment la vie de l’homme est subordonnée au bien de la terre et que la vie de l’homme cause des dommages à la terre, alors la solution est dans le suicide collectif et universel ou au moins dans la stérilité en attendant la mort. Faut-il sacrifier au Moloch Terre la vie des hommes ? Je dois avoir mal compris la pensée profonde de François. Les peuples catholiques semblent avoir compris ainsi les idées du clergé depuis Paul VI: ils n’ont plus d’enfants.
Excusez-moi, mais je ne suis ni péroniste, ni socialiste. La destinée transcendante de chaque homme est pour moi la lumière qui m’éclaire dans mes relations avec les autres hommes. Mis à part pour Dieu, l’être humain, chaque être humain est pour moi, sacré.