L’excommunication automatique qui frappe les femmes qui avortent et ceux qui participent à leur acte, soit en les y poussant, soit en le finançant directement, soit en le pratiquant, est véritablement une épine dans le pied des partisans de « l’IVG » – en tout cas dans les pays où la plus grande part de la population se reconnaît dans la religion catholique.
Alors ? Alors au Mexique, dans plusieurs Etats, le lobby pro-avortement a décidé de mettre en avant les « Catholics for Choice », un groupuscule de catholiques pour l’avortement légalisé qui là-bas s’appelle « Catholiques pour le droit de décider ». Et ces « catholiques », se présentant comme tel, ont lancé une campagne de spots publicitaires, de panneaux d’affichage dans les villes et d’information sur internet pour expliquer aux braves gens qu’avorter ne signifie pas toujours être excommunié.
« Dans beaucoup de cas d’avortement, l’Eglise ne peut pas t’excommunier », tel est le message. Quand ?
• Lorsque la femme a moins de 16 ans (canon 1323, 1°).
• Lorsqu’elle agit sous le coup de la peur (canon 1323, 4°).
• Si elle a agi par nécessité (canon 1323, 4°).
• Si elle a agi pour éviter un grave dommage (canon 1323, 4°).
• Si elle ignorait enfreindre une loi (canon 1323, 2°).
• Si elle était en état de légitime défense (canon 1323, 5°).
• Si elle a agi sous le coup de la violence ou de manière accidentelle (canon 1323, 3°).
• Si la femme n’a pas toute sa raison ou souffrait d’une quelconque déficience mentale (canon 1323, 6°).
Cette énumération pseudo-savante n’existe que pour tromper et faire croire que l’avortement n’est pas le « crime abominable » que l’on sait. Evidemment que des circonstances atténuantes (pour faire l’analogie avec le droit pénal) peuvent exister, que nul ne saurait juger au for interne sur lequel la peine d’excommunication ne dit rien, que la responsabilité peut être amoindrie, voire inexistante dans certains cas.
Tout ce la n’empêche pas l’avortement volontaire d’être objectivement un mal, de constituer de soi la mise à mort d’un innocent. Que l’excommunication automatique n’agisse pas dans certains cas ne fait pas tout d’un coup de l’avortement un bien, ou un mal qu’il faudrait d’emblée excuser.
Plus cocasse encore, les « Catholiques pour le droit de décider » assurent que l’Eglise rompt avec sa tradition et porte atteinte à l’Evangile en « condamnant » toutes les femmes qui avortent sans tenir compte des exceptions fixées par ses propres normes – alors que la peine d’excommunication est justement ordonnée au salut éternel et à la réhabilitation la plus rapide possible de celui, ou celle, qui a failli.
Clairement, les « Catholiques pour le droit de décider » veulent en finir avec le sentiment de culpabilité attaché à l’avortement et dont ils reconnaissent indirectement la douloureuse existence. C’est lui, l’ennemi, et non le massacre des innocents.
Relisez bien les points d’exemption d’excommunication, interprétés ici comme des justifications pleines et entières : en les interprétant largement, en prenant ses aises comme avec la « détresse » de la loi Veil, on arrive à justifier à peu près n’importe quel avortement.
Il faut bien comprendre que toute tentative de présenter une violation directe du commandement « tu ne tueras pas » comme justifiée dans les cas limite, aboutit logiquement, tôt ou tard, à la perte du sens de la valeur de la vie, et du respect qui lui est dû, quand elle est innocente, de par la volonté divine. Sans cette ligne claire, on tombe vite dans le raisonnement tordu dont la caractéristique est précisément de ne pas résister dans les coups durs.