La conférence 2010 « Women Deliver » qui se tient à Washington du 7 à 9 juin a déjà donné lieu à des engagements visant à faire diminuer la mortalité maternelle et infantile. Comment ? En améliorant le suivi des grossesses et l’accès aux accouchements en milieu médical, sans doute. Mais l’accent sera mis sur le financement et la diffusion du planning familial. Empêchez les femmes d’avoir des enfants, au besoin avec des méthodes d’avortement hyper-précoce, et il y aura moins de morts maternelles à moindres frais. Surtout dans les pays pauvres, cible privilégiée des malthusianistes. Simple, non ?
Ainsi l’agence onusienne pour la population, UNFPA, vient-elle de signer un accord avec « CARE » pour collaborer en matière de programmes de santé maternelle qui mettent entre autres l’accent sur le planning familial.
Lors de la conférence, Carmen Barroso, s’exprimant au nom de l’invité officiel qu’est la fédération internationale du planning familial, soulignait de son côté que plus de 800 millions de femmes jeunes (de 20 à 29 ans) n’ont pas accès à la contraception et sont « donc » acculées à l’avortement peu sûr (c’est-à-dire, dans le langage du planning, illégal). Il faut tout faire pour mettre un terme à cette situation, assure-t-elle, notamment pour des raisons « démographiques » : avoir des enfants tôt (20 à 29 ans, c’est l’âge optimum de la fertilité et de la maternité) contribue à maintenir « l’élan » d’accroissement de la population même si la fertilité à baissé jusqu’à un simple niveau de remplacement si beaucoup de femmes sont en âge de procréer.
Elle confirme au passage ce que certains démographes essaient de nier à tout prix à travers la notion de « descendance finale » : que le fait de retarder l’âge de la maternité est une des meilleures façons de réduire la population :
« En termes de croissance de la population, se focaliser exclusivement sur la baisse de la fécondité est une erreur parce que le retardement de le grossesse contribue de manière significative au taux général de croissance d’une population et aux nombres absolus résultant de ce taux de croissance. Ceux d’entre nous qui partageons une perspective de respect des droits ne sommes pas très à l’aise pour discuter des problèmes démographiques actuels en raison du risque qu’il y a d’utiliser le “contrôle de la population” pour justifier des politiques contraignantes. Le fait qu’un nombre énorme de femmes désirent en réalité espacer les naissances et limiter la taille ultime de leurs familles, cependant, crée une situation “gagnant-gagnant” où le fait de satisfaire aux besoins exprimés par les femmes elles-mêmes entraîne un bonus démographique – une considération qu’il ne faut pas prendre à la légère dans un monde qui se trouve sous la pression accrue des préoccupations environnementales. »
Et de renvoyer dos à dos les « pratiques culturelles dommageables » qui méconnaissent les droits sexuels des jeunes adolescentes : les mariages précoces comme l’idée que les « jeunes filles bien » doivent rester vierges jusqu’au mariage. L’arme brandie contre cela par la fédération internationale du planning familial, c’est bien sûr « l’éducation sexuelle » aussi bien à l’école que dans tous les centres où on peut atteindre ces jeunes femmes afin de leur donner des informations non moralisatrices.
Parmi les orateurs à Washington on a déjà entendu le groupe de pression pro-avortement « Catholiques pour le libre choix ».
La liste des organisation qui servent de conseil à « Women Deliver » est ici.