EuropeInfos, la revue coéditée par la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (Comece) et le Centre social européen jésuite (Jesc), a dû retirer deux articles de son site web : l’un sur la Pologne (ici) et l’autre sur la Hongrie (là). Du côté de la COMECE, on explique :
« Depuis un moment, nous sentions un certain malentendu, notamment à l’Est de l’Europe, autour de la culture européenne. D’où cette série d’articles pour essayer de comprendre ce qu’il se passe. »
Vaste blague : il ne s’agissait pas de comprendre ni même d’essayer : ces articles étaient des condamnations des politiques appliquées dans ces deux pays, condamnations auxquelles étaient associés les épiscopats de ces Etats.
Aussi, dénonçant une « ingérence dans les affaires intérieures de la Pologne », l’épiscopat polonais a menacé de se retirer de la Comece, tandis que, le cardinal Peter Erdö, archevêque de Budapest, et président du Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE), a évoqué un boycott d’une réunion commune avec la Comece sur la question des migrants.
Il faut savoir qu’il existe 2 structures pour les épiscopats européens :
- La Commission des épiscopats de la Communauté européenne (Comece) rassemble des délégués des conférences épiscopales des 28 Etats membres de l’Union européenne pour accompagner la politique de l’UE dans chaque domaine d’intérêt pour l’Église. Basée à Bruxelles, la Comece est présidée par le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich (Allemagne).
- Le Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE) est un organe de collaboration pour les présidents des épiscopats de 45 pays du continent européen. Basé à Saint-Gall (Suisse), le CCEE est présidé par le cardinal Péter Erdö, archevêque d’Esztergom-Budapest (Hongrie).
Le jésuite Martin Maier, secrétaire pour les affaires européennes du Jesc et corédacteur en chef d’EuropeInfos, explique doctement les raisons de la crise, alors qu’il n’a pas du aller rencontrer les évêques polonais ou hongrois :
« nous sommes ici au cœur de la crise de l’Europe, liée à la question des réfugiés et des migrants ».
Un observateur ajoute :
« Ce qui est arrivé à la Comece a servi de prétexte à une crise qui couvait depuis longtemps. D’abord parce qu’on n’a jamais voulu réfléchir à ce que cela veut dire être Européen. »
Jérôme Vignon, ancien haut fonctionnaire européen et présidence des Semaines sociales de France, déclare à La Croix :
« Avouons-le : la réconciliation des esprits entre Est et Ouest prend plus de temps que nous l’avions imaginé » les « visions très différentes à l’Ouest et à l’Est n’ont pas du tout été abolies par les échanges commerciaux ou entre élites. » « On a cru bien faire en procédant rapidement à l’élargissement. On l’a préparé tambours battants entre 2000 et 2004, puis chacun est retourné à ses affaires. On n’a pas eu cette rencontre véritable des peuples, ni d’ailleurs entre Églises. »
C’est encore et toujours la conception totalitaire irrespectueuse de la liberté de la culture et de la politique qui est en cause. Les évêques de l’Ouest se considèrent souvent comme des dictateurs qui violent la liberté religieuse et culturelle des peuples qui leur sont confiés.
Les évêques de l’Est défendent le droit et la liberté comme c’est leur devoir universel.
La grande réforme de l’Eglise mise en place par les jésuites à partir de Rome est ici flagrante. Ce qui apparaît à cette occasion révèle une action beaucoup plus profonde et beaucoup plus organisée et structurée. Il y a eu la mafia de Saint Gall. On a maintenant la mafia “COMECE – JESC . On n’est pas au bout de nos surprises
Le soleil se lève à l’est.