Avec la commémoration du 100è anniversaire de la bataille de Verdun, plusieurs journaux et blogs ont ressorti quelques images d’archive de messes célébrées sur le front, l’occasion de prier pour le repos de l’âme de tous ceux qui sont morts et particulièrement ceux qui sont morts pour la France.
Ce post complète celui sur la messe pendant la guerre 39-45.
Emouvant….ces photos.
Oui prions pour ces soldats et leur abnégation ….mais ils étaient chrétiens et seul Jésus-Christ peut nous aider à accomplir notre mission et le Sacré- Coeur que beaucoup de poilus avaient sur eux avec la photo de leur fiancée ou épouse qui elles aussi ont beaucoup souffert …
Il y a deux sortes de prêtres aux Armées : En premier lieu, les aumôniers militaires, c’est-à-dire, les prêtres ayant fait partie des classes antérieures à 1905, dispensés de service armé, et des prêtres volontaires, qui se sont joints aux troupes, les accompagnent, sans mission ni reconnaissance militaire. Tous portent la soutane qui rappelle aux soldats le village, la paroisse. Cet habit ecclésiastique a l’avantage de ne pas mettre de barrière hiérarchique comme c’est le cas dans d’autres armées où l’aumônier porte un costume d’officier. En second lieu, il y a les prêtres qui font partie des classes 1905 et suivantes. Ils sont versés dans l’armée comme combattants et exercent leur ministère selon les autorisations de leur hiérarchie militaire. En août 1914, nombre de prêtres, membres d’ordres religieux, persécutés et exilés en 1905, n’hésiteront pas un instant à rentrer en France pour prendre leur part dans la défense de la patrie. Dans les tranchées, les messes sont célébrées aussi dignement qu’elles le seraient dans une église. Malgré les circonstances, les prêtres ne s’exonèrent d’aucune prescription liturgique. Le pape Benoit XVI, rappelait que la beauté de la liturgie, expression très haute de la gloire de Dieu, constitue, en un sens, le Ciel qui vient sur la terre. Imaginons un instant, ce Ciel qui vient, dans les champs d’horreur, comme transfigurer les souffrances et la mort des combattants en les associant au Sacrifice du Christ renouvelé sur l’autel. Durant la Première Guerre mondiale, 2 949 prêtres diocésains, 1 571 prêtres membres d’ordres religieux et 1 300 séminaristes sont tombés au champ d’honneur. Rendons hommage à leur dévouement car les secours religieux qu’ils ont apportés aux soldats, expliquent, avec le patriotisme de l’époque, pourquoi les hommes ont pu tenir quatre ans dans l’enfer.
Voici deux témoignages émouvants, parmi tant d’autres, qui concernent les prêtres aumôniers ou soldats :
« Ah ce poste des secours des Chambrettes ! Quelle improvisation et quel défi à la plus élémentaire prudence ! Une ferme avec ses dépendances pour abriter nos blessés. Comme protection contre les obus, des rondins et des planches, et les tuiles du toit… Les blessés sont étendus sur la paille ou sur des brancards superposés d’où s’échappent des plaintes, des gémissements, des cris de souffrance et d’angoisse. Que d’absolutions données, de confidences et d’aveux recueillis sur cette paille sanglante où je me traînais brisé de fatigue, d’émotion et d’angoisse, ayant passé plusieurs nuits sans sommeil ! Que de sacrements administrés, de communions distribuées, de quarts de thé et de bonnes paroles prodiguées aux blessés enfiévrés, meurtris, douloureux, par les deux aumôniers. » (Aumônier Schuhler, cité par Jacques-Henri Lefebvre, Verdun, Durassié, 1960)
Témoignage de Georges Guitton brancardier à Verdun: « Le 23 juin, les brancardiers de la 129e division transportent un blessé des Quatre-Cheminées au poste de secours de la route de Bras. En cours de route, celui-ci remercie avec effusion ses sauveurs ; il leur apprend qu’il est originaire du Nord, qu’il a plusieurs enfants. Survient une nappe de gaz. Le blessé a perdu son masque dans la tourmente : alors, l’un des brancardiers (un prêtre) prend son propre masque et, au lieu de s’en servir pour luimême, l’applique sur le visage du blessé père de famille. Il ne pouvait conserver aucune illusion sur la portée de son acte. De fait, il s’abattit quelques temps après et ne tarda pas à expirer. »