Issus, comme nombre d’autres initiatives des grandes manifs de 2013, les Poissons roses sont l’aile gauche de la défense anthropologique chrétienne. Revendiqués et assumés comme tels, anti-libéraux, dirigistes pour faire le bonheur des gens malgré eux, oui ils sont bien de gauches, idéalistes, mais cependant sincèrement empreints des valeurs traditionnelles de la famille. Enfin de certaines valeurs, car en grattant un peu, nous nous apercevons assez vite que la dignité humaine trouve ses limites dans un dirigisme déresponsabilisant.
Alliés au libéral Denis Payre de “Nous citoyens” pour les dernières européennes, nous peinons à trouver entre les deux l’unité et le fil directeur d’une pensée si assumée.
France Catholique nous propose une recension de leur ouvrage programmatique. Il vaut mieux savoir que cela existe, mais nous serions intéressés de voir un débat entre ces poissons qui nous semblent plus roses que poissons et des spécialistes de doctrine sociale de l’Église.
Que proposent les Poissons roses ?
Le mouvement chrétien proche du PS récapitule ses idées pour changer la politique.
Les poissons roses se sont fait connaitre quand la Manif pour tous déferlait dans les rues. Ces jeunes socialistes ébréchaient la bien pensance bétonnée de la gauche. Opposés à la GPA, ils veulent réveiller l’idéologie généreuse des grandes figures tutélaires du progressisme français. Leurs références sont Emmanuel Mounier, Albert Camus et le pape François. Ils publient leur petit livre rose, A contre-courant – pour guérir la gauche et sauver la France. Ils se trouvent des airs de famille avec les altermondialistes adeptes de la décroissance, avec leurs alter ego de droite réunis dans Sens commun, avec la revue Boussole, tribune des jeunes cathos anticapitalistes. Ils proposent de remettre la personne au centre de la préoccupation sociale et politique. Leur symbole est sympathique, poissons comme les premiers chrétiens et roses comme leur parti tutélaire. « Nous avançons en bancs, frétillant de toutes nos nageoires, et revendiquons nos différences et notre identité afin d’éclairer l’avenir. La gauche institutionnelle est épuisée. Sa posture de « camp du bien » a fait long feu. Tels les garra-ruffa, ces petits poissons médecins que l’on trouve dans les rivières du Moyen-Orient, nous lui proposons d’ôter ses vieilles peaux mortes, de la guérir de sa tentation libertaire et de la faire gagner en 2017. » Ils veulent changer la vie, comme Saint-Just et le Mitterrand de 1981.
La réforme phare, c’est l’instauration d’un revenu de libre activité. On supprime toutes les aides de l’Etat et on les remplace par une allocation universelle. On alloue à toute personne un revenu forfaitaire à vie pour casser la spirale de l’assistanat et pour donner sa pleine valeur aux activités non marchandes. Je me souviens que Christine Boutin nous entretenait déjà de ce projet en 2007… Pour redonner sa vitalité à l’engagement politique, les frétillants poissons roses proposent de supprimer l’élection du président de la République au suffrage universel direct, de revenir à la proportionnelle pour les législatives, d’imposer l’adhésion à un syndicat. A l’échelon des institutions européennes, ils plaident pour la mise en œuvre de la subsidiarité, empruntée à la doctrine sociale de l’Eglise.
On voit donc se mitonner un mélange de sincères générosités, de dirigisme musclé, de convictions anthropologiques rassurantes et d’utopies charmantes. On distingue vite les faiblesses du programme. A part la réaffirmation de convictions européanistes, la politique étrangère n’est pas abordée. Robert Schuman avait pourtant placé la solidarité avec l’Afrique parmi les objectifs prioritaires du projet européen. Pas un mot sur l’immigration. Les réformes de l’Education nationale sont timides : c’est la maladie de la gauche, frileuse quand il s’agit de remettre en cause le ministère des militants. Le chantier social est abordé avec plus d’audace, mais il évoque la hausse d’impôts nécessaire. Or on sait d’expérience que les lourdes taxations anesthésient l’initiative individuelle. Cette obsession mitterrandienne de supprimer le suffrage universel direct remet en cause le génie de la Constitution gaulliste. Faire le bonheur des gens contre leur gré incite ingénument les Poissons roses à la contraindre de la vie syndicale pour tous.
Ces battements de nageoires qui pourraient « bouger les lignes » ne sont qu’une onde dans le marigot de la gauche française. Philippe Verdin
Les Poissons roses, A contre-courant, Cerf, 136 p.,10 €
“L’entrisme est une stratégie d’organisation qui consiste à faire entrer de manière concertée des membres d’une organisation dans une autre organisation aux idées proches, mais concurrentes. Le terme entrisme est intrinsèquement lié à l’histoire du léninisme et du trotskisme, mais est aussi employé depuis lors pour décrire des pratiques du même ordre (infiltration, noyautage, etc.)
L’objectif est d’influer sur l’orientation et la puissance d’un courant d’idées au sein de l’organisation ciblée, dans le but de parvenir à infléchir la stratégie de l’ensemble de l’organisation. Il existe deux types d’entrisme : officiel (que Léon Trotski appelle « à drapeaux déployés ») et clandestin. Il existe aussi l’entrisme organisé par une direction pour préserver son pouvoir ou se préserver d’une opposition.
Le recours à l’entrisme est envisagé lorsque le mouvement trotskyste se sent trop faible et trop peu influent face aux soubresauts de l’Histoire ou, au contraire, face à l’apathie des masses ouvrières qui se tournent plutôt du côté des PC nationaux ou des partis sociaux-démocrates. Pour les trotskystes, la seule voie pour donner une efficacité concrète à leurs idées reste alors de chercher à influer sur des mouvements moins radicaux, mais ayant un rôle réel dans la vie politique.”
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Entrisme
La proposition d’une allocation universelle n’est pas d’eux, elle est de Louis Even, un français émigré au Canada qui a fondé le Crédit Social, mais il faut peut-être expliquer comment cela fonctionne. Ce Crédit social est divulgué dans le journal “Vers Demain” dirigé par les bérets blancs qui depuis leur fondation font de l’apostolat.
Quant à être au parti socialo, il ne faut pas oublier qu’il vient tout droit de chez Marx et le communisme est son frère siamois, alors en tant que catholique on peut se poser la question d’appartenance à un tel parti qui véhicule des idées de mort en permanence: avortement à grande échelle destruction de la famille, euthanasie , j’en passe et des meilleures, j’oubliais destruction de la France et lutte contre l’Eglise Catholique. Je crois qu’on a mieux à faire quand on est catho que de se baigner dans un tel cloaque.