Découvrez sur la web TV / lyon fourvière le message de carême du cardinal Philippe Barbarin, dans le cadre de l’année jubilaire de la miséricorde.
Un carême de miséricorde par DioceseLyon
A l’occasion de l’année jubilaire de la miséricorde, plusieurs services diocésains ont travaillé ensemble pour élaborer un livret de carême. Ce livret propose une démarche pour se mettre à l’écoute du Christ, démarche à vivre en petite équipe locale, en communauté, ou en famille, au rythme d’une fiche par semaine. Il est disponible en téléchargement.
On m’avait dit que saint Mathieu était injustement méprisé des juifs car il s’était mis au service de l’occupant romain. Il était percepteur. Il prenait l’argent des juifs qui avaient la vraie religion pour le donner aux idolâtres ! Ce qui était effectivement moralement discutable. Une profession d’argent, certes, dans laquelle il faut tenir la comptabilité, des registres, manier les espèces (à l’époque il n’y a que des espèces). Mais il n’était pas un homme malhonnête, du moins d’après ce que j’ai lu. En revanche, il parlait et écrivait nécessairement latin ne serait-ce que pour ses relations avec ses donneurs d’ordre: les autorités romaines.
Quant à l’affaire de la femme adultère, elle reste pour moi très mystérieuse (“que celui qui n’a jamais péché lui lance la première pierre !” Or celui qui n’avait jamais péché, justement, ne lui lance aucune pierre). En toile de fond il s’agit de droit pénal et de peine de mort et de relations internationales. Les Romains avaient ôté aux juifs le droit d’infliger la peine de mort. Les interlocuteurs de Jésus auraient voulu le “coïncer”, la loi de Moïse s’oppose au traité imposé par Rome: or il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes. Quid ? Selon moi, en matière de droit pénal, on peut en conclure que la peine n’est jamais une obligation. Qu’il y a des cas, où il vaut mieux ne pas infliger de peine. En l’occurrence, la peine de l’humiliation publique et de l’angoisse de la mort avaient été suffisantes. Selon moi toujours, on aurait tort de charger les juifs, les Pharisiens, les légistes rigoureux. Car le droit pénal ne va pas sans la miséricorde. Ils comprennent ce que Jésus leur dit. En commençant par les plus vieux. C’est beau ces gens qui s’humilient en laissant tomber les pierres de leurs mains, qui s’en vont en s’abimant dans la considération de leur condition de pécheurs qui doivent faire miséricorde et devant la profondeur de la doctrine de Jésus. Moi je les admire ces Pharisiens et autre scribes ! Des gens savants, intelligents, civilisés !