Nous avons évoqué il y a quelques semaines l’ouverture de la Maison de Saint-Clément, nouvelle maison de l’Institut du Bon Pasteur à Rome. Notre confrère Paix Liturgique donne la parole aux deux prêtres de l’IBP, les abbés Raffray et Lenzi, qui évoquent notamment leur mission :
M. l’abbé Raffray, il n’est pas fréquent qu’un prêtre d’un institut traditionnel enseigne dans une université pontificale : pouvez-vous nous dire comment vous avez été accueilli à l’Angelicum, aussi bien par les autres professeurs que par les étudiants ?
Abbé Raffray : À vrai dire, c’est surtout la Providence qui a œuvré dans ma nomination comme professeur de philosophie à l’Angelicum. Après la défense de ma thèse et l’obtention de mon doctorat en Sorbonne, le doyen de la faculté de philosophie, un dominicain que j’avais rencontré au cours de mes études, m’a proposé ce poste tout simplement parce qu’ils cherchaient un professeur diplômé. L’abbé Laguérie y a vu immédiatement l’occasion de mettre en œuvre notre charisme sous cet aspect intellectuel, par la formation de bons prêtres à l’école de saint Thomas d’Aquin : c’est aussi cela, défendre et diffuser la Tradition (ici intellectuelle) dans et au service de l’Église !
Je dois dire que j’ai été très bien reçu dans cette université, haut lieu de la théologie dominicaine et donc de l’école thomiste. Ce qui est, à vrai dire, le plus enthousiasmant, c’est de participer à une œuvre de renouveau qui va bien plus loin que les cours que je peux moi-même donner : dans ces universités pontificales, se retrouvent des séminaristes et religieux de tous les horizons, appelés souvent à des responsabilités lorsqu’ils retourneront dans leurs diocèses ou leurs communautés. Si je peux donc, à ma mesure, leur transmettre ce que j’ai moi-même reçu, alors je ne ferai rien d’autre que l’œuvre, précisément, de la « tradition » (du latin “tradere”, transmettre).
Don Giorgio, de nombreux groupes de fidèles italiens sont privés de la célébration régulière de la forme extraordinaire : aurez-vous un apostolat particulier à leur égard ?
Abbé Lenzi : Pour l’heure, comme économe de la Maison Saint-Clément, je suis surtout occupé par les innombrables aspects pratiques liés à notre installation. La bureaucratie, en particulier romaine, est souvent chronophage ! Toutefois, il est évident que je suis d’ores et déjà à la disposition des groupes stables de fidèles qui en font la demande. Ensuite, je compte bien me consacrer aussi, dans la mesure de nos moyens, au développement de nouveaux coetus fidelium en Italie. Nous avons déjà quelques contacts mais nous souhaitons aujourd’hui faire les choses comme il se doit, sans précipitation et avec l’accord des ordinaires diocésains, comme le demande l’Église.