À l’exception des Journées du patrimoine, la salle du trésor de la cathédrale d’Amiens est fermée au public, pour de multiples problèmes mais essentiellement pour des problèmes de sécurité, selon Philippe Bélaval, président du centre des monuments nationaux. Le 29 décembre à Amiens une convention de gestion du trésor de la cathédrale a été signée avec Nicole Klein, préfet de la région Picardie, Mgr Olivier Leborgne, l’évêque d’Amiens, et le président du centre des monuments nationaux, afin de permettre de faire visiter cette salle aux touristes dès le mois de janvier.
L’évêque d’Amiens a remercié l’État pour son investissement financier dans l’entretien de l’édifice gothique, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Vitrines, dispositifs de présentation, tissu mural, éclairage : la salle du trésor a été entièrement rénovée et réaménagée.
La pièce maîtresse du trésor de la cathédrale d’Amiens est, outre la châsse de St Firmin, la relique du chef de saint Jean-Baptiste. Ce morceau de crâne a été ramené à Amiens le 17 décembre 1206 par Wallon de Sarton, ex chanoine de la collégiale de Picquigny, parti en croisade et qui ramènera la relique trouvée à Constantinople à son oncle, chanoine d’Amiens qui assiste l’évêque de l’époque, Richard de Gerberoy. La relique, qui a été cachée pendant la Révolution, est présentée dans un plat d’or.
Aurélien André, archiviste et bibliothécaire du diocèse d’Amiens, explique au Courrier Picard :
Le trésor réunit les objets qui servent au culte. À la différence des objets présentés dans un musée, ces objets rituels n’ont pas perdu leur fonction. Le trésor de la cathédrale d’Amiens a d’ailleurs en dépôt des objets communaux.
La relique de saint Jean Baptiste est la pièce la plus célèbre, quelles sont les autres pièces présentées dans les vitrines ?
Les visiteurs vont pouvoir admirer la châsse de Saint-Firmin, un reliquaire du XIIIe siècle offert à la cathédrale en 1850 et qui contient des reliques du premier évêque d’Amiens. Cette châsse est sortie régulièrement pour la messe proche du 25 septembre. La salle du trésor présente aussi la croix reliquaire et la couronne votive du XIIIe siècle de l’abbaye du Paraclet. Nous présentons aussi six éléments, comme des bijoux pend-à-col du XVe et XVIe siècles qui proviennent du trésor originel qui a disparu en 1793 pendant la Révolution. Ou encore une vierge à l’enfant en bois polychrome de la fin du XVe siècle.
Comment sont présentées ces pièces exceptionnelles ?
Le plus difficile est de présenter les tissus des vêtements sacerdotaux qui sont très sensibles à la lumière. L’éclairage est donc très doux. Les cartels ont fait aussi l’objet d’une attention particulière parce qu’il faut à la fois décrire la technique utilisée pour les réaliser et leur fonction. Ce que même les catholiques pratiquants ne maîtrisent pas forcément.
« Nous présentons aussi six éléments, comme des bijoux pend-à-col du XVe et XVIe siècles qui proviennent du trésor originel qui a disparu en 1793 pendant la Révolution. »
En 1793 on volait et interdisait le culte et la religion. Tout cela au nom du droit et de la liberté !
Aucun droit de l’homme ne peut être invoqué pour violer un droit de l’homme (en 1793 le gouvernement violait le droit à la liberté de pensée, à la liberté religieuse et à la liberté de culte sous prétexte de liberté de pensée… C’est le paradoxe du rationalisme.)
Espérons que ces trésors offerts à Dieu et à ses saints serviront toujours pour le culte divin. C’est là en effet leur raison d’être. J’attire l’attention de Mgr l’évêque d’Amiens sur cette destination première. La liturgie est l’écrin naturel des ces œuvres d’art qui magnifient la splendeur du Maitre d’ouvrage de l’univers.