Président de la Commission des Épiscopats francophones pour les textes liturgiques, à l’œuvre pour la nouvelle traduction en français du Missel romain, Mgr Bernard-Nicolas Aubertin a été interrogé dans le dernier numéro de L’Homme Nouveau. Extraits :
“La Congrégation pour le Culte divin souhaitait que l’ensemble du monde bénéficie de traductions du Missel romain qui respectent les consignes d’une instruction, Liturgiam authenticam, parue en 2001. Les directives de celle-ci ont pour but d’obtenir les traductions les plus littérales possibles du texte latin originel. Il s’agissait donc de procéder à une nouvelle traduction française du Missel romain réédité par Jean-Paul II et paru en 2002, afin d’obtenir une traduction qui soit plus précise et plus proche du Missel romain latin que la version précédente.
Ces règles de traduction prescrites par Liturgiam authenticam ont d’abord été employées pour une nouvelle traduction intégrale de la Bible, pour la liturgie. Parue en 2013, cette nouvelle traduction francophone était une première : jusque-là, des traductions de la Bible avaient été publiées pour un usage de lecture mais non liturgique. Les précédentes traductions étaient ainsi destinées à être lues mais non pas proclamées.
Les lectionnaires ont ensuite fait l’objet d’une nouvelle traduction, également basée sur les critères de l’instruction Liturgiam authenticam. Ceux du dimanche et des jours ordinaires ont été publiés à l’Avent 2014. Le lectionnaire des saints et pour les messes rituelles vient, lui, de recevoir la reconnaissance de Rome et sera donc prochainement publié.
Faut-il s’attendre à beaucoup de changements pour cette nouvelle traduction ?
Cette nouvelle traduction comporte, en effet, de très nombreuses modifications mais qui sont mineures. Elles lui permettent de davantage correspondre au texte original. L’ensemble des oraisons et des préfaces ont ainsi été retraduites.
Quant au Notre Père, la sixième demande sera conforme à la traduction faite dans les évangiles de saint Luc et saint Matthieu de la nouvelle version de la Bible, avec la formule « Et ne nous laisse pas entrer en tentation ». […]
À quelle date le nouveau missel pourra-t-il être utilisé ? Quelles sont les étapes ?
L’adoption d’une nouvelle traduction liturgique se fait en plusieurs étapes. Celle-ci est, tout d’abord, soumise à trois votes successifs des évêques des différentes Conférences épiscopales concernées. Les experts proposent un premier texte qui est soumis au vote de l’ensemble des évêques des Conférences épiscopales. Ceux-ci peuvent alors faire des demandes d’amendements qui amènent à modifier le texte initial en fonction des corrections suggérées.
Une deuxième version de la traduction du texte est ensuite présentée aux évêques. Ceux-ci doivent à nouveau voter et sont encore en mesure de demander des modifications. Lors de ces deux premières étapes, il y a un véritable va-et-vient entre la Commission épiscopale francophone pour les traductions liturgiques et la Congrégation pour le Culte divin qui prend connaissance des changements apportés et les soumet à ses propres experts.
À l’issue de ces divers remaniements, une troisième version est alors soumise à un vote final. Les évêques doivent se prononcer en faveur ou non du texte proposé mais ne peuvent plus y apporter de corrections. Si ce dernier vote est positif, la Commission demande alors à Rome la « recognitio », une reconnaissance ultime du texte, préalable nécessaire à sa publication.
Pour cette nouvelle traduction française du Missel romain, nous nous trouvons entre la deuxième et la troisième étape : le vote définitif des évêques aura lieu au printemps 2016. Il sera ensuite soumis à la « recognitio ». Nous devrions ainsi pouvoir utiliser le nouveau texte pour Pâques 2017.”
« Et ne nous laisse pas entrer en tentation »
Tutoyer Dieu ?
Dieu est-il un copain que l’on tutoie et à qui on donne un tape dans le dos ?
Pour le respect il faut repasser !
“Et ne nos inducas in tentationem” : et ne nous induis pas en tentation. Le latin ignore le voussoiement qu’il réserve au pluriel.
C’est vrai, mais doit-on pour ça tutoyer Dieu ?
Le tutoiement n’est-il pas une familiarité ?
De ce que je me souviens, ce n’est pas ce que l’on m’a appris au catéchiste lorsque l’on m’a appris des prières en français au début. (il y a bien longtemps, il est vrai)
Poudre aux yeux…
Nous découvririons brusquement que les latinistes formés en une période où la pratique liturgique et vaticane de cette langue était encore courante doivent voir des “erreurs” rectifiées???…
Nul doute qu’il ne s’agisse en fait que d’une révision approuvée – ou imposée – par le lobby œcuménique judéo-protestant qui semble faire la pluie et le beau temps aujourd’hui dans l’Eglise à Rome…
Ces petites rectifications des textes liturgiques ne changeront rien.
Si Rome veut vraiment relancer la pratique religieuse en Occident, elle devrait d’abord réexaminer la question de l’autel, de son modèle, de son orientation et de ses accessoires sacrés.
Les problèmes liés à la réforme liturgique n’ont pas commencé avec le nouveau missel de 1969, mais bien avec l’instauration du mode de célébration ”face au peuple”, dès le 1er dimanche de l’Avent de 1965.
De l’orientation vers Dieu on était passé à l’orientation ”vers l’assemblée”. Cela avait débouché sur les questions de la nouvelle place du prêtre, du nouveau rôle des laïcs (hommes et femmes) dans les célébrations liturgiques et le réaménagement des églises (1966-1970). La perte du sens du sacré, la baisse de la pratique religieuse, la protestantisation, etc. suivirent très rapidement.
Pour redresser la situation, je pense qu’il est absolument nécessaire que les prêtres recommencent à célébrer aux autels tridentins en tournant le dos aux fidèles lorsqu’ils prient, parce que cela est un signe visible qu’ils sont tournés vers Dieu. C’est une attitude spirituelle indispensable, respectueuse du sacré, et cela peut avoir sur les gens un impact bien plus puissant que le texte du missel.
S’il n’y avait que cela ! Car ce n’est pas seulement la forme, mais le fond de la célébration qui a été falsifié. Que dire d’un Kyrie transformé par exemple en “Berger de toute humanité”, des prières dites “universelles” qui diffusent des messagers matérialistes voire politiques (qui n’ont de toute manière rien à faire dans le cadre de la messe), de la présence des femmes dans l’ambon à qui l’on confie de surcroît la distribution des hosties, de la cassure du service qui se produit au moment de l’Agnus Dei quand l’officiant quitte l’ambon pour aller serrer la pince à ses ouailles (on se croirait à la foire), etc., etc. Toutes les traductions n’y feront rien tant qu’on n’aura pas réinstitué un minimum de respect dans la manière – et le fond – de la célébration.
2001 …2015 sans commentaires ! les forces de freinage l’ont emporté ! L’Eglise Conciliaire se relance aujourd’hui par d’autres exploits bien pires !
Je crois que les nouvelles traductions en cours d’adoption représentent clairement un progrès, même si cela, en effet, ne suffira pas à restaurer l’office sacré qu’est la Messe.
On peut seulement regretter qu’il ait fallu presque 50 ans pour que des erreurs de traduction parfois vraiment grossières soient corrigées !
Il semble que la bible (TOB) soit la traduction commune aux religions chrétiennes afin d’avoir un consensus pour un oeucuménisme actif, ainsi on aura la possibilité de croire tous aux mêmes vérités, qu’elles soient catholiques ou pas.
Cela ne me concerne pas car je ne reconnais aucune valeur à ça,d’ailleurs combien prendra de temps son application ,si application il y a.
Depuis cinquante ans les modernistes sont habitués a inventer une liturgie toujours changeante ce n’est pas ce missel conciliaire qui y changera quelque-chose!
Qu’en est-il du “de même nature” ? on a quand même fait un Concile œcuménique pour supprimer cette formule et choisir “consubstantiel”, on s’est entretués pour ce consubstantiel, et aujourd’hui on est revenus à la nature…
J’ai la même nature, humaine, que ma femme, mais on est pas consubstantiels, c’est pas vraiment pareil…