Voici l’homélie prononcée par Mgr Léonard lors des messes célébrées ce week-end des 5 et 6 décembre à l’occasion de la fin de son mandat d’archevêque-primat de Belgique :
Au moment de prendre congé de vous, je pense pouvoir reprendre en toute vérité les mots de Paul aux Philippiens : « Dieu est témoin de mon attachement pour vous tous dans la tendresse du Christ Jésus ». Oui, j’ai beaucoup aimé vous rencontrer lors de mes visites pastorales dans vos doyennés et dans vos paroisses et en tant d’autres circonstances encore. Ce fut un grand bonheur pour moi de pouvoir vivre des moments si intenses avec vous. Et j’ai l’impression que ce fut aussi une joie pour vous. Et je peux poursuivre avec Paul encore : « Frères, chaque fois que je prie pour vous tous, c’est toujours avec joie, à cause de ce que vous avez fait pour l’Évangile en communion avec moi, depuis le premier jour jusqu’à maintenant ». Et qu’avions-nous à faire ensemble pour l’Évangile sinon nous laisser aimer par l’amour premier de Jésus pour nous, chercher à l’aimer en retour, de tout notre cœur, et, dans le sillage de cet amour, aimer nos frères et sœurs, à commencer par les plus vulnérables. Tout cela est possible parce que l’amour de Dieu est entré dans l’histoire humaine et s’est invité au cœur de nos vies. Quand j’étais enfant et entendais lire durant l’Avent l’évangile d’aujourd’hui, je m’émerveillais devant ces noms inconnus pour moi : Tibère, Lysanias, et cette géographie étrange : l’Iturée, la Traconitide et l’Abilène. Mais j’étais surtout impressionné par cette descente vertigineuse de la Parole de Dieu sur Jean-Baptiste, le Précurseur de Jésus, et cela à un moment précis de l’histoire, « l’an quinze du règne de l’empereur Tibère ». Je pressentais ce qui allait m’éblouir plus tard et qui est la source de notre inébranlable espérance : oui, l’amour de Dieu est descendu des cieux, il est entré dans notre histoire et a frappé à la porte de notre cœur. Depuis lors, nous sommes tous de petits « Jean-Baptiste » qui préparons le chemin du Seigneur et aplanissons la route devant lui. Cela nous suffit. Dans mes homélies, je ne parle pour ainsi dire jamais de moi-même, car cela n’aurait que peu d’intérêt. Mais aujourd’hui permettez-moi une confidence. Tous mes contacts avec vous, vos familles et vos divers milieux de vie m’ont comblé. Mais les moments les plus précieux de mon ministère, ce furent, à mes yeux, mes rencontres avec les prisonniers, détenus pour de lourdes peines, mais touchés par l’amour du Seigneur. Ce furent les nombreuses journées d’accueil, de partage et de prière avec les personnes séparées, divorcées ou remariées, toujours vécues dans une parfaite fidélité à l’enseignement de l’Église et dans la douce miséricorde du Seigneur pour chacun de nous. Ce furent les très nombreuses eucharisties où des femmes blessées par l’épreuve d’une fausse couche ou par le drame de l’avortement ont retrouvé, grâce à Jésus ressuscité, la ferme espérance de pouvoir un jour accueillir, enfin, cet enfant qu’elles n’ont jamais vu, qu’elles n’ont pas pu ou voulu accueillir en ce monde, mais qu’elles embrasseront pour l’éternité. Ce furent les nombreux contacts avec des chrétiens s’occupant des plus pauvres de notre société, les personnes sans revenus ou sans logement, les vieillards abandonnés, les réfugiés et les sans-papiers. Ce furent les nombreuses occasions où il me fut donné de rendre courage et espoir à des prêtres, à des diacres, à des séminaristes, à des consacrés, à des laïcs de toute condition, en leur donnant et leur redonnant ma pleine confiance, même s’il y avait de lourds échecs, voire même des fautes dans leur parcours. Car un homme, une femme, un jeune, a toujours le droit de se convertir, le droit d’avoir une nouvelle chance. Mais une personne ne peut fleurir à nouveau que par la confiance que nous lui accordons. La confiance opère plus de miracles que les coups de bâton ou les suspicions. Elle finit même parfois par faire oublier les dossiers mitigés, liés au passé d’un être humain. Pour assurer l’avenir de notre diocèse, je compte, bien sûr, sur mon successeur, le cher Mgr Jozef De Kesel, sur nos trois évêques auxiliaires, Jean-Luc, Léon et Jean, des frères très chers, que j’ai reçus du non moins cher Benoît XVI, mais aussi sur vous tous dans vos différentes missions de prêtres, de diacres, de consacrés ou de laïcs. Depuis 2011, en visitant les paroisses, je vous ai distribué à des dizaines de milliers d’exemplaires une prière pour toutes les vocations et missions dont notre Église a besoin. Votre prière a été efficace. Je ne cite que l’exemple des futurs prêtres. Quand je suis arrivé en 2010, j’eus la joie de faire la connaissance des 4 séminaristes que comptait alors le diocèse. Un beau cadeau, car ils sont devenus maintenant de bons prêtres. Aujourd’hui nos séminaristes diocésains sont au nombre de 55. Cela m’a coûté peu d’efforts. Il m’a suffi de m’ouvrir, avec vous, aux réalités nouvelles qui touchent particulièrement les jeunes chrétiens d’aujourd’hui. Parmi eux, 18 relèvent de la filière traditionnelle de notre diocèse, celle, en français, du Séminaire Notre-Dame d’Espérance, les cours étant suivis au Séminaire de Namur, et l’autre, en néerlandais, du Séminaire Jean XXIII de Leuven. Ensuite, nous en avons 2 séminaristes diocésains appartenant à la Communauté de l’Emmanuel. Nous en avons 20 au Séminaire diocésain « Redemptoris Mater » de Limelette, avec des jeunes qui ont mûri leur vocation dans des communautés néocatéchuménales. Nous comptons enfin 15 séminaristes diocésains appartenant à la Fraternité des Saints Apôtres, que j’ai créée en 2013. Cette Fraternité nous a déjà donné 6 prêtres dont 5 s’investissent dans deux paroisses de Bruxelles, la petite paroisse populaire de Saint-Joseph à Uccle-Homborch et la paroisse plus prestigieuse de Sainte-Catherine au centre de Bruxelles. Des paroisses dont l’élan missionnaire rejoint celui de tant de paroisses de Bruxelles et du Brabant wallon qui brillent par leur vitalité, grâce aux paroissiens belges, mais grâce aussi à l’apport multiculturel de frères et sœurs chrétiens venus d’ailleurs. Ce dynamisme de tant de paroisses m’a beaucoup impressionné. Et je tiens à vous en féliciter et, avec vous, j’en rends grâce au Seigneur. « Mes frères et mes sœurs, mes fils et filles très chers, après le 13 décembre, ne comptez plus trop me voir en Belgique. Je tourne la page de 25 ans d’épiscopat dans notre petit pays, 25 ans de bonheur. Et là où je serai bientôt en France, si Dieu le veut, chapelain auxiliaire au Sanctuaire de Notre-Dame du Laus, sanctuaire voué à la miséricorde divine et au sacrement de la réconciliation, et vicaire dominical dans la paroisse où j’habiterai et dans les paroisses avoisinantes, ne pensez pas me retrouver facilement, si tant est que cela en vaille la peine, car je serai bien occupé par mes tâches pastorales, par la prière, la lecture et l’écriture, aussi longtemps que cela sera possible. Mais nous resterons en communion par la prière et l’amitié, des réalités qui ne passent jamais, en attendant de nous retrouver dans ces cieux nouveaux et cette terre nouvelle auxquels le temps de l’Avent nous fait aspirer avec tant d’ardeur : « Oh oui, viens, Seigneur Jésus ! » Oui, viens, et le plus tôt sera le mieux ! Alléluia !”
Le sanctuaire Notre Dame de Laus est situé dans le diocèse de Gap, le diocèse de Mgr Di Falco, où officiel déjà le père Zanotti-Sorkine, lui-même membre de la Fraternité évoquée par Mgr Léonard.
Source : Cathobel – Médias Catholiques Belges Francophones
Au Laus, nous avons aussi Mgr Fort ancien évêque d’Orléans. Très simple et très aimable évêque, d’une charité très concrète.
Mgr Léonard est cher à mon cœur parce que j’avais signé, si mes souvenirs sont bons, une pétition en sa faveur. Il m’a répondu un e.mail très bref de remerciement, comme il l’avait écrit à chacun des signataires. Cette délicatesse m’avait ému. Comme elle m’émeut encore. Un grand de ce monde se souciant des petits, c’est rare.
Le Laus qui, du temps de mon enfance n’était qu’un pèlerinage local franco-italien quoique non négligeable, devient petit à petit largement international. C’est, paraît-il dans les prédictions de l’humble bergère du Laus, Benoîte Rancurel. Le Laus prend de plus en plus d’importance.
Ce sanctuaire est spécialement dédié à la confession.
« Un haut lieu de la réconciliation
“Combien de personnes ont dit que le Laus était le refuge des pécheurs, là où Dieu les inspire de faire de bonnes confessions, lève la honte de ceux qui ne les osent pas dire, assistés des avis de Benoîte qui leur découvre tout leur intérieur, leur donne courage le temps de bien s’examiner, et de bons confesseurs qui les renvoient très contents!” (Manuscrits du Laus, Pierre Gaillard). »
http://www.mariedenazareth.com/vivre-avec-marie/le-laus-05-hautes-alpes
On m’a dit que dans les manuscrits du Laus figurent des cas (anonymes, cela va sans dire) d’avortements dont sœur Benoîte s’était occupée. L’avortement est une plaie sociale qui existait même dans la France catholique du XVIIe siècle… Les femmes qui avaient subi un avortement venaient au Laus pour chercher le pardon de Dieu… Benoîte les envoyait aux prêtres pour recevoir ce pardon.
Merci à Mgr Léonard d’avoir choisi le Laus pour son apostolat par et dans la confession des péchés.
Chapeau bas à l’évêque.
Parmi les chapelains, on compte aussi l’ancien évêque d’Orléans…