Un rapport publié à la demande le cabinet des ministres (sortant) des Pays-Bas vient de souligner officiellement que la tolérance légendaire de ce pays n’y empêche pas les sentiments « homophobes » et une mauvaise acceptation du style de vie gay par certaines catégories de la population. Certes, la très grande majorité de la population se fiche pas mal de savoir comment vivent leurs voisins, mais « lorsque deux hommes ou deux femmes s’embrassent dans la rue cela provoque beaucoup de réactions négatives ».
Ce sont ces réactions qui inquiètent les pouvoirs publics au point d’avoir mobilisé le Bureau de planification sociale et culturelle qui après avoir planché, vient de rendre public un résumé journalistique de ses conclusions ; 73 pages tout de même, sous le titre Normalement différents.
Les grands coupables sont les « Néerlandais croyants orthodoxes » (cela ne renvoie pas à l’Eglise orthodoxe mais aux fidèles qui acceptent l’intégralité de leur foi chrétienne), les personnes ayant fait peu d’études, et les Néerlandais turcs ou marocains.
Ainsi un bon tiers des étudiants de l’enseignement supérieur, même s’ils sont passés par l’enseignement secondaire où l’acceptabilité de l’homosexualité comme sujet de discussion ou comme réalité sociale fait l’objet d’un enseignement soutenu, estiment-ils qu’un jeune homo ne peut pas s’annoncer tel à l’école, pas plus d’ailleurs qu’un professeur gay, en raison des moqueries et de l’intimidation.
La secrétaire d’Etat sortante à « l’émancipation des homosexuels » (sic) a déclaré que les conclusions du rapport vont contraindre son remplaçant dans le futur cabinet de gouvernement à prendre des mesures face à ce « signal d’alarme », notamment pour combattre les tendances suicidaires qui se révéleraient davantage chez les homosexuels : la moitié des jeunes y penseraient parfois. Vu que les Pays-Bas sont et restent tout de même l’un des lieux où l’homosexualité est la mieux acceptée, il faudrait peut-être se demander si cette promotion elle-même n’est pas un facteur néfaste pour les jeunes qui sont poussés à rechercher et développer leurs tendances homo, bi ou trans… La proportion de Néerlandais déclarant accepter l’homosexualité comme « normale » est en effet passée de 61 à 91 %…