Membre de la XIVe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur la famille (Rome, 4-25 octobre 2015), Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre, ne plaide pas en faveur de la vérité mais pour une conversion… dans l’attitude de l’Église envers les familles :
“Dans le diocèse du Havre, 64 groupes synodaux ont été formés. Il existe beaucoup d’attentes de la part des chrétiens qui s’y sont impliqués. Ils espèrent que l’Église puisse manifester son souci d’accompagner les familles qui vivent des situations difficiles, notamment la précarité – très marquante dans la région – et par rapport à des situations « irrégulières ». Comme membre du Synode, je me sens porteur des attentes de mes diocésains : une Église qui soit plus proche, plus attentive.
Est-ce le même regard en tant que Président du Conseil Famille et Société ?
C’est forcément un regard plus large. Nous avons vécu, ces dernières années, un certain nombre d’évolutions qui ont affecté la vie des familles : culturelles, sociétales mais aussi économiques, avec une croissance de la paupérisation, un éclatement des formes de vie familiale. Le Service national Famille et Société (SNFS) s’est voulu attentif à la diversité de ces situations. Je me réjouis que le Saint-Père ait voulu que nous ayons un regard plus juste sur les difficultés qui, pour reprendre son expression, « découragent » les familles, pour vraiment approfondir ces questions et voir comment l’Église peut être davantage présente auprès de tous.
Quel est pour vous l’enjeu crucial du Synode sur la famille ?
Ce n’est pas tellement de redire la doctrine ou la discipline des sacrements, car cela ne sera pas remis en cause. Ce qui est en jeu, c’est comment l’annonce du message dont l’Église est porteuse – un trésor et un appel à une croissance morale, humaine et spirituelle pour toutes les familles ! – va être source d’espérance pour tous. Cela rejoint la préoccupation du Conseil Famille et Société depuis plusieurs années. Je crois que c’est cela qu’on attend du Synode : quelle est la posture de l’Église dans son rapport à une diversité de familles, partant de leur situation, pour les aider à progresser ?
Le Synode mettra en relief la diversité des familles de par le monde…
Le Pape utilise souvent la parabole de la sphère et du polygone. Il ne veut pas d’une globalisation homogénéisante qui nivelle ou nie les différences. C’est l’image d’une unité avec des facettes différentes. Si le Pape nous invite à tenir compte de la diversité des situations, c’est le même Évangile que nous avons à porter, avec la conviction que les familles sont déjà travaillées par la grâce de Dieu. C’est le concept de « pédagogie divine », apparu lors du Synode extraordinaire de 2014. C’est-à-dire que Dieu s’approche de tous les hommes, et donc des familles, pour agir dans leurs vies. L’Église doit pouvoir manifester son attention aux situations concrètes et discerner comment Dieu est à l’œuvre, comme source de croissance pour les familles. Ce qui est en jeu est bien la posture de l’Église par rapport aux familles. En ceci, le Pape nous donne l’exemple. Il est ferme dans ses propos. Il interpelle toujours dans une démarche de proximité, avec bienveillance, que ce soit au niveau du respect de la vie, de la politique, de la finance, de ce paradigme technocratique, en faisant confiance aux hommes. Cette confiance est fondée sur la conviction que le Seigneur est déjà à l’œuvre dans la vie des personnes auxquelles on annonce l’Évangile. Est-ce que l’Église sera capable de trouver les chemins pour rejoindre les familles dans leur diversité et leur permettre de répondre à leur vocation à l’amour ? L’amour est la vocation universelle donnée par Dieu à toutes les familles !
Que retenez-vous de l’Instrumentum Laboris ?
Dans la troisième partie, sur famille et évangélisation, je retiens l’idée que la famille n’est pas simplement objet de l’évangélisation mais qu’elle doit en devenir sujet. Toute famille, puisqu’elle est travaillée par la grâce de Dieu, donne à voir quelque chose de l’Évangile. L’enjeu de ce Synode va jusque-là : Comment rendre les familles actrices de la Nouvelle Evangélisation ?
Quel message souhaitez-vous transmettre aux Pères synodaux ?
Celui d’une conversion de l’attitude de l’Église, qui est un acte de foi dans l’action de la grâce de Dieu dans la vie des hommes et des femmes de ce temps. On ne va pas porter un Évangile à une humanité dont Dieu serait absent. L’Église doit signifier – c’est sa dimension sacramentelle – que Dieu agit, comme source de fécondité et de croissance dans la vie de tous les hommes, quelle que soit la situation dans laquelle ils se trouvent. Donc, l’accompagnement de l’Église, c’est l’accompagnement du travail de la grâce. Certaines situations sont inachevées, imparfaites, peccamineuses même… Il s’agit de le révéler aux personnes, aux familles et de les aider à répondre à cet appel, à cette vocation d’amour. Pour moi, j’attends de l’Église qu’elle ne soit pas simplement dans la tribune d’arrivée pour applaudir ceux qui ont fait tout le parcours sans faute mais qu’elle soit une Église « en sortie », un « hôpital de campagne », qui accompagne ceux qui peinent sur le chemin, ceux qui tombent, qui sont blessés. J’attends cette attitude de bienveillance, de soutien pour que chaque famille puisse découvrir cette vocation que Dieu lui assigne.”
il a bien appris sa leçon; il est mûr pour suivre la révolution et il serait bon que les commentateurs ne restent pas comme toujours à la surface des choses. Qui a lu le livre de MGR BRUNIN ” Les familles, l’Eglise et la société: la Nouvelle donne” ( 2013). Voir la page 73 sur Humanae Vitae et le reste . Pauvres catholiques qui ne sont informés de rien !
Croyez-vous qu’il est arrivé au Conseil Famille et Société par hasard ? Par hasard avec Monique Baujard? j’oserais bien de vous dire de lire le blog Terrorisme pastoral !…
La sphère et le polygone ? Connais pas ! En revanche ce que je vois c’est un haut clergé attaché à une vision uniforme: celle de la sociologie. La sociologie (“science” souvent fantaisiste) s’impose à la foi. De ce point de vue, les discours du pape sont très uniformisateurs. Il n’y en a que pour une certaine version: celle mensongère de l’Empire (surpopulation, prétendu changement climatique etc.) En revanche l’intégration des traditionalistes n’est pas souci de l’épiscopat. Il ne cherche pas à être près d’eux. À leur propos on cogite la destruction. Le haut clergé est un agent au service de l’idéologie et des hoax dominants.
L’église de France (et d’ailleurs) se meurt du prosélytisme. Au lieu d’être elle-même, elle cherche à plaire. Elle fait de la retape, tire les gens par la manche pour leur expliquer que finalement c’est pas grave s’ils ne respectent pas Jésus-Christ et sa loi et qu’on va tout expliquer. Résultat tout le monde s’enfuit. On l’a vu avec la messe de Paul VI: résultat tout le monde prend la poudre d’escampette. Psychologiquement on va avoir cette réaction: “si c’est pas grave, alors ne me cassez pas les pieds !” Le prosélytisme est contre-productif. Il est aussi nuisible au prosélyte.
Pardon, j’ai oublié qu’il était à la réunion secrète de Rome en mai dernier avec un journaliste de La Croix, Monique Baujard et Mgr Pontier. Le patron de ce grand rendez-vous de préparation du Synode avait pour maître d’œuvre , le cardinal Marx assisté du secrétaire de la Conférence des évêques allemands , le père Hans Langdörfer, jésuite. Celui-ci est le principal artisan de la rédaction du livre présenté par le cardinal Marx à la réunion des évêques allemands le 25 septembre dernier pour contrer celui publié par les cardinaux et évêques défenseurs de la famille et du mariage. Ce manuel de préparation au Synode s’intitule : “Théologie de l’amour, sur les discussions actuelles du mariage et de la famille”.
Dans les starting blocks pour une Eglise en sortie . Haben sie verstanden ?
Suis-je la seule personne à constater une contradiction dans les propos de Mgr Brunin : “Pour moi, j’attends de l’Église qu’elle ne soit pas simplement dans la tribune d’arrivée pour applaudir ceux qui ont fait tout le parcours sans faute mais qu’elle soit une Église « en sortie », un « hôpital de campagne », qui accompagne ceux qui peinent sur le chemin, ceux qui tombent, qui sont blessés. J’attends cette attitude de bienveillance, de soutien pour que chaque famille puisse découvrir cette vocation que Dieu lui assigne.”
Mgr Brunin ne veut pas que l’Eglise applaudisse “ceux qui ont fait un parcours sans faute” mais il veut qu’elle fasse la même chose pour “ceux qui tombent, qui sont blessés”. Ce qui brille par son absence est une théologie de la grâce. Personne n’a fait “un parcours sans faute” parce que sans la grâce de Dieu personne ne peut rien faire. Pour “ceux qui tombent, qui sont blessés”, l’Eglise les aide déjà : elle leur offre la possibilité de se confesser, d’aller plus loin avec la grâce de Dieu.
D’où vient cette nouvelle tendance de ne plus parler du péché ? On parle de tout sauf de l’enseignement de Jésus. Que Dieu ait pitié de nous. Le synode s’annonce déjà très mal.
Comme si l’Église, depuis toujours, par ses sacrements, n’accompagnaient pas les hommes dans toutes les conditions de leur vie humaine, du baptème qui donne accès à la grâce divine jusqu’à l’extrème-onction, ultime occasion d’une réconciliation avant le grand affrontement !
Mais cette grâce, il faut l’obtenir et ensuite, la garder. C’est toute l’utilité de notre passage sur terre : la garder jusqu’au bout et si Dieu la propose à profusion, faut-il encore la demander et la recevoir dans de bonnes conditions. “Celui qui sera fidèle jusqu’au bout, celui-là sera sauvé !”
Dieu ne s’impose pas, comme voudrait le faire croire V II en disant que: “Par quelque manière, le Christ s’est uni à tout homme.” Proposition fausse car le Christ, en plus de sa nature divine, a assumé 1 nature humaine composée d’1 corps et d’1 âme et ne s’est pas imposé à tous les hommes créés ou à créer, dont il a respecté le libre-arbitre. Et l’Église, comme une Mère attentive, offre à tous les hommes, par ses sacrements, les moyens de garder leur fidèlité intacte, quelques soient leurs expériences de vie. Les nombreux de saints ont été mis sur les autels pour en témoigner !
Tout & n’importe quoi !
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” Dieu agit, comme source de fécondité et de croissance DANS LA VIE de tous les hommes, QUELLE QUE SOIT LA SITUATION dans laquelle ils se trouvent” …” faire confiance aux hommes. Cette confiance est fondée sur la conviction que le Seigneur est déjà à l’œuvre DANS LA VIE des personnes auxquelles on annonce l’Évangile”
Voilà bien le poison dans le miel: Dieu est partout, DONC, le monde doit inspirer l’Église au même titre que les deux sources de la Révélation, l ‘ÉCRITURE & LA TRADITION (Dei Verbum Vatican II). C’est la nouvelle marotte de plusieurs Cardinaux, évêques, pseudo-théologiens, théorie redoutable pour la morale, qui devient morale de situation donc caoutchouteuse, malléable, transitoire.
Aller chercher la vérité dans le monde, au lieu du Christ, n’est donc plus le Christianisme mais le MONDANISME.
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