L’ONU, l’UE et les traités internationaux au service de la culture de mort
Je suis amenée à m’absenter du web dans les prochains jours. Ce blog restera tout de même actif puisque j’ai choisi ce moment pour publier, en plusieurs livraisons, le texte d’une remarquable conférence d’Austin Ruse, président de C-Fam, organisme de veille catholique sur les questions du respect de la vie et de la famille auprès de l’ONU et d’autres instances internationales. Il l’avait faite lors de la World Congress of Families en août dernier à Amsterdam, et m’a donné par la suite l’aimable autorisation d’en publier ma traduction française. C’est une analyse de fond qui me paraît absolument indispensable pour comprendre le rôle des organisations supranationales dans la diffusion de la culture de mort ; pour comprendre aussi la nécessité de tenir informés les gens de bonne volonté.
I. Le pouvoir contraignant des instances supranationales.
Pendant de longues années, ceux d’entre nous qui représentons le mouvement pro-famille et pro-vie à l’ONU, avons focalisé notre attention sur les documents soumis à la négociation ; on pourrait dire que nous n’avons pas vu la forêt à cause des arbres. Cette expression américaine indique que nous nous sommes concentrés sur des détails, et que nous avons manqué l’image d’ensemble.
Il est vrai que nous avons réussi à empêcher que l’avortement ne devienne un droit humain international et nous avons assez largement mis un coup d’arrêt au mouvement homosexuel. Pour importantes que soient ces questions, il en est d’encore plus importantes à l’ONU que nous avons failli laisser passer inaperçus.
Ce que je veux décrire ici, c’est cette image d’ensemble : le fait que des radicaux à l’ONU, alliés avec des avocats et des juges et d’autres promoteurs radicaux à travers le monde sont en train d’opérer la plus spectaculaire prise de pouvoir que le monde ait jamais connu. Ils veulent décider pour l’humanité entière jusqu’aux détails les plus intimes de la vie de chacun ; et ils sont décidés à le faire depuis leurs positions d’élites exaltées de l’ONU à New York, de l’Union européenne à Bruxelles et d’autres centres internationaux du pouvoir.
Pour arriver à cette fin ils sont obligés également de refaire le système international. Là où naguère, les relations internationales étaient constituées par les relations entre et parmi les Etats, elles se manifestent aujorud’hui à travers l’interférence de corps constitués internationaux qui se mêlent de la vie des individus. Là où naguère les Etats souverains déterminaient ce qui était le mieux pour les gens habitant à l’intérieur de leurs frontières, les progressistes transnationaux cherchent à usurper ce pouvoir des Etats et des peuples.
Nous sommes en présence d’un changement « tsunamique » des politiques sociales et du système international. Le résultat de tout cela ? Un monumental déficit démocratique. Posez-vous la question : qui vous représente aux Nations unies ? Le fait que personne parmi vous ne puisse répondre met en évidence cet immense déficit démocratique, parce que ce sont précisément ces gens qui se sont arrogé la tâche de diriger vos vies intimes.
Telle est la grande image, et elle vise toutes les familles du monde entier ; elle vise aussi tous les pays, au nord et au sud, à l’est et à l’ouest, riches et pauvres. Nous sommes tous dans ce combat ensemble.
La coalition pro-vie et pro-famille à l’ONU a commencé à travailler pendant la phase préparatoire de la Conférence du Caire sur la population et le développement en 1990.
Nos adversaires avaient commencé à cette époque à faire progresser l’idée du droit à l’avortement dans les documents de l’ONU. Au départ, ils tentèrent d’obtenir l’affirmation explicite du droit à l’avortement. Ils subirent une défaite au Caire qui se renouvela lors des conférences de l’ONU suivantes, par l’action d’une coalition de chrétiens et de musulmans créée par Jean-Paul II.
Parce que cette grande coalition a vaincu les tentatives radicales visant à faire de l’avortement un droit universel, ces radicaux ont entamé une campagne sur le long terme pour faire avancer leur plan par le mensonge et le truquage. Ils ont créé des mots codés comme « santé reproductive ». Depuis l’époque du Caire jusqu’à maintenant, ils ont réussi à placer la « santé reproductive » ou les « droits reproductifs » dans un nombre incalculable de documents de l’ONU.
La chose la plus importante à savoir à propos de ces mots est qu’ils n’ont jamais été définis par les gouvernements comme incluant un droit à l’avortement.
Notre compréhension fine de cette question s’est accrue de manière significative depuis ces jours-là. A travers les ans nous avons mieux compris leurs intentions quand ils ajoutent ces mots aux documents non contraignants de l’ONU et c’est que nous appelons la stratégie du « soft law » : le « droit mou ».
Austin Ruse (traduction : Jeanne Smits)
à suivre…