Lors de son retour des États-Unis d’Amérique, le pape Fraçois s’est notamment exprimé sur la question de la réforme des procédures de nullité, qui a été ardemment débattu. Répondant à des journalistes, le pape exclut donc tout “divorce catholique” et affirme que ceux qui défendent cette thèse “se trompent”. Nous rapportons donc ces propos.
Dans la réforme des procès de nullité, j’ai fermé la porte à la voie administrative qui était la voie par laquelle le divorce pouvait entrer. On peut dire que ceux qui pensent à un divorce catholique, se trompent. Ce dernier document (NDLR: il s’agit du Motu proprio) a fermé la porte au divorce qui pouvait entrer plus facilement par la voie administrative. La voie judiciaire restera toujours.
Concernant le fait se savoir si le Motu proprio clôturait le débat:
Cela a été demandé par la majorité des pères synodaux lors du synode de l’an passé : simplifier les procès parce qu’il y avait des procès qui duraient 10, 15 ans… une sentence, puis une autre sentence, et après un appel s’il y en a un, et après un autre appel et cela ne finit jamais. La double sentence quand elle était valide, avant que ne soit créé l’appel, a été introduite par le pape Lambertini, Benoît XIV, parce qu’il y avait en Europe centrale (NDLR: il s’agit de la Pologne), je ne dis pas dans quel pays, des abus. Pour les arrêter, il a introduit cela. Mais ce n’est pas quelque chose d’essentiel au procès. Les procès changent. La jurisprudence change et elle s’améliore sans cesse. Il était urgent de faire cela à cette époque là. Ensuite, Pie X a voulu simplifier, (…) mais il n’a pas eu le temps ou les possibilités de le faire. Les pères synodaux ont demandé cela : la simplification des procès de nullité matrimoniale.
Ce Motu proprio facilite les procès dans la durée mais ce n’est pas un divorce parce que le mariage est indissoluble quand il est un sacrement, et l’Eglise ne peut le changer, c’est la doctrine, c’est un sacrement indissoluble. Le processus légal est là pour prouver que ce qui semblait être un sacrement, n’était pas un sacrement, par manque de liberté par exemple, ou par manque de maturité, ou maladie mentale, il y a de nombreux motifs qui, après une étude, une enquête, portent à dire : “là, non il n’y a pas eu de sacrement parce que cette personne n’était pas libre”. Un exemple qui n’est plus courant à présent, mais il l’est encore dans certains secteurs de la société, au moins à Buenos Aires : ces mariages où la fiancée était tombé enceinte… “vous devez vous marier”. À Buenos Aires, je conseillais aux prêtres avec force, j’interdisais presque de faire un mariage dans ces conditions. On les appelait les mariages précipités, pour couvrir toutes les apparences. Et l’enfant nait, certains (mariages) vont bien mais il n’y a pas la liberté, et ensuite, petit à petit, ils se séparent et on a été contraint à faire ce mariage pour couvrir cette situation. C’est une cause de nullité. Il y en a beaucoup. Les causes de nullité, vous pouvez les chercher sur internet, tout y est !
Moi je ne crois en rien les explications « justificatives » de ce Pape, qui a tout simplement « contourné » « l’indissolubilité » par « l’annulation préanticipatif postmariage » (du délire quoi) en produisant un « mensonge » aux yeux du Dieu Trinitaire, son « Motus proprio ». Moi je déclare en face du Dieu Trinitaire que je n’ai rien, aucune part d’acceptation en moi, dans ce « mensonge » qui atteint un sommet jamais atteint selon mes vues.
NB : voir le nombre de millions d’annulations que cela va provoquer, c’était bien le but de ce « Motus proprio ».
Intéressant, à méditer.
N’est il pas écrit dans Mathieu 18/ 18
Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.
Alors si vous lisez pareil que moi! c qui est lié peut être délié !!
Faut arrêter de culpabiliser les divorcés La miséricorde divine s’adresse à tous
et dans cette année de la Miséricorde il serait bon d la mettre en pratique
Il y a deux choses que je ne comprends pas :
1/ Quelle est donc cette “voie administrative”, voie par laquelle le divorce pouvait entrer, que le Pape dit avoir ainsi fermée ?
2/ Si le manque de Foi, le manque de liberté, le manque de maturité, l’existence d’une grossesse préexistante au projet de mariage, la précipitation et d’autres causes encore, peuvent justifier une déclaration de nullité, tout mariage sacramentel ou presque pourra être déclaré nul.
Les demandeurs de nullité ne sont pas idiots, ils sauront bien invoquer et plaider l’une ou l’autre de ces innombrables causes d’annulation.
« Voie par laquelle le divorce pouvait entrer, que le Pape dit avoir ainsi fermée ? » Là il ne sait pas ce qu’il a voulu dire, c’est pour cela que personne ne lui a rien demandé, encore des mots sans fondement venant de la bouche de ce Pape. Parler pour ne rien dire, c’est son commandement.
Lui demander une explication sur cela, il n’aura aucune argumentation recevable.
C’est bien la question ! Dans l’esprit du pape, c’est peut-être une référence à la possibilité du laxisme et aussi au fait que l’évêque laissait la curie diocésaine agir (voir ses attaques contre la bureaucratie)… Peut-être souhaite-t-il mettre en avant l’évêque pour éviter qu’il ne se retranche derrière la bureaucratie. Quant au manque de foi qui peut justifier la nullité, dans la réforme, il n’est pas envisagé en tant que cause de nullité, mais en tant qu’élément “qui peut générer la simulation du consentement”. On reste dans la théorie des vices de consentement (une sorte de dol). Sur l’existence de grossesse prééxistante, le pape fait peut-être référence aux mariages consécutifs à des pressions visant à régulariser une situation (?). Un prêtre de la FSSPX avait affirmé qu’il était dangereux de vouloir marier à la suite d’une grossesse. Riposte catholique ne fait que rapporter et n’émet ni approbation, ni improbation: il s’agit de porter à la connaissance des lecteurs un élément dans ce vaste débat. Pour ma part, la laxisme est tout à fait possible avec l’ancienne procédure (pourquoi se retrouve-t-on avec 97% de procédures qui aboutissent à des déclarations de nullité ?).
On peut se demander si le pape n’a pas voulu désamorcer le synode, dans un sens. A la limite, à quoi sert cette institution qui, après tout, n’est que consultative… On voit bien que les papes, toutes orientations confondues, ne sont guère synodaux…