Un lecteur assidu de Riposte catholique, religieux de surcroît, a bien voulu nous faire part de ses observations sur le mariage, l’administration des sacrements et les récents Motus proprii du pape relatifs aux procédures de nullité. Nous précisons que cela ne vaut pas approbation de ce qui est écrit. Mais l’autorité du rédacteur et ses connaissances en la matière font que de telles réflexions sont à verser au débat.
Le Concile de Trente n’a pas redéfini le sacerdoce : ce n’est pas en son pouvoir. Tous les sacrements étant institués par le Christ, puisqu’ils sont des instruments de la grâce et que seul Dieu donne la grâce, seul Dieu peut en définir les conditions d’obtention. L’Église n’a pas le pouvoir de créer les sacrements, ni d’en modifier la substance.
Lorsqu’un Concile « définit » un dogme, il ne le crée pas, mais il dit le mystère qui est en écartant tout ce qu’il n’est pas.
En revanche, l’Église a un certain pouvoir d’administration sur les rites, qui ne sont pas d’essence divine (Dieu ne promulgue pas les rituels) mais qui ne sauraient être valides que s’ils sont conformes aux mystères qu’ils célèbrent. Ainsi, le rituel des ordinations anglicanes a pu être jugé invalide par l’Église catholique, ce qui rendait nul les ordinations célébrés selon ce rituel anglican.
De la même manière, l’Église peut promulguer des rites pour le mariage, les modifier et même accueillir des adaptations locales selon les différentes cultures. Car pendant des siècles il n’y avait pas de rite spécial pour le mariage chrétien : les chrétiens se mariaient selon les usages locaux, puis ils se rendaient à l’Église pour présenter au Seigneur ce lien déjà établi au plan naturel.
Il y a donc une très grande souplesse d’adaptation quant au rites, et une impossibilité de modifier quoi que ce soit quant à l’essence du rite, qui en ce qui concerne le mariage est pour une part de droit naturel et pour une autre part de droit divin.Dans son motu proprio, le pape a bien rappelé tout cela, en insistant sur le fait qu’il n’était pas question de modifier la doctrine (c’est en dehors de son pouvoir) ni de porter atteinte à l’indissolubilité. Il a insisté sur le fait que cela faisait partie de la charge des évêques de faire respecter l’intégrité du sacrement, la question n’étant pas de créer un divorce catholique, mais de reconnaître comme on l’a toujours fait si ce mariage est ou n’est pas, et dans le second cas d’en faciliter alors la reconnaissance. Ce n’est que sur ce dernier point qu’il a voulu changer la procédure canonique, conformément d’ailleurs aux vœux des canonistes eux-mêmes qui ne parvenaient plus à gérer le nombre des demandes dans un temps raisonnable. Qu’il faille sept ans pour se déclarer sur un dossier dont l’issue est courue d’avance n’était pas normal. Les chrétiens dont le mariage est nul de toute évidence doive pouvoir se marier s’ils le souhaitent, sans qu’un obstacle purement procédural vienne les en empêcher.
Si d’aventure cette réforme de la procédure donnait lieu à des abus, comme cela a été le ças semble-t-il dans la période d’essai de quelques années aux États-Unis, le pape (celui-ci ou un autre) pourra toujours intervenir pour corriger le tir et rappeler comme il l’a fait dans le motu proprio que si l’on peut toujours frauder devant les hommes, la nature humaine étant pécheresse, il est impossible de le faire devant Dieu. Ceux qui le font ne l’emporteront pas au paradis.
Ici ce qui est visé c’est plus qu’un dogme, c’est une parole d’Évangile « ce que Dieu a uni nul ne peut le séparer ».
Ce Pape par ce « motus proprio » et ses conditions préalables d’annulation détruit « l’indissolubilité » de Dieu.
Comme nul n’est censé ignorer la loi, tous les futurs mariés catholiques sauront quand ils célébreront leurs mariages devant Dieu, qu’un « motus proprio » leur permet de l’annuler et donc que leur engagement sur « l’indissolubilité » devant le Christ n’a plus de sens ou n’a de sens qu’après les conditions d’annulation qui par ailleurs peuvent être invoquée à tout moment, conclusion le mariage « insoluble » est « soluble » par « l’annulation ».
Conclusion : la « vérité » n’existe plus par ce « motus proprio » dans le mariage catholique.
Très bons rappels. Les choses sont très claires et il est excellent de le rappeler. Par contre ce qui est tout aussi important, c’est que la préparation au sacrement de mariage explique bien cela aux futurs époux. On ne se marie pas à l’Eglise parce que cela se fait dans la famille ou pour faire plaisir à telle ou telle personne. C’est un engagement sacramentel pour le meilleur et pour le pire jusqu’à ce que la mort nous sépare. Je suis séparée, fidèle à mon sacrement de mariage comme tant d’autres.
Que fait-on des Commandements de Dieu
6. Tu ne feras pas d’impureté.
9. Tu n’auras pas de désir impur volontaire.
Quand on à conscience des enfers pendant que nous sommes sur terre il serait bien de faire pénitence que l’Eglise nous propose plus. C’est les enfoncer de leur donner la communion.
Il y a du vrai dans cet article mais il n’en demeure pas moins qu’avec les procédures simplifiées qui viennent d’être décidées, une prescription claire du Seigneur Jésus-Christ, à savoir l’indissolubilité du mariage, va se trouver sinon abolie du moins contournée.
mais non M Soulié ! il ne s’agit pas là de toucher à l’indissolubilité du mariage mais de reconnaître plus facilement les cas du nullité … vices de forme etc…. un mariage catholique ne peut JAMAIS être annulé mais il peut être déclaré nul ou non valide pour différentes raisons…. Malheureusement vous le savez bien un certain nombre de mariages actuels ne remplissent pas les conditions de sérieux qui conviennent….
C’est tout à fait juste et bien replacé ; ce qui d’ailleurs nous a aussi été rappelé, dimanche dernier, lors de la célébration de la Messe, par notre officiant, sous la forme extraordinaire, en la chapelle du Sacré-Coeur, aux Sables d’Olonne ; merci donc à ce lecteur assidu, et à Risposte Catholique, de nous avoir fait partager ses observations. André-Luc Goarant,
Sept ans de procédure en France dans certains lieux pourquoi ?
Parce qu’en France il n’y a pas assez de canonistes.
Pourquoi n’y a t-il pas de canonistes ?
Est-ce parce qu’ils posent des problèmes ? Lesquels et à qui ?
Le manque de canonistes est le problème de fond.
En changeant la procédure on veut palier un peu à ce manque.
Mais le fond du problème demeure.
bien d’accord avec vous ! on manque de personnes qui connaissent le droit canon, les règles disciplinaires d’obtention d’un sacrement ! on confond tout ! on parle d’annulation du mariage alors qu’il ne peut être question que de cas de non validité ….
pourquoi parler de ce qu’on ne connaît pas … pour souvent se permettre de critiquer et condamner sans raison….