Publiée dans le cadre du Forum catholique, nous nous permettons de reproduire la contribution d’un bon connaisseur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) et de ses rapports avec Rome. Nous soulignons en gras les passages les plus intéressants.
Cher cousin,
Je suis ravi de vous lire sur ces sujets. Quelques-uns continuent à donner leurs avis, voire apportent leur contestation sur ce sujet de la régularisation qui semble tout de même assez évidente. Les responsables auront beau s’appeler Karol, Josef ou Jorge-Maria d’un côté, Marcel, Franz ou Bernard de l’autre, l’issue est inéluctable. Un moment, il ne sera même plus permis de choisir. Depuis trente ans, à mesure que les générations disparaissent, Rome régularise progressivement, avec des conditions toujours plus allégées. Nous avons même dernièrement franchi une étape. Alors que la Fraternité formulait jadis des requêtes, le pape a cette fois donné ce qui n’était même pas demandé. Certains y verront un piège. C’est un drôle de piège qui a surtout rendu une inestimable renommée à une petite Fraternité qui a ainsi occupé pendant des décennies une actualité pontificale inespérée ! Il y a peu d’œuvres auxquelles les papes ont consacré des lettres et des paragraphes entiers.
Sans doute y aura-t-il quelques déchirures parmi les fidèles français attachés à la Fraternité (la situation est plus simple aux États-Unis où la loyauté n’est pas en souffrance ou en Allemagne où le microcosme résistant est quasi-inexistant. Il faut dire que ces dernières années, deux visions se sont fait face, même si ce n’est pas dans des proportions équivalentes. La Fraternité était vue par ses supérieurs et la plupart de ses fidèles comme une matrice (ce que le cardinal Ranjith a appelé un « aiguillon » pour l’Église). Toute annonce permettant aux âmes de retrouver ici ou là le chemin de la messe ancienne ou le sens du catéchisme traditionnel était espérée et même saluée. C’est ainsi que la Maison Générale et Mgr Lefebvre lui-même se sont réjouis de l’indult de 1984. Mgr Fellay n’a pas fait autrement en 2007. Cela ne les a pas empêchés de garder la tête froide sur ce qui se passait ailleurs dans l’Église. Quand nous faisons des mini-accords pratiques (par exemple pendant trois jours à Lourdes), la Fraternité y vend-elle ou perd-t-elle son latin et ses convictions ?
La contestation a forgé une vision diamétralement opposée. Elle tend à confondre, dans une conception écôno-centrée, les contours de l’Église avec ceux de la FSSPX. Dès lors, toute expérience traditionnelle extérieure à la Fraternité, même partielle, sera perçue comme une défaite, comme un risque de concurrence, voire comme un piège visant à étouffer les jalons posés par Mgr Lefebvre. Le summum de cette conception est celui qui, en suscitant quelques phrases du fondateur, a décidé de se débarrasser du problème en décrétant comme hors de l’Église (la véritable) toutes ces expériences ainsi que toute réalité étrangère à la Fraternité, qu’ils ont rassemblé sous le terme d’Église conciliaire. Il est bien évident que les supérieurs, même ceux qui faisaient montre de la plus grande fermeté n’ont jamais dénié aux dicastères romains leur qualité d’organe hiérarchique sous prétexte qu’ils auraient été une émanation de la fausse Église. De même ont-ils toujours reconnu les évêques, aussi scandaleux fussent-ils, comme successeurs des apôtres, avec pouvoir de juridiction.
Vous voyez dans cette opposition de l’orgueil. Il y a surtout une gigantesque peur. La crise de l’Église la rend bien compréhensible. Elle paralyse toute modification des habitudes, laquelle sera inévitablement taxée de présomptueuse et dangereuse. Pourtant, en partant pour la Chine hostile, saint François-Xavier aurait pu se dire orgueilleux, de même que les disciples lorsqu’ils ont quitté chacun de leur côté le Cénacle au jour de la Pentecôte auraient pu imaginer qu’ils se feraient contaminer par le monde mauvais. Ils n’ont pas agi ainsi
Merci !
Très belle analyse, merci “cousin”
Dieu vous garde.
Bien qu’à mon sens, cette régularisation est nécessaire, il ne faut pas se faire d’illusions quant aux intentions de Bergoglio… les faire rentrer dans le rang et puis les mettre au pas (conciliaire bien sùr!) : le coup du chimpanzé en somme (Topaze de Marcel Pagnol! citons nos sources.)
Mais j’espère qu’il se trompe en espérant leur préparer le même sort que celui des Franciscains de l’Immaculée : car ce petit os risque fort de se coincer dans sa gorge de loup déguisé en Agneau…
En outre, une variable qu’il néglige complètement , lui comme d’ailleurs tous ses pareils, c’est le Christ-Dieu qui pourrait bien interférer : (pourvu que ce soit là sa Sainte Volonté!)
c’est mon vœu le plus cher et je pense que nous, sans cesse, nous devons Lui crier comme les apôtres dans la tempête : “Sauve nous Seigneur nous périssons!”
Seigneur Jésus Fils de Dieu : ayez pitié du pécheur que je suis!
La régularisation ne pourra se faire que quand tous les progressistes néo-protestants qui pullulent dans l’Eglise auront renoncé à imposer leurs erreurs.
Le synode sera un bon test pour savoir si ces hérétiques ont les moyens de faire apostasier la majorité des catholiques.
Bravo à archichantre pour ses sources (Pagnol). Pagnol qui était plutôt agnostique mais qui pourrait donner des leçons de morale, de respect et d’estime de la religion catholique à beaucoup de nos hiérarques actuels.
Moi qui ‘pullule” l’Eglise en imposant mes erreurs, vous salue bien, Monsieur “Je détiens la vérité”!!!
Seul le Seigneur sait et au jour d’aujourd’hui, rien ne vous permet de penser que vous allez dans son sens:
“Je ne te connais pas..” Et si c’était pour vous ???!!!!
Ce site cautionne bien sûr ce genre de commentaires pleins de jugements, de refus de l’autre, de ressentis différents….Mais je crois en la Justice Divine qui ne peut adhérer à tout cela!!!
Mais c’est vous qui voyez et qui choisissez ce que vous voulez semer!!!!
à M ou Mme Apobrod
Votre commentaire montre que vous croyez vous aussi détenir la vérité. Rendez-vous au Jugement Dernier, puisque Dieu est amour, mais aussi justice. Et Il a horreur de l’injustice, en particulier celle faite à la FSSPX ou aux Franciscains de l’Immaculée.
S.S. Eugène IV, Bulle Cantate Domino, dans Dumeige, La Foi Catholique, Éditions de l’Orante, Imprimatur 1960, p. 266 (Denzinger 714) a écrit:
[La sainte Église romaine] croit fermement, professe et prêche qu’aucun de ceux qui vivent en dehors de l’Église, non seulement les païens, mais aussi les juifs ou les hérétiques et les schismatiques, ne peut avoir part à la vie éternelle, mais qu’ils iront au feu éternel “préparé pour le diable et ses anges” (Mt 25, 41), sauf si avant la fin de leur vie ils sont réunis à l’Église ; que l’unité du corps est si importante que les sacrements de l’Église servent au salut de ceux-là seuls qui demeurent en elle, que les jeûnes, les aumônes, les autres œuvres de piété et exercices de la milice chrétienne produisent pour eux seuls des récompenses éternelles. Personne, si grandes soient ses aumônes, eût-il versé son sang pour le nom du Christ, ne peut être sauvé s’il ne demeure dans le sein de l’unité de l’Église catholique 1. 1. Saint Fulgence,
Depuis, on a réfléchi que le christianisme mettrait du temps pour “couvrir” la terre et que ceux qui n’auraient pas pu rencontrer le Christ et Sa Bonne Nouvelle seraient sauvés s’ils étaient attentifs et suivaient la voix de leur conscience.
Les discours fait à certaines époques pour convertir ne sont peut-être pas à prendre à la lettre.
Dieu est BON et JUSTE, nous ne pouvons préjuger de Son jugement, rien ne lui échappe de nos actions, dans l’Eglise ou hors de l’Eglise.
Le Bon Larron a bénéficié d’une largesse sans mesure de la part de Jésus, (l’Eglise n’existait pas encore). Les catholiques, baptisés dans le Christ, seront jugés plus sévèrement que les autres.
Qui est donc ce “on” qui réflécjit comme une passoire ? Les missionnaires de l’Eglise Catholique ont pénétré dans toutes les contrées du monde. Il n’est pas une île, pas un pays qu’ils n’ont pas visités, parfois rejetés, le plus souvent, heurueusement, accueillis plus ou moins laborieusement du reste.
Ne confondons pas l’Église, épouse du Christ, immaculée et sans faute avec les hommes d’Église à travers qui Dieu agit malgré le peu de soin avec lequel trop souvent ils écoute l’Esprit Saint dont l’aide leur a pourtant été promise !
Quant au Bon Larron, il a été le premiers, avant même saint Thomas, à reconnaître la Divinité du Christ et à confesser ses fautes :” Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu seras dans ton éternité !” Il fut certainement le dernier à entrer aux Limbes où attendaient les Justes de l’Ancien Testament et le premier à en sortir lorsque “le Christ est descendu aux enfers et monté au Ciel”.
Je confirme : le Christ a bien dit :”Celui qui ne sera pas baptisé, ne connaîtra pas le Bonheur Éternel !” Il n’a pas spécifié que le non baptisé ira ipso facto en enfer. Il sera donc dans un lieu de tranquilité sans bonheur ni malheur particulier, si tant est qu’il n’ai pas refusé le baptème ! En d’autres cas, l’Église reconnait le baptème de désir pour les âmes que le message évangélique a suffisamment approchées pour qu’elles y aspirent mais que les conditions matérielles défavorisent. Enfin tous les missionnaires (voir les achives de la Rue du Bac), témoignent avoir rencontré des âmes à qui seul manquait le nom de “Jésus” pour concrétiser leur espérance déjà spirituelle, tandis que d’autres agissaient à l’évidence sous une inspiration satanique qu’il leur a fallu combattre.
Je me dis souvent que pour voir le Père il faut réussir les deux épreuves suivantes
1 entrer dans l’Église catholique
2 résister à l’envie souvent légitime d’en sortir
Et si l’Église aidait les fidèles à ne pas avoir cette envie ?