Samedi 5 septembre à l’abbaye de l’Épau dans la Sarthe, toutes les communautés religieuses et les consacrés du diocèse du Mans participeront à la traditionnelle Marche des familles. L’évêque du Mans, Mgr Yves Le Saux, explique dans Famille chrétienne :
“Pour l’Année de la vie consacrée, les religieux auraient pu se retrouver entre eux. Cela aurait été sympathique, mais n’aurait pas permis de les rendre visibles. Il est bon de prier ensemble et d’honorer la vie consacrée. Nous avons donc proposé de mettre ensemble les familles et les consacrés, les religieux et les religieuses. Toutes les communautés ont été invitées et toutes seront représentées. Je leur suis reconnaissant, particulièrement pour les moines de Solesmes qui quitteront leur clôture. C’est exceptionnel : ils ne l’ont fait qu’une fois jusqu’ici pour les 1000 ans de leur fondation.
Le matin, des forums sont organisés sur différents aspects de la vie consacrée et religieuse. Après le pique-nique partagé, des temps fraternels et conviviaux sont prévus comme un grand jeu et du foot. Puis tous rejoindront la cathédrale en marchant, en tramway ou en voiture. La jonction se fera en plein cœur de la ville. Devant la cathédrale, les jeunes du diocèse ont prévu des animations pour accueillir tous les participants. Puis je célébrerai la messe à 16 h 30.
Comment, en tant qu’évêque, comptez-vous marquer cette journée ?
Pendant la messe, je vais proposer à tous les religieux, religieuses et consacrés d’adhérer de manière renouvelée à leur engagement pris le jour de leur profession religieuse. Au cours d’un dialogue, je leur demanderai s’ils veulent suivre le Christ d’un cœur sans partage, vivre les conseils évangéliques de chasteté, pauvreté et obéissance, adhérer de manière plus profonde au charisme transmis par leurs fondateurs.
J’inviterai aussi les fidèles à prier pour eux et à les porter, car je suis convaincu que les différentes vocations s’engendrent les unes les autres. On pense souvent que les vocations vont tomber du ciel. Certains me suggèrent d’appeler des communautés dynamiques extérieures ou étrangères à s’installer dans le diocèse. Je n’y suis pas fermé bien entendu, mais la question est ailleurs. Les chrétiens sont-ils prêts eux-mêmes à engendrer la vie religieuse locale ? Ont-ils une perception suffisamment profonde de la beauté de la vie religieuse pour laisser leurs propres enfants répondre à l’appel du Seigneur ? Le Seigneur appelle, c’est évident. Mais je vais demander que l’on prie les uns pour les autres afin que, à commencer par moi-même, personne ne soit un obstacle aux vocations religieuses.
Est-ce simplement parce qu’elles ne sont pas très visibles que les communautés religieuses n’attirent plus ?
Il faut aujourd’hui que la vie consacrée soit visible, mais je voudrais surtout souligner la responsabilité des chrétiens. Ils veulent bien avoir des religieux mais ils s’aperçoivent souvent de leur importance quand ils s’en vont. Avons-nous une véritable estime pour la vie consacrée ? Avons-nous vraiment compris sa nature ? Que signifie par exemple pour nous le fait de ne pas se marier pour le Royaume ? Les religieux ne se définissent pas d’abord par ce qu’ils font : n’importe qui peut rendre service avec générosité. Pour beaucoup de gens, les religieux ne servent à rien, mais c’est bien pour cela qu’ils sont utiles ! Aujourd’hui, on mesure le succès en termes de résultat et de nombre. La vie consacrée est dans un autre registre, de l’ordre de la gratuité. Nous aspirons tous à une certaine gratuité mais ne sommes souvent pas prêts à en prendre les moyens. Eux, ils en vivent. C’est la gratuité du don de Dieu. Quand saint Jean-Paul II parlait de la beauté de la vie consacrée, il disait que c’était une « excellence objective ». Sans elle, l’Église, mais aussi l’humanité entière, n’a pas de point d’équilibre. Cette journée est une manière de le réaffirmer.”
Jadis dans les familles nombreuses on offrait un enfant a Dieu, pour l’aimer d’une manière plus exclusive encore. La prière des carmélites tout comme le Saint-Sacrifice obtienne de Dieu un sursis pour nous. Sursis qui devrait être employé pour s’amender. Au lieu de cela nous continuons a l’offenser et ne pensons a lui que pour lui reprocher les conséquences de nos propres bêtises.
J’ai une tendresse pour les gens de Dieu, hommes et femmes. Les reclus également du reste.
“que la vie consacrée soit visible”…
Et on le découvre en 2015 !
Il y a 40 ans que l’Église a quitté la voie publique: plus de soutanes, plus d’habits religieux.
Ce qui ne se voit pas n’existe pas.
Un prêtre, une religieuse, un religieux, dans la rue, c’est un témoignage infiniment plus
puissant qu’un long sermon.
Ayez un peu de courage Messieurs les prêtres; montrez-vous, soyez fiers de ce que vous
représentez, montrez que vous existez… habillez-vous en prêtres !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!