Donner un aperçu sur un diocèse français exemplairement conciliaire révèle la nécrose d’une idéologie.
2011 : le choc de la nomination de François Fonlupt
La nomination au siège de Rodez, de Mgr François Fonlupt, en avril 2011, avait été un coup de tonnerre. En 2011, sous Benoît XVI, sous le cardinal Ouellet Préfet de la Congrégation des Évêques et Mgr Luigi Ventura, nonce apostolique en France, avait été nommé à Rodez le prêtre le plus archéo-progressiste qu’on a pu trouver. C’est un de ces mystères qui expliquent l’échec final du pontificat ratzinguérien.
Prêtre du diocèse de Clermont-Ferrand, il avait été propulsé vers l’épiscopat par Mgr Simon, l’archevêque, chef de file de la gauche épiscopale, à l’époque vice-président de la Conférence des Evêques, qui lutte aujourd’hui contre la maladie. François Fonlupt, humainement sympathique, homme au contact chaleureux, était connu pour son libéralisme : bénédictions et prières à l’occasion du « mariage » des divorcés remariés ; pro-contraception-car-il-faut-être-réaliste-avec-les-gens ; pratique sans problème des absolutions collectives ; messe avec enfants faisant la ronde autour de l’autel. Et puis, il y avait ses fameuses moustaches, qui n’ont en soit rien de répréhensible, mais qui dénotent ostensiblement chez un clerc une volonté de sécularisation du style.
Plus gravement, était ressorti à l’époque un article de François Fonlupt, intitulé « Communion fraternelle et communion au Corps du Christ », dans la revue Chercheurs de Dieu, organe du Service national de la Catéchèse et du Catéchuménat, n° 161, de mars 2007, « Entrer en catéchuménat. Jeudi saint et catéchuménat », pp. 24-25 (source). Il paraît qu’il existe une Commission doctrinale à la CEF. Or, l’auteur de l’article ressortait, dans cet organe de la CEF, les vieilles lunes hétérodoxes visées par l’encyclique de Paul VI, Mysterium fidei, du 3 septembre 1965 : « Il s’agit, écrivait-il, de discerner, de reconnaître le Seigneur qui se manifeste à présent à la communauté de ses amis autant [souligné par nous] par le pain et le vin partagés et la mémoire de sa mort et de sa Résurrection, que par l’assemblée qu’il constitue comme son corps ». Et il insistait : « Le corps du Seigneur, sa présence de Ressuscité, sont accueillis à travers le pain et le vin, mais de manière tout aussi réelle [souligné par nous] et signifiante dans l’assemblée ».
2015 : les grands projets décalés de Mgr François Fonlupt
L’évêque de Rodez porte aujourd’hui deux grands projets. Des projets d’une autre époque. Il veut d’abord un évêché tout neuf. Bien des évêques de France, qui se croyaient riches d’immeubles, de couvents et de séminaires vides qu’ils pouvaient vendre, ont ainsi construit des bâtiments au goût du jour pour les loger modernement avec leur administration. Ces opérations ont contribué, avec l’effondrement du denier du culte, la disparition des legs, la hausse vertigineuse des salaires à verser pour remplacer les services des religieuses et bénévoles, à mettre à sec les finances de leurs diocèses, jusqu’à faire craindre la faillite pour certaines associations diocésaines. Mais le diocèse de Rodez, avec quelques autres comme celui de Viviers, avait conservé des réserves.
Chance ! Car Mgr Fonlupt rêve justement d’« espaces plus ajustés à la réalité ecclésiale de ce temps », pour quitter le vénérable palais épiscopal, de la rue Frayssinous. François Fonlupt est cependant moins dispendieux – Rouergue oblige – que ne le furent certains évêques de l’après-Concile. Il fait bâtir son nouvel évêché à partir de l’ancien carmel, donnant sur l’avenue Victor-Hugo et la rue Combarel. On y entrera par un abri genre Lourdes années 70 : « Signe de rassemblement, de protection, l’auvent matérialise l’entrée principale du public, à la fois sur le domaine et tourné vers la cité ». Le coût prévu serait acceptable pour un bâtiment administratif hors période de crise – 2,5 millions d’euros, dont 500.000 € de dons espérés et 1.250.000 € d’emprunts. – mais fait froncer les financiers qui savent à quelle vitesse fondent les ressources d’un diocèse de ce type. D’autant que nombre de fidèles rodéziens, qu’on se garde bien de consulter, sont proprement exaspérés par cette lubie épiscopale.
L’autre projet, tout aussi décalé, est celui de convoquer un synode diocésain. C’est dans les années 80 et au début des années 90, que culmina dans l’Eglise de France la mode des synodes diocésains, soutenue par des théologiens d’avant-garde du type de Jean Rigal (Préparer l’avenir de l’Église, Cerf, 1990). « L’intérêt passionnant des synodes diocésains, écrivait Monique Hébrard dans la préface de Révolution tranquille chez les catholiques. Voyage au pays des Synodes diocésains (Centurion, 1989), c’est qu’ils sont un lieu d’épreuve de vérité entre, d’une part, des mentalités et des fonctionnements, une théologie et une ecclésiologie qui sont des survivances de Vatican I, et, d’autre part, la réalité des communautés chrétiennes et les défis du monde contemporain qui appellent à une réception créative de Vatican II ».
Et comme par hasard, ces assemblées, où les chrétiens engagés s’autocélébraient, enregistraient les demandes les plus chères à l’aile libérale du catholicisme, comme l’accueil (la communion) des divorcés « remariés ». Quant à la liturgie synodale (voir le livre passionnant d’Arnaud Join-Lambert, Les liturgies des synodes diocésains français, Cerf, 2004), elle trafiquait allègrement le Credo (« Mon Dieu, à ton image, tu nous fais homme et femme, en nous s’incarne ton amour pour le monde. Amen, Alleluia. Père de toute beauté, source de tout savoir, Dieu de liberté, tu nous appelles à la vie. Amen, Alleluia »), les préfaces (« Nous te rendons grâce pour le Concile et le renouveau liturgique »), les prières eucharistiques (« Que notre regard ne s’arrête pas au pain et au vin déposés devant toi, fais-nous renaître sans cesse et ne nous laisse pas figer ton souffle dans des structures sans vie »), et n’omettait jamais le lâcher de ballons à la bénédiction (« Comme ces ballons sont entraînés aux quatre vents, comme ces pigeons voyageurs ne s’en reviennent à la maison qu’après avoir délivré leur message, ainsi, partons maintenant »). Avec la dépense d’énergie (et de deniers) qu’on imagine pour monter enquêtes, documents de travail, réunions de préparation, de délibération, de célébration.
Et pour le résultat que l’on sait… Qu’importe ! A Rodez, on remet le couvert avec un synode « pour une Eglise qui se célèbre », un synode « de marche-ensemble », qui mettra tout le diocèse en branle de 2015 à 2017. Un « carnet de marche synodal » est partout diffusé pour constituer des équipes synodales, avec des pistes de réflexion synodales : « Partageons la Parole et prenons la parole » ; Expérimentons « l’étroite solidarité de l’Eglise avec l’ensemble de la famille humaine » ; Insérons « notre Eglise diocésaine dans le monde qui l’entoure » ; « Vivons la fraternité et cultivons un art de vivre ensemble » ; etc. Le synode de Rodez à son chant : « Pour avancer ensemble sur le même chemin, pour bâtir avec Dieu un monde plus humain, abreuvons-nous aux mêmes sources et partageons le même pain, ouvrons nos cœurs aux même souffle, accueillons le Royaume qui vient ». Le synode de Rodez a ses « bâtons de marche », qui servent à « interpeler » (?), circulant d’équipe en équipe et déposés dans un grand pot lors des célébrations pré-synoidales.
Un catho-humanisme
Le prédécesseur de François Fonlupt, Mgr Bellino Ghirard, un Agenais, ne se cachait pas pour fréquenter le chapitre Saint-Jean-du-Rouergue, au temple de Rodez de la Grande Loge de France. Les amateurs d’histoire secrète ont voulu y voir la clef de l’étrange nomination de son successeur en 2011. Encore faudrait-il prouver que Mgr Fonlupt…
Ce qu’on peut vérifier, en revanche, c’est que sa lettre pastorale d’avènement, du 1er novembre 2013, reste au ras de la fraternité. Elle s’intitule : « Pour que les hommes aient la vie » (Jn 10, 10). En saint Jean, il s’agit de la vie éternelle. En Fonlupt, de « vivre mieux, en plénitude notre vie », explique l’abbé Quintard, vicaire général. La prédication de Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié, comme dit saint Paul, appelant à la pénitence des péchés et à la vie vertueuse de l’Evangile ? Ce n’est pas exactement le sujet.
L’évêque raconte qu’il a sillonné le diocèse pour rencontrer tout le monde et partager la diversité des réalités. Il a découvert les élus locaux, des chômeurs et des travailleurs, des ruraux et des urbains, des associations, des PME. Quand il a rencontré des catholiques, il a constaté que prêtres et fidèles se voyaient comme les derniers des Mohicans. Mais il leur a expliqué que ce qui meurt n’est qu’« une forme d’Eglise en train de disparaître », et qu’autre chose, « qu’on discerne mal encore », est en train de naître : « un nouveau visage de l’Eglise ». Cette Eglise à nouveau visage doit être le signe, avec les autres traditions religieuses, que l’humanité ne peut pas vivre sans dimension verticale et qu’elle doit inventer « une relation plus horizontale » entre les cultures, les sensibilités. Cette Eglise à nouveau visage ne cherche plus à investir la société, mais est le sacrement (avec les autres confessions) de la relation à Dieu et de l’unité du genre humain.
Et les laïcs, « vivants dans le monde et au milieu des hommes sont envoyés pour aimer ce monde et servir leurs frères ». La prière les inscrits « dans une grande solidarité avec tous les autres croyants et avec tous les hommes ». On n’est plus, d’ailleurs, dans les renversements violents de structures que prônaient Mgr Rouet ou le P. Rigal. Mgr Fonlupt ne parle pas ni de prêtres mariés, ni de sacerdoce des femmes, mais simplement de l’engagement de plus en plus universel des laïcs pour la liturgie, les enterrements, la gestion des paroisses, les aumôneries. Ces laïcs qui se rassemblent à l’église, « même si on ne célèbre pas l’eucharistie tous les dimanches ».
Bref, « une Eglise du dialogue », « une Eglise du compagnonnage » est en train de naître. Les chrétiens ont à annoncer la Bonne Nouvelle : « Dieu dialogue avec l’humanité pour l’inviter à entrer en relation avec lui ». C’est fort ! Et pour cela ils se font « compagnons de la vie des personnes ». Le modèle de leur engagement leur est donné par l’échange entre Marie et Elisabeth, lors de la Visitation ainsi interprétée : visiter l’autre et saluer ce qu’il porte de plus intime, en sorte que ce qui vit en lui trésaille. En conclusion : « N’hésitons pas à être une Eglise qui sache leur tenir compagnie [aux autres]. Au-delà de la simple écoute, puissions-nous accompagner leur chemin en nous mettant en marche avec elles ». C’est tout.
L’utopie 50 ans après
Ce diocèse a longtemps été une terre de chrétienté, terre de prêtres et de religieuses, apportant des vocations toutes les congrégations missionnaires, ayant peuplé la Compagnie de Saint-Sulpice, chargée de la plupart des grands séminaires de France. On nommait le Rouergue, « la Vendée du Sud-Ouest ». Mais la sécularisation du monde rural et l’épiscopat désastreux de Mgr Girard sont passés par là. En 1960, le diocèse comptait encore 1200 prêtres en activité. Ils sont aujourd’hui 90 (40 vraiment utiles, estime l’évêque, les autres en semi ministère). Comme bien des évêques de France, Mgr Fonlupt ne cesse de présider des enterrements de prêtres. Il n’y prêche jamais. Qu’y aurait-il à dire ? En 2024, il lui restera 15 prêtres en activité, soit une chute annoncée de 67% en 10 ans (source). 15 prêtres, 16 avec l’évêque, pour les 37 paroisses issues de regroupements.
Le diocèse n’a qu’un seul séminariste, un Indien. Point d’ordination (un autre Indien a été ordonné il y a deux ou trois ans). Il faut dire que le responsable des vocations de son prédécesseur, l’abbé Houpert, lui aussi très humaniste, avait été condamné par la justice pour ses agissements répréhensibles, ce qui n’a guère attiré les vocations. L’évêque refuse au reste de faire appel à quelque communauté que ce soit. Les assemblées dominicales avec ou sans prêtre sont toujours plus que réduites et vieillissantes. Bientôt, Mgr Fonlupt présidera aux destinées d’un diocèse ou dans chaque paroisse quelques laïcs retraités assureront une vie simili-sacramentelle.
On comprend que l’évêque, en annonçant une Eglise nouvelle, n’embouche pas les trompettes triomphales de l’après-Concile. 50 ans après, le message reste cependant le même, quand même. Comme il se doit, François Fonlupt invoque souvent le Pape François : Rome comme Rodez, Rodez comme Rome. Au total, du bruit et du remuement qui, s’ils prétendent « déranger » et « décentrer », ne parviennent cependant plus à stimuler un corps conciliaire qui se raidit et se refroidit.
maximilienbernard@perepiscopus.org
Non, ce n’est pas la résultante de “l’échec du ratzigerisme”, mais plus simplement d’un concile qui, du début à la fin n’a pas été à la hauteur des précédents, tant par la teneur des textes, que par les procédures utilisées pour réduire à néant le principe d’autorité qui présidait au gouvernement de l’Eglise universelle.
C’est trop facile de d’écrire pour une énième fois : non, ce n’est pas la faute du concile ni des papes qui ont voulu appliquer un concile qui n’en était pas un, mais des méchants évêques français qui n’ont en retenu que “l’esprit”.
Cela va finir par être lassant de lire ce genre de message répétitif qui ne trompe plus personne.
Quant on se rappelle que naguère l’Aveyron était un département marqué par une très grande ferveur dans l’expression de la foi…
On a l’impression que ce Monseigneur l’a oublié…. et s’est assis dessus !
“En 2011, sous Benoît XVI, sous le cardinal Ouellet Préfet de la Congrégation des Évêques et Mgr Luigi Ventura, nonce apostolique en France, avait été nommé à Rodez le prêtre le plus archéo-progressiste qu’on a pu trouver. C’est un de ces mystères qui expliquent l’échec final du pontificat ratzinguérien.”
Cette phrase aurait pu être collée à nouveau à la fin de votre article, même si je ne vais pas jusqu’à parler “d’échec final du pontificat ratzinguérien”.
C’est pour moi la question de fond la plus importante, le reste n’est qu’un enchaînement logique. Malheureusement…
Curieux article. Ce n’est plus de l’information, c’est un réquisitoire…
Combien de diocèses en France engagés dans un synode diocésain, parfois aussi appelé démarche synodale ou parcours synodal? Un certain nombre…
Combien d’articles de cette nature sur ces synodes…? Mgr Fonlupt est, depuis sa nomination, la “tête de turc” favorite de ce site qui se permet de railler jusqu’à sa moustache!
Des “visitations”? Je n’ai pas le souvenir de les avoir vues moquées lorsque elles étaient organisées par Mgr Le Vert (un “bon” évêque) à Quimper. Mais à Rodez, sous la houlette de Mgr Fonlupt…
Alors soyons clairs, je ne connais pas l’évêque de Rodez et je ne veux le juger ni positivement ni négativement. Je connais la situation de l’Aveyron qui en fait un des territoires les moins densément peuplés de France. Le problème en Aveyron n’est pas d’abord un manque de prêtres, mais d’un manque d’habitants, ensuite d’un manque de fidèles.
40 prêtres ce n’est certes pas beaucoup. Mais 276000 habitants cela ne fait pas un gros diocèse. Et il faut composer avec un territoire non seulement étendu mais morcelé (plus de 300 communes…) et pas toujours facile à parcourir. Rodez n’est pas Paris… Alors, donner à toutes les paroisses du diocèse de se retrouver et de travailler à un chantier commun a du sens et peut redonner du souffle à des communautés qui, repliées sur elles-mêmes, fatiguent.
Alors je veux bien que la situation ne soit pas reluisante, mais il faut un certain courage à cet évêque pour affronter les défis posés au peuple de Dieu qui lui a été confié. Comme il lui a fallu du courage pour répondre “oui” au nonce qui lui a proposé ce poste particulièrement difficile. Est-on sûr que d’autres “bons” prêtres n’ont pas décliné la proposition face à l’ampleur de la tâche?
En tous cas ce type d’article tellement à charge qu’il en est caricatural m’invite à avoir pour lui sympathie, voire compassion.
Il faut en effet du courage pour accepter une nomination d’évêque. Mais les bons prêtres qui ne l’ont pas ne sont pas découragés par la pauvreté du diocèse qui leur est proposé. Ils le sont plutôt par l’indigence de l’idéologie qu’ils devraient faire semblant de croire catholique et salutaire pour les âmes. Ce ne sont pas seulement des campagnes dépeuplés qu’ils devraient affronter. C’est aussi des évêques, leurs futurs frères dans l’épiscopat. Un prêtre peut avoir de bonnes idées, de la vertu, du courage ; mais s’il craint de devoir oublier sa conscience pour conserver sa mitre, quand bien même on lui offrirait un “bon” diocèse, il n’en voudrait pas.
Dans certain cas effectivement il faut du courage pour accepter l’épiscopat,mais il y a encore des carriéristes et des nostalgiques des années 70-80.
Nous avons besoin de missionnaires en France,les premiers de ces missionnaires doivent être les évêques à l’exemple de St-François de Sales et non des hommes qui ne se soucient pas de leur fidèles et jouent aux petits dictateurs.
L’Eglise de France tourne en rond,les évêques et les prêtres passent leur temps en réunions stériles,ils se donnent l’impression d’être débordés ,de faire une oeuvre utile,les méthodes de l’Action Catholique calquées sur celles des cellules communistes et syndicalistes n’ont jamais débouché sur rien,nos églises sont vides,la foi n’est plus transmise ,et vous nous dites qu’il faut du courage pour devenir évêque,un bon évêque est celui qui prend soin de ses prêtres et qui visite régulièrement les paroisses de son diocèse,mais cela n’est pas contenu dans le concile Vatican II,on ne le trouve que dans les constitutions du Concile de Trente.
Le premier souci de cet évêque est de faire construire un nouvel évêché,n’y a t-il donc pas de misères à secourir dans son diocèse?
C’est par la charité que les chrétiens deviendront crédibles dans notre pays déchristianisé!
Notre-Seigneur a envoyé ses apôtres porter la Bonne Nouvelle du salut à toutes les nations en leur enjoignant de les baptiser ,non pas en perdant leur temps en bavardages stériles.
Nous n’en finissons pas de payer les erreurs de ce concile inutile et déjà obsolète.
Merci Yves, vous exprimez ce que j’ai ressenti en lisant cet article.
non, là, Cassianus, Christine et Yves, vous exagérez sur la “pauvreté” de l’Aveyron !
Enfin tout de même, ce fut, il y a une cinquantaine d’années (avant Vatican II, je précise), l’un des diocèses où il y avait le plus de vocations religieuses et un département qui ne manquait pas de représentants politiques intelligents, raisonnables et constructifs.
Vous n’avez que des réflexes de “parisiens” qui ne sortez pas de vos agglomérations urbaines et qui avez une conception condescendante de la richesse et de la pauvreté d’un territoire ou d’une population !
La seule chose que je peux vous concéder, c’est qu’il est particulièrement maladroit de faire de cet évêque une tête de turc si l’on ne pointe pas les lâchetés qui ont contribué à son élection et au naufrage de cet évêché. Il y aurait en outre, beaucoup à écrire sur les conséquences désastreuses de l’abandon du principe d’autorité dans le gouvernement de l’Eglise.
Triste réalité.
Dernier soubresaut d’un progressisme forcené vieillissant et finissant
A force d’être “de ce monde” cet évêque au look de diacre en devient pathétique et pitoyable
Tout est factuel dans ce commentaire et ne peut être contesté ; en revanche, parler d”échec du pontificat
de Benoit XVI est très présomptueux : qui ici bas peut qualifier ainsi le règne d’un pape ? et peut-on, pour Benoît XVI oublier tout ce qu’il a apporté à l’Eglise de 2005 à 2013, et enduré pour elle ?
d’accord avec vous, “Saint-Vivien” : parler “d’échec d’un pontificat” sans preuves suffisamment étayées ni le recul nécessaire pour en juger est un propos pour le moins maladroit.
Nombreux sont les chrétiens qui ont connu l’époque d’une Eglise partout présente, estimée et agissante, référence pour la plupart des français, et qui se demandent comment on a pu arriver à un tel effondrement ?
A cette question des réponses sont apportées, souvent à la marge qui ne donnent pas les vraies raisons de cette démolition et qui surtout se gardent bien de nommer les démolisseurs.
La nouvelle façon d’animer un diocèse ou une paroisse s’appelait la “pastorale” Un mot peut résumer cette pastorale : “action” l’équivalent de la praxis dans les pays du bloc soviétique. Cette action dite catholique aux nombreuses ramifications se devait de pénétrer et d’imprégner l’ensemble du tissu ecclésial ;
La pastorale n’était qu’action, une action tout azimut. Une action au service de qui? Officiellement au service du Concile, le dernier, en fait un demi-concile puisque la première partie, Vatican I, avait été interrompue à cause de la guerre de 1870. En réalité cette action était au service d’un soit disant esprit du Concile
Il en résultait que “l’action” de la nouvelle pastorale ne servait en fait qu’une “idéologie” que l’on présentait avec une arrogance inouïe comme inspirée du Concile Vatican II.
Un autre objectif était la destruction de l’existant, l’élimination systématique du passé, comme certains historiens faisaient croire que la France avait commencé à la révolution, l’Eglise commençait avec le Concile Vatican II. L’esprit du Concile était en train de créer une Eglise ex nihilo. Toutes les formes de pratiques traditionnelles étaient prohibées. La foi allait s’effondrer rapidement par pans entiers.
Ce qui me sidère le plus, dans ce panorama de désolation qui pourrait être celui de presque tous les diocèses de France, c’est qu’il y ait tout même encore par-ci par-là, de temps en temps, quelques candidats au sacerdoce. Puissance irrésistible de la vocation ? Il vaudrait mieux cela que sottise ou prodigieuse aptitude à la dissimulation… Je crains, hélas, que bien des “vocations” soient de nos jours, sinon provoquées, du moins soutenues par la terreur du chômage. Plus nous avancerons dans la tiers-mondialisation, plus la “vie sacrifiée” des prêtres deviendra une espérance de réussite sociale.
Vous avez probablement raison, certains prêtres se sont réfugiés, très jeunes, dans l’Eglise, par peur d’affronter le monde; d’autres, moins jeunes, à la suite de déboires professionnels; mais je ressens dans la personnalité de beaucoup de prêtres, malgré la grande foi qui peut les animer, un goût prononcé pour le pouvoir clérical, ou le pouvoir tout court. Il y a aussi d’excellents prêtres, très humbles, qui ressemblent à des moines et qui ont une vie spirituelle très élevée ainsi que de grands pouvoirs spirituels, ce sont eux qui soutiennent la véritable Eglise de jésus.
Comment un tel prêtre a t il pu devenir évêque ? Il faut se poser la question et essayer de trouver des réponses pour éviter que semblable tragédie se renouvelle . En effet plus qu’une erreur de casting c’est une véritable trahison . Notre diocèse a été sacrifié à l’on ne sait trop qu’elle divinité ou quel groupe de pression … L’épiscopat de son prédécesseur fut une très lourde épreuve , il a été le véritable fossoyeur du diocèse au long d’un règne à la fois si violent et si minable qu’on n’a jamais voulu le faire partager à d’autres . Mgr F. ne fait qu’égaliser le terrain après un dynamitage en règle. De grâce que l’on cesse de nous dire qu’il ne s’agit que d’un petit diocèse etc etc. Il n’y a pas si longtemps il était fervent et les prêtres étaient nombreux. Les temps difficiles de l’après concile sont passés par là ? Certes comme partout mais pas seulement … Cette déchristianisation a été voulue . Les vocations étaient moins nombreuses c’est vrai mais il y en avait et les séminaristes étaient systématiquement découragés ou priés d’aller voir ailleurs…
Pour ce qui est de l’appartenance de Mgr Bellino a la F.M. ici c’était un secret connu de beaucoup mais un sujet tabou. Que des chrétiens appartienne à cette société secrète est déjà un scandale mais quand il s’agit de prêtres ou d’évêques le scandale est redoublé.
Quant aux frais engagés pour l’établissement d’un nouveau établissement épiscopal, il faudra en reparler quand tout sera terminé et on risque alors d’avoir des surprises …
Bonjour,
Je suggère que vous donniez plutôt à votre texte le titre suivant : “Le diocèse de Rodez, ou le progressisme 70 ans après”, dans la mesure où ce que vous décrivez et dénoncez ou déplorez ici
– a commencé à apparaître dès 1945, et non uniquement à partir du Concile,
– n’inspire pas d’une manière englobante ou homogène la totalité des textes du Concile,
– a continué à prendre de l’ampleur, en aval du Concile, non grâce à certains textes du Concile (Dei Verbum, Lumen Gentium, Sacrosantum Concilium), mais malgré eux, malgré leur inspiration et leur orientation.
En gros, en Europe occidentale, on a assisté, après 1945, à la convergence entre une partie de la théologie néo-moderniste et une partie de la pastorale néo-progressiste, et c’est cette convergence qui a constitué “l’avant-Concile” qui a précédé et préparé le texte qui est le plus spécifique au Concile Vatican II, Gaudium et Spes, auquel le Concile ne se limite pas, mais qui a été “dogmatisé”, dans le contexte inhérent à l’après-Concile franco-français, avec les conséquences désastreuses et douloureuses que l’on connaît.
Cela ne signifie d’ailleurs pas que Gaudium et Spes est d’inspiration progressiste, mais cela signifie que ce texte incarne une synthèse, imprécise ou improbable, entre la doctrine sociale de l’Eglise antérieure au Concile et un état d’esprit qui n’est pas sans rappeler celui d’un Chenu, d’un Mounier, d’un Teilhard.
Faute de temps, je suis obligé de m’exprimer d’une manière schématique : pour les progressistes, le christianisme catholique est globalement réductible à une praxis émancipatrice et unificatrice, dans le cadre de laquelle ce qu’il y a de plus exigeant dans le christianisme, ce qu’il y a de plus objectant, face à l’esprit du monde, est bien plus considéré comme facultatif ou périmé que comme impératif ou prometteur.
Cet état d’esprit, qui veut faire faire des progrès au christianisme malgré ce que l’on trouve dans l’Ecriture, la Tradition, le Magistère, le Catéchisme, et malgré ce que sont la Foi, l’Espérance, la Charité, les sacrements,
– est apparu en amont du Concile, dans le contexte de la bipolarisation Est-Ouest et de la décolonisation Nord-Sud,
– a influencé en filigrane au moins un texte du Concile, déjà cité (GS), et semble avoir reçu, au moyen de ce texte, une reconnaissance magistérielle, sinon une légitimation magistérielle explicite et officielle,
– a connu son apogée dans les années 1960 et 1970, au moment du premier après-Concile, qui s’est déroulé sous Paul VI,
– a survécu à la grande désillusion que les chrétiens de gauche ont connue, dans la France des années 1980 et 1990, à la suite de l’arrivée au pouvoir de “la gauche”, en 1981.
Il y a des gens qui savent que la religion de Jésus-Christ est la religion du salut, et il y a des gens qui croient que la religion de Jésus-Christ est la religion du progrès ; il est probable que l’un des plus grands torts du Concile a été de ne pas avoir condamné cette croyance, ainsi que les tendances qui en découlent, mais cela ne fait pas de l’ensemble du Concile un ensemble inspiré avant tout, ni seulement, par cette croyance.
Bonne journée et à bientôt.
A Z
Les fidèles rodéziens, vraiment ;-)?
Il a le look coco !
Une belle gueule qui va faire pamoiser ces dames de la paroisse .
Au service de Dieu , quelle importance doit-on apporter à sa propre image ?
Aux enfants et surtout aux petites coquettes du temps jadis on disait : ” à trop se regarder dans le miroir , on finit par y voir le diable ”
C’est vrai que le diable est enjôleur .
Il est permis de plaindre les catholiques du diocèse de Rodez.
Ils n’ont pas avec François Fonlupt un authentique successeur des apôtres mais bien plutôt un “laÏc engagé” de l’Action catholique tel qu’on en a tant vu au XXème siècle.
Sûrement sympathique à côtoyer d’ailleurs, un bon compagnon de table probabement, mais en réalité bien éloigné de la Foi, de la théologie et de l’ecclésiologie catholiques.
Et comme par hasard, dépourvu du charisme que devrait avoir un successeur des apôtres, il se montre incapable d’attirer à lui un seul candidat au sacerdoce, mis à part ce séminariste étranger (dont il faut saluer le courage et la motivation dans un pareil contexte).
Tout se tient : mauvaise formation initiale, système de pensée plus protestant que catholique, passion pour le monde moderne et toutes ses séductions, insensibilité à la liturgie, indifférence au tarissement des vocations dans son diocèse, activisme brouillon avec ses improbables “synodes”, bref, l’affaissement du catholicisme en Aveyron, en attendant sa disparition.
Mais qui a pu choisir un pareil pasteur….
Quelques remarques : – Les habitants de Rodez (qui se prononce Rodesse) sont les Ruthénois, du nom des Ruthènes, peuple gaulois qui a donné son nom au Rouergue. L’actuel département de l’Aveyron correspond d’assez près à l’ancienne province du Rouergue, elle-même calquée sur les antiques frontières ruthènes.
– Il est loin le temps où l’abbé Bessou, poète rouergat, écrivait : “Fe, patouès et païsan soun tres que foou pas qu’un” (Foi, patois et paysan sont trois qui ne font qu’un). Cependant, si on assiste à une messe dominicale dans une ville comme Rodez (23744 habitants en 2012) ou Millau (22013 habitants en 2012), on s’aperçoit que l’église est pleine, et que, s’il y a, comme presque partout en France, une majorité de personnes âgées, il y a aussi des familles avec des enfants et des jeunes.
– Comme le fait remarquer Yves, l’Aveyron compte 276 000 habitants pour 40 prêtres en activité, sans compter les 50 prêtres retraités qui continuent d’assurer un ministère. C’est bien plus que le 15e arrondissement de Paris qui est comparable à l’Aveyron en nombre d’habitants.
– La redécoupage des paroisses aveyronnaises est purement administratif. Dans bien des endroits, il y a autant de messes qu’avant, justement parce que les prêtres retraités continuent à assurer les messes.
– Une caractéristique de la sociologie aveyronnaise, c’est que ce sont les gens les plus modestes socialement qui pratiquent.
– Les paroisses de Paris et des grandes villes comptent beaucoup de jeunes, pour une raison simple : ce sont des villes universitaires. Par contre, la proportion de pratiquants dans les régions urbanisées est bien plus faible qu’en Aveyron. Voyez les statistiques IFOP 2010 sur le catholicisme en France : en Aveyron, la pratique religieuse est supérieure à 20 %.
Quelle belle figure en effet!
Il faut absolument que vous Yves, expliquiez aux familles qui font des km hors du diocèse pour avoir une messe correcte qu’elles se trompent sur toute la ligne; il faut arreter de faire le catéchisme par correspondance également!
C’est vrai !Nous sommes bien petits et mesquins à coté de ce grand homme qui laisse par humanité ses pretres concubins vivre paisiblement; qui refuse les derniers sacrements aux mourrants…trop fatigant pour des pretres dont les revendications sociales et politique s’apparentent davantage à celles d’un Daniel Cohn Bendit que de Saint Vincent de Paul.
Trop dur aussi de prononcer les mots Euthanasie et Avortement à la Veillée pour la vie; on pourrait blesser la sensibilité des assassins ;trop dur de dire au Planning familial dans les écoles Catholiques : DEHORS!
Trop dur de soutenir la “Manif pour tous”
Trop dur d’accepter des pretres de bonne volonté qui proposent leur service dans ce diocèse moribond…merde! ils pourraient évangéliser!!
Mais super facile de faire décapiter un calvaire qui a vu les départs de milliers de pèlerins vers Lourdes;
Et ces danses indiennes lascives autour d’un autel, émoustillant,non?
Ah oui !Yves vous avez raison! quelle belle ame!!!!
Nous sommes sans doute trop “cul serré”. Pardonnez cette franchise, je voulais vous faire part de mon…”ressenti”.
Le pontificat de Benoît XIV ne serait être qualifié d’échec. Laisser l’évêque, il a au moins le mérite d’essayer de faire quelque chose. Vous aurez tout le temps de le jugé.
Un requisitoire terrible en effet. ..
Mais necessaire…
Comment se soigner d un cancer quand on se persuade en permanence qu on est atteint d un simple cors aux pieds????
Multiplions les diagnostics lucides de ce genre pour commencer a appliquer les bons remedes et guérir avec la grace de Dieu…
@ Yves et Christine, cela se voit que vous ne connaissez pas l’Aveyron. L’article résume très bien ce qui se passe.
Liturgie: chacun fait sa cuisine, on change les paroles de la consécration, avant et après la consécration , c’est d’une indigence. et je vous passe le reste
Pastorale bla bla bla
Marcel a très bien résumé aussi concernent l’action du prédécesseur de sinistre mémoire. Quant à la suite ce n’est plus guère reluisant: un geste fort aurait été de changer le vicaire général grand théoricien de la théologie de la libération, il suffit de demander à ses ouailles ce qu’ils pensent de leur curé puisqu’il a en charge une paroisse, la décrépitude sauf pour les gre…. de bénitier qui lèchent les pompes . et tout est à l’avenant . Le relativisme s’est installé partout, l’apostasie silencieuse tant décriée par Jean Paul II est à son paroxysme mais tout est fait pour, suppression de messes à gogo, la raison : dé moins en moins de prêtres sauf qu’on ne veut pas accueillir des communautés qui seraient les bienvenues, le problème: les prêtres sont en soutane ou les autres disent la messe en latin. Quant à ce futur évêché dans l’ancien carmel, il faut savoir que des religieuses contemplatives étaient prêtes à venir, oui mais il y avait un hic, elles chantaient l’office en latin, grand sacrilège au yeux des despotes à la tête de cette église de l’Aveyron. Et puis il vaut mieux embrasser l’imam le jour de Charlie que d’aller visiter tous les cathos du pays. Et après cela parler de réquisitoire, c’est un euphémisme. J’ai de la famille en Aveyron, et elle est très au fait de ce qui se passe dans ce diocèse qui est peut-être pas très peuplé mais néanmoins vivant. Quant à sa nomination, elle n’était pas prévue, mais le prédécesseur bien dans les milieux FM avec son copain Simon de Clermont et vingt trois de Paris ont coupé l’herbe sous les pieds du nonce et empêché la nomination d’un autre prêtre qui aurait été à même de relever le diocèse. Mais quand on se gargarise à longueur de journées comme le font certains pour être dans le vent, qu’il faut faire table rase du passé, ils oublient que quand on ne sait pas d’où l’on vient, on ne sait pas où l’on va et que les ancêtres de ce diocèse ont payé, travaillé, etc pour faire de ce diocèse ce qu’il était devenu jusqu’à l’avènement de Ghirard.
Quelques chiffres sur ce diocèse:
250 séminaristes en 1900
Prêtres diocésains ::
1200 en 1960
308 ( dont 94 octogénaires,108 septuagénaires, 74 sexagénaires et 12 quinquagénaires ) soit 6% de moins de 50 ans
En 2013 : 20 prêtres de moins de 65 ans
Séminaristes : 6
Ordinations sacerdotales entre 1997 et 2002 :4
Paroisses dites « nouvelles paroisses » : 36 ( 475 auparavant )
.Baptêmes d’enfants : 2046 en 2002 ( 2161 en 1997 )
Baptêmes d’adultes : 16 en 2002 (12 en 1997 )
Premières communions : 901 en 2002 ( 950 en 1997 )
Confirmations :378 en 2002 (577 en 1997 )
Mariages religieux : 699 en 2002 (852 en 1997 )
L’Eglise catholique en Aveyron s’est liquéfiée en moins de trente ans.
Le diocèse est un fantôme. Rodez a réuni ses trois églises en une seule paroisse qui assure le service minimum. Plus de messe des morts. Pas le temps, pas de prêtre dispo.
Assistance étique aux messes du dimanche, c’est d’une tristesse tant on voit que l’officiant n’y croit plus !
L’évêque à moustache peut bien jeter deux millions d’euros dans le vieux carmel et abandonner l’évêché historique trop cher à chauffer qu’il ne réveillera pas les morts.
Sa cathédrale est vide ou trop grande. Il devrait transférer le siège épiscopal dans un couvent en campagne ou à Bonnecombe et s’y cloîtrer !
Pathétique !