Homélie de Mgr Lebrun pour l’ordination sacerdotale de Rodolphe Berthon en la cathédrale Saint-Charles le dimanche 28 juin :
« Les disciples furent remplis de joie » (Jn 19, 20) !
Frères et sœurs, goûtons à la joie de la rencontre avec JESUS ressuscité. Goûtons la rencontre de Celui qui nous aime, chacun, au point de donner sa vie, de donner la vie, d’être « Parole de vie ». Goûtons cet événement : depuis 2000 ans, à la suite des apôtres, des hommes ont la joie de dire « oui » à l’appel de Dieu ; et l’Eglise a la joie d’en bénir Dieu.
Et, pourtant, « Les disciples sont enfermés par crainte des juifs » (Jn 19, 19). Leur maître est mort, crucifié. La promesse tient-elle ? Aujourd’hui, des motifs de peurs ne manquent pas : des attentats, l’abandon de plus fragiles, migrants, pauvres ou embryons (cf. Pape FRANÇOIS, Laudato si’, n° 117), sans compter une « terre dévastée et opprimée » (Laudato si’ n° 2). Notre cœur peut alors être paralysé par la peur. Il peut aussi se laisser submerger par la violence et le repli égoïste, qui verrouillent.
Devant la peur des disciples, JESUS ressuscité prononce des paroles décisives : « La paix soit avec vous » (Jn 19, 19.21), par deux fois comme s’il fallait ouvrir une porte fermée à double tour. JESUS n’a pas d’autre but : que la paix soit avec nous. « La paix soit avec vous », c’est le bonjour du Ressuscité ! A chaque messe, lorsque JESUS est présent sur l’autel, le prêtre offre à JESUS ses lèvres et son cœur pour dire ou chanter : « La Paix soit avec vous » ; et vous répondez « Et avec votre Esprit ». Cet « Esprit », ce n’est pas ce qu’il y a sous le crâne du prêtre – fut-il aussi beau que celui de RODOLPHE – c’est le souffle recréateur de Dieu, c’est l’Esprit Saint.
Frères prêtres, en vous levant le matin, pensez que vous direz bonjour au nom du Ressuscité. Soyez des hommes de la résurrection, demandant à Dieu de chasser de votre cœur violence et peur et d’annoncer sa paix.
« Ayant ainsi parlé, JESUS souffla sur eux et il dit : ‘Recevez l’Esprit Saint’ » (Jn 19, 22).
Frères et sœurs, ce souffle est le vôtre. Les prêtres ne sont pas propriétaires de l’Esprit Saint, mais ses serviteurs. D’ailleurs, RODOLPHE deviendrait-il prêtre si ce souffle n’habitait le cœur de la maison familiale ? RODOLPHE deviendrait-il prêtre si, dans ce souffle, des jeunes et des moins jeunes ne chantaient la louange du Seigneur donnant sa paix et partageant sa Gloire ? Tous et chacun, nous sommes appelés à laisser l’Esprit Saint agir en nous, sachant qu’Il nous précède dans le cœur de tout vivant, de notre prochain. « Un monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né », dit saint PAUL aux Corinthiens (2 Co 5, 17).
Alors, à quoi bon ordonner des prêtres ? PAUL attire notre attention : « Le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leurs vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui qui est mort et ressuscité pour eux » (2 Co 5, 15). Il nous faut nous décentrer de nous-mêmes ! Le prêtre nous décentre. Ce n’est pas moi qui me pardonne, ce n’est pas moi qui réussit de passer de la mort à la vie par mes propres forces, ce n’est pas moi – ni mon groupe de prière – qui sauvera ma famille, mes voisins ou mon entreprise. C’est JESUS, mort et ressuscité. Le prêtre devient le signe vivant, bien que lui aussi pécheur, du Christ, l’envoyé du Père, le seul Sauveur.
Quoi d’étonnant que, le jour de la résurrection, JESUS donne sa paix et confie à ses apôtres la joie de pardonner : « Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus » (Jn 19, 23).
RODOLPHE, dans la première année de ton ministère, tu auras la joie de vivre l’année sainte de la miséricorde ! Frères prêtres, ambassadeurs du Christ, soyons dans la joie de recevoir l’invitation du Pape FRANÇOIS à vivre plus intensément notre ministère de miséricorde ! Frères et sœurs, écoutez vous aussi son appel : Voici le moment favorable pour changer de vie ! Voici le temps de se laisser toucher au cœur. Face au mal commis, et même aux crimes graves, voici le moment d’écouter pleurer les innocents dépouillés de leurs biens, de leur dignité, de leur affection, de leur vie même. Rester sur le chemin du mal n’est que source d’illusion et de tristesse. La vraie vie est bien autre chose. Dieu ne se lasse pas de tendre la main. Il est toujours prêt à écouter, et moi aussi je le suis, comme mes frères évêques et prêtres. Il suffit d’accueillir l’appel à la conversion et de se soumettre à la justice, tandis que l’Eglise offre la miséricorde (Le visage de la miséricorde, n. 19).
Merci, RODOLPHE, d’offrir le meilleur de toi-même, ton corps, ton intelligence, ta volonté, ton cœur à la Parole de Vie, JESUS ! Ses disciples de Saint-Etienne sont aujourd’hui remplis de joie !
“καὶ ὑπὲρ πάντων ἀπέθανεν ἵνα οἱ ζῶντες μηκέτι ἑαυτοῖς ζῶσιν ἀλλὰ τῷ ὑπὲρ αὐτῶν ἀποθανόντι καὶ ἐγερθέντι” dit extactement 2 Co 5, 15. Littéralement : et pour tous il est mort afin que les vivants ne plus pour eux-mêmes vivent, soit, en bon français : afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, ce qui a un sens tous à fait clair et immédiatement compréhensible. Et c’est ainsi que traduisent presque toutes les Bibles. Le mot centrer au lieu de “vivre pour” est une trouvaille de la nouvelle traduction liturgique. Je n’en vois pas l’intérêt, à part celui de fabriquer des livres que toutes les paroisses sont obligées d’acheter.
Aucune évocation de la très Sainte Vierge Marie. Cela aurait suffi pour étoffer ce concentré de joyeuses mièvreries. Avec ce genre de “speech” il est impossible de penser même aux choses d’en-haut…Voire de s’y élever. Hélas lorsque le catholicisme devient protestantisme, il surpasse là aussi ce dernier ….Dans la joie obsessionnelle et hystérique.
Sainte Vierge Marie, Mère de l’Eglise, daignez jeter un regard sur nous.
Je vous salue…
Il dit (Notre Seigneur JESUS-CHRIST) : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »
Combien de Thomas parmi nous ?
C’est incroyable, mais le doute habite toujours notre cœur. Il faut, que sans cesse, le Maître de la Vie nous donne des signes pour raviver notre Foi. Et chaque fois qu’un frère nous apporte la contradiction, nous nous mettons à douter du bien fondé de la parole que nous lui avons dite. Ai-je bienfait de lui dire ? N’aurait-il fallu que je me taise pour avoir la paix du cœur ?
Un signe pour savoir si nous sommes dans la main de DIEU, ou si nous agissons pour notre compte personnel, c’est la Paix. Si, après une journée de souffrance, nous sommes toujours tourmentés par les conséquences d’une discussion, ou si nous n’avons pas reçu de réconfort, par une parole d’un autre frère, c’est que notre propos n’était pas de DIEU.
Laissons-nous conduire par la divine Providence. Nous n’avons rien ‘à vendre’.
Il est toujours plus facile de dire des choses, que nous savons être reçues, par l’autre, comme un compliment, que de dire LA VÉRITÉ de DIEU.
A propos de l’apparition de Notre Seigneur JESUS-CHRIST. Nous avons ici une manifestation d’un corps de Ressuscité, au pouvoir extraordinaire. Il apparaît aux disciples, donc il a fallu qu’il traverse le mur, puisque toutes les protes étaient verrouillées, et d’autre part Il se laisse toucher pour que l’on constate que c’est bien Lui.
Nous ne sommes pas au bout de nos surprises en ce qui concerne notre destinée finale, après notre propre Résurrection !
Rendons grâce et louange à l’ESPRIT-SAINT de nous avoir choisis pour le servir en Vérité et gaieté de cœur.
Que Notre prière soit toujours plus tournée vers la prière de louange, que vers la prière de demande. « Cherchez d’abord le Royaume de DIEU et Sa Justice, et TOUT vous sera donné par surcroît. »
Que DIEU vous bénisse et vous garde dans Sa Paix et Sa Joie !
Merci !
JFL
Avant de nous “décentrer” le prêtre doit nous montrer le chemin du ciel afin de nous aider à sauver nos âmes.
j’ai surtout retenu cette phrase: “le prêtre est le signe vivant du Christ, envoyé du Père, le seul sauveur”, ce que l’on entend malheureusement pas souvent