C’est le chiffre dévoilé par La Croix, qui évoque une réunion entre l’épiscopat et les représentants syndicaux dans le but de créer une branche professionnelle :
“Cette décision marque une petite révolution dans un milieu qui a longtemps reposé uniquement sur le dévouement de bénévoles, encore très actifs. Or, l’embauche de milliers de salariés a considérablement changé la donne. Comme dans la métallurgie, la sidérurgie ou le textile, les laïcs salariés par l’Église disposeront donc de règles communes à tous.”
Corinne Boilley, secrétaire générale adjointe de la Conférence des évêques de France (CEF), pilote ce dossier.
Vendredi 3 juillet, se réuniront des représentants de la CFDT et de la CFTC avec Mgr Jean-Yves Nahmias, l’évêque de Meaux. C’est lui qui présidera aux négociations, en tant que président du Conseil pour les affaires économiques, sociales et juridiques de l’épiscopat.
« La naissance de cette branche est l’aboutissement de la professionnalisation entamée dans les diocèses français depuis une quinzaine d’années », analyse le directeur d’Ecclesia RH, Jacques de Scorraille.
Chaque diocèse gardera sa propre autonomie et sa responsabilité à l’égard des salariés qu’il emploie. Il ne s’agit pas d’empêcher les diocèses de mettre des conditions d’ordre moral dans le choix de leurs salariés, sur certains postes (personnes divorcées-remariées par exemple…). Pas comme en Allemagne où le recrutement de laïcs s’est fait n’importe comment et influence désormais les décisions des évêques…
La professionnalisation entamée dans les diocèses français depuis une quinzaine d’années tend à s’étendre aux tâches proprement pastorales quand on a recours à des salariés laïques pour suppléer des agents pastoraux laïques (!) dans des célébrations non sacramentelles inventées pour permettre à des laïques de remplacer des prêtres. L’excuse pourrait être que les salariés peuvent être aussi des catholiques fervents et qu’ils pourraient avoir ces occupations ministérielles par dévotion et non pour plaire à leur patron. Mais il saute aux yeux que les évêques ont véritablement l’intention de remplacer les prêtres par des laïques et que la crise des vocations est soigneusement orchestrée pour atteindre ce but. Ce mouvement obéit à l’épiscocentrisme qui a caractérisé plus que toute autre réforme le Concile de Vatican II. Avec le Pape Saint Pie X, c’était le prêtre qui était le médiateur entre le Christ et les hommes. Depuis le Concile, c’est l’évêque. Les prêtres ne sont plus que ses collaborateurs – autrement dit, des sous-fifres dont il entend disposer à sa guise et qu’il met à pied sans procès ni états d’âmes quand ils font obstacle à ses caprices. On comprend que les évêques préfèreraient compter sur des salariés en CDD, voire sur des stagiaires, que sur des prêtres qui ont, pour se défendre de leur tyrannie, le Droit Canonique (pas très efficace dans la pratique, avouons-le) et surtout la popularité et la vénération qu’ils ont pu acquérir, en tant que prêtres, par leurs vertus autant que par le prestige de leur ordination.
Je suis en accord avec Cassianus. La spiritualité d’un prêtre est beaucoup plus élevée que celle des laïcs. Ces derniers, qu’ils soient bénévoles ou salariés, sont souvent de petits chefs et petites cheftaines mesquins et crispés sur leurs petits pouvoirs. Quoi de plus beau qu’un prêtre qui dit la messe? Par contre, je pense que les évêques ont toujours eu plus de pouvoir que les prêtres.
La CEF fait entrer le loup dans la bergerie. A quand les manifestations de salariés des diocèses pour réclamer de meilleurs conditions de travail ?
Parce que réclamer de meilleures conditions de travail est condamnable ?
Réfléchissez avant de réagir. Merci.