Le pape François a rendu hommage au patriarche Nersès Bédros XIX Tarmouni, Patriarche de Cilicie des Arméniens, pasteur de l’Eglise arménienne catholique. Le patriarche est décédé le 25 juin 2015, à la suite d’une attaque cardiaque. Les obsèques du patriarche ont été célébrées à Beyrouth, le 30 juin 2015, en présence de nombreux représentants des Églises orientales. Le pape rappelle, dans son message, quelques évènements récents qui ont marqué l’Eglise arménienne catholique, comme la la proclamation de saint Grégoire de Narek, Docteur de l’Église universelle, ou la commémoration des victimes du Metz Yegern (le génocide arménien).
C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris la nouvelle du retour dans la maison du Père de notre bien-aimé frère dans le Christ, Sa Béatitude Nersès Bédros XIX Tarmouni, Patriarche de Cilicie des Arméniens. Je garde au cœur le souvenir de ma rencontre avec lui, accompagné des évêques du Synode et des fidèles de cette Église Patriarcale, à l’occasion de la commémoration des victimes du Metz Yegern et de la proclamation de saint Grégoire de Narek, Docteur de l’Église Universelle. Ces événements vécus auprès des reliques de l’Apôtre Saint Pierre ont comme accompli le long et fidèle parcours de votre Caput et Pater qui permet de relever quelques aspects caractéristiques de sa personne.
Il était, avant tout, profondément enraciné sur le Roc qu’est le Christ. Il retenait que le trésor le plus précieux que l’évêque est appelé à administrer est la foi provenant de la prédication apostolique. Sa Béatitude s’est dépensée sans compter pour sa diffusion, en particulier en favorisant la formation permanente du clergé pour que, même dans des contextes difficiles, les ministres de Dieu renouvellent leur adhésion au Christ, unique espérance et consolation de l’humanité.
Il s’est employé à ce que la juste commémoration des souffrances subies par le peuple arménien au cours de son Histoire devienne une action de grâce à Dieu en considérant l’exemple des martyrs et des témoins et obtienne, en même temps de Lui, le baume de la consolation et de la réconciliation, qui seul peut guérir les blessures les plus profondes des âmes et des peuples.
Le Patriarche Nersès a pu se réjouir enfin, avec tout le peuple arménien, de l’élévation de saint Grégoire de Narek au titre lumineux de Docteur de l’Eglise. Sa Béatitude a souvent souhaité que le rayonnement spirituel de ce grand saint devienne un exemple pour les pasteurs et les fidèles, certain qu’en saint Grégoire de Narek chacun puisse connaître les merveilles que le Seigneur est capable d’accomplir dans le cœur qui s’ouvre à Lui, dans la simplicité et l’abaissement du quotidien, devenant ainsi solidaire du drame de l’humanité par une intercession sans trêve.
Invités à recueillir ce triple héritage que nous a laissé le Patriarche Nersès, nous implorons l’Esprit Saint de continuer à rénover le visage de l’Église Arménienne Catholique, grâce à l’engagement des pasteurs et des fidèles, et nous confions aussi au Père de toute Miséricorde les fatigues liées aux limites et aux fragilités de la condition de pèlerin en chemin vers l’éternelle Patrie.
Sur la famille de Sa Béatitude et sur tous ceux qui prennent part à ses obsèques, j’accorde de tout cœur la Bénédiction Apostolique en invoquant la protection de la Mère de Dieu et en présentant au Seigneur l’âme de notre frère Nersès Bédros avec les paroles de saint Grégoire de Narek:
Nous te prions, nous t’implorons avec des soupirs pleins de larmes,
de toute notre âme, ô glorieuse puissance créatrice,
Esprit compatissant, indestructible, incréé, éternel,
intercédant pour nous près du Père miséricordieux
en des gémissements ineffables.
Tu protèges les saints, purifies les pécheurs et les transformes
en temples vivants et vivifiants, comme il plaît à ton Père très haut.Du Vatican, le 27 juin 2015.
FRANCISCUS
En outre, conformément au Code des canons des Églises orientales, l’ancien éparque des arméniens catholiques de France, Mgr Grégoire Ghabroyan, assurera l’intérim du Patriarcat arménien catholique. En effet, d’après le canon 127, cette fonction provisoire revient au « plus ancien (…) parmi les évêques qui sont membres du synode permanent ».
On s’étonne que les gens ne savent plus à quel Saint se vouer, même le Vatican dans ces lettres en oublie de mentionner le Saint du jour, alors ne nous étonnons plus ……
Pinson, vous avez raison mais un problème particulier se pose ici. Vous dites qu’on ne sait plus à quel saint se vouer, eh bien c’est littéralement ça: le document devait-il mentionner le saint du jour du calendrier romain ou du calendrier arménien? C’est peut-être pour éviter cette question “impossible” qu’aucun saint n’a été mentionné.
Pourquoi le patriarche Nersès Bedros était-il déguisé en évêque latin? Le col romain n’a rien d’arménien. La latinocratie sur les Églises orientales, c’est franchement lourd!