Homélie (source) de Mgr Eric Aumônier lors des ordinations à Versailles :
“Chers Amis, au jour de votre ordination vous venez d’entendre avec nous des paroles qui vous concernent directement.
Que vous dit l’infirme mis debout par l’invocation du nom de Jésus par les apôtres Pierre et Jean ? Que le ministère du prêtre est ministère de guérison, n’ayant pas d’autres armes que la foi et pas d’autre objectif que d’aider ses frères et sœurs à marcher en ce monde, le signe complet de la guérison étant la capacité de louer Dieu, de faire de sa vie une louange.
Que vous évoque Paul retourné par la rencontre avec Jésus et qui, de persécuteur est devenu apôtre ? Votre propre chemin de conversion commencé au baptême et le rajeunissement en même temps que le mûrissement spirituel auquel l’Esprit Saint vous conduit.
Quant à la demande de Jésus à Pierre, répétée deux fois par Jésus avant le dernier « suis-moi », comment cette demande résonne-t-elle en vos coeurs? Elle a été, elle est et elle sera votre aimant, en particulier quand vous connaîtrez les doutes et les épreuves. Jésus ne vous demandera pas vos émotions du moment ni votre bilan mais il vous redira : « m’aimes-tu ? » Non pas pour vous culpabiliser mais pour vous rappeler que votre vie est don et réponse à son amour et à sa confiance.
Au moment où l’urgence de la nouvelle évangélisation de notre pays est si manifeste, au moment où les pauvretés et les guerres provoquent des secousses si énormes, au moment où nous vivons des bouleversements sociaux, mais aussi au moment où paraît si proche une nouvelle étape dans l’évangélisation du monde, en particulier de la Chine, ces trois paroles de Dieu nous font du bien par leur force et leur simplicité.
Peut-être vos proches et beaucoup d’autres se disent-ils en effet en vous voyant : « comment vont-ils nourrir une telle foule avec si peu de pains au départ ? » Ou bien : « Comment vont-ils tenir devant les pressions et les violences, ou l’indifférence ? » Ou encore, puisque des responsabilités sont parfois confiées assez vite à des prêtres, là où autrefois il fallait attendre longtemps pour qu’on les leur confie :« pourront-ils, devront-ils répondre à toutes les demandes ou exigences plus ou moins légitimes des uns et des autres ? » « Tiendront-ils le coup ? », etc…
Que notre époque soit différente de celle des apôtres et même de celle qu’on connue nos prédécesseurs immédiats, c’est évident. Mais il n’est sans doute ni plus difficile ni plus facile d’être prêtre de nos jours que du temps des apôtres. Tout simplement parce que la foi est un don et que notre travail consiste à l’annoncer comme telle !
Nous ne bénéficions plus de la reconnaissance sociale un peu ambigüe dont nous avons bénéficié à d’autres époques, où nous nous sommes trop souvent laissés prendre en otages par les pouvoirs politiques. Mais la tentation du paganisme nous guette encore aujourd’hui, par exemple quand nous raisonnons seulement en termes d’efficacité ou de rentabilité. Ou quand nous nous laissons contaminer par la peur ou les réflexes de mort qui viennent du manque d’espérance. Ou que nous nous laissons impressionner par les courants d’opinion.
Aidez-nous à devenir non pas des héros mais des saints avec vous et pour vous.
Nous voulons accomplir au mieux, avec générosité, prudence et sagesse, les tâches du ministère, mais que cette prudence ne fasse pas l’impasse sur la folie de la Croix, comme si manquions de foi. Croyons que si le Seigneur se sert de nous, qu’il est plus que nous et que s’il se sert de notre faiblesse, il manifestera sa puissance, qui traverse nos fragilités. Frères et sœurs aidez-nous à rester pendant tout notre temps de ministère dans les dispositions qui étaient et qui sont celles de notre ordination, pour que nous ne reprenions pas sans nous en rendre compte jour après jour ce que nous avons offert une fois pour toutes.
Nous sommes invités à épouser les dispositions et le style même de la vie des apôtres, mobiles, disponibles, solidaires les uns des autres et de toute l’Eglise, pauvres, dans un monde assoiffé mais qui ne nous reconnait pas toujours comme des disciples du Christ …et parfois parce que nos actions contredisent nos paroles…
Le Bon Pasteur n’est pas un surhomme, il est le Fils ouvrant ses bras sur le bois. Nous avons été choisis pour en être les serviteurs et pour conduire vers Lui qui ne fait qu’un avec le Père. Nous avons de l’estime pour les bons organisateurs, les bons vendeurs, les bons politiques, les bons diplomates, les bons orateurs, les bons acteurs, les bons médecins,…mais ce n’est pas le service pour lequel nous sommes ordonnés…
C’est ce qui est faible que Dieu a choisi pour que nous ne tirions pas orgueil de ce que Dieu accomplit par le ministère de ses pauvres serviteurs. Vous n’avez qu’à nous regarder ! Malgré nos qualités, que de limites !
Frères et sœurs, ne vous laissez pas gagner par l’inquiétude mais priez pour nous. Avec vous et pour vous nous sommes engagés dans le combat de la foi dont l’Apôtre nous rappelle les armes.
Car il y a bien un combat spirituel, et il y en a un pour le prêtre. Nous n’échappons pas aux tentations de la vaine gloire, du goût pour le pouvoir spirituel, de l’attention excessive aux échecs et aux réussites, de la jalousie et des tentations de nous comparer, de ce qu’Ezechiel et Jésus qualifient la fuite devant le loup. Le loup des faux prophètes et le loup de notre ego, le loup d’un imaginaire envahissant, le loup de la critique.
Le combat spirituel est celui de toute la vie. On n’est pas disciple et guide et encore moins fils, frère et père, on le devient.
Frères et sœurs, vous attendez de nous que nous soyons vraiment des hommes de Dieu, des guides spirituels, que nous ayons une vie et un regard intérieurs. On doit » nous regarder en tout comme des intendants des mystères de Dieu ». Dans la prédication, dans une vie eucharistique, dans la transmission du pardon et la vie sacramentelle, et dans l’écoute et l’attention aux personnes.
Il ne s’agit pas d’aptitudes techniques mais d’une transformation intérieure, œuvre de l’Esprit. Il donne la capacité de recevoir, de comprendre, d’entendre mais aussi de parler justement dans la vérité de Jésus le Christ et pour le bien de chacun et de tous. C’est l’art pastoral. Notre joie est dans ce ministère.
Etre habité par la parole de Dieu et être brûlé du feu de sa présence se reçoit dans le coeur à cœur avec Dieu et dans la fraction eucharistique. Au cœur de notre action en effet, il y a cette disposition permanente et cette habitude de la prière, comme cela nous est montré quand les Actes nous indiquent le contexte de la guérison de l’infirme :
« Pierre et Jean montaient au Temple pour la prière de l’après-midi, à la neuvième heure ». Pensaient-ils à la neuvième heure de ce jour où Jésus mourait sur la Croix « quand le soleil s’éclipsant, l’obscurité se fit sur le pays tout entier et que le rideau du Temple se déchira » ? En tout cas, ils étaient fidèles à la prière.
Quand nous nous éloignons de cela, nous perdons nos énergies et nous fatiguons, nous ne sommes plus prêts à dire à personne « lève-toi et marche » !
Frères et sœurs, aidez-nous devant l’immensité du champ à moissonner à ne pas céder à la contagion de l’impatience, à ne pas devenir fébriles dans l’action, à ne pas céder à la suractivité. Ayons à la fois le sens de l’urgence et la patience du vigneron et du moissonneur, pour bien respecter le temps des semailles et le temps de la récolte (pas avant que les fruits soient murs et quand ils le sont, se dépêcher de les cueillir !).Ce n’est pas de la paresse mais un vrai travail d’endurance, de fidélité, d’espérance.
Priez pour que nous voyions bien avec vous par où le Seigneur nous demande de commencer la moisson, et ce qu’il nous demande de laisser à d’autres. S’il faut lâcher des choses et faire des choix, que nous les fassions.
Frères et sœurs, nous vous disons aussi toute notre affection et notre gratitude. Parents, vous nous avez ouverts à la vie et l’avez protégée. Amis ou frères et sœurs, croyants ou non, par votre sympathie, votre présence et par votre attention, vos questions souvent exigeantes, vous nous aidez plus que nous ne le croyez.
Je pense, mes frères bientôt prêtres, à tous ces laïcs, religieux et religieuses, formateurs, qui vous ont accompagné tout au long de notre formation première et qui partagent avec nous les joies et les épreuves de la mission, Je leur dis aussi ma gratitude et la vôtre, car ils sont aussi pour nous des signes de la maternité de l’Eglise.
Et maintenant implorons l’Esprit Saint.”
Tiens donc !
Une prise de conscience ?
Mais pire que le “paganisme” qui peut être honnête , il y a le reniement et l’apostasie
Prions l’Esprit Saint de nous éclairer et de soutenir toute l’Église + + +
Pas mal, mais “Le Bon Pasteur n’est pas un surhomme”, il aurait pu nous éviter ça …
Bon, déjà ils descendent de leur “tour d’ivoire” vers les réalités du terrain et n’hésitent pas à utiliser certains mots.
Hermeneias a parfaitement raison: pire assurément que le paganisme, il y a l’apostasie. Or celle-ci est présente et à des niveaux très élevés dans la hiérarchie de l’Eglise.
Une illustration stupéfiante en est donnée par cet alinéa que les rédacteurs de l’instrumentum laboris ont écrit sans ciller, à propos,pour les divorcés-remariés, de la voie pénitentielle “D’autres, par voie pénitentielle entendent un processus de clarification et de nouvelle orientation , après l’échec vécu, accompagné d’un prêtre député à cela. Ce processus devrait conduire l’intéressé à un jugement honnête sur sa propre condition, où ce même prêtre puisse faire mûrir son évaluation pour pouvoir faire usage du pouvoir de lier ou de dissoudre en fonction de la situation” (2eme alinéa du 123).
Autrement dit le prêtre pourrait donner son absolution à un divorcé remarié qui conserverait son engagement adultère y compris complètement c’est à dire sans nécessairement s’imposer la continence ( sachant que l’hypothèse du recours à la voie de la continence est incluse dans l’alinéa précédent, et n’est plus donc présente, en tout cas certainement pas comme condition nécessaire, dans le présent alinéa, lequel se présente comme alternatif du précédent, puisqu’il s’ouvre sur “D’autres”).
On est bien en pleine apostasie, et une apostasie qui se situe à haut niveau dans la hiérarchie ecclésiale, puisque pour se retrouver dans l’instrumentum, cette apostasie a dû franchir deux étapes: d’abord, remonter d’au moins un diocèse, et sans doute de plusieurs, donc sous le couvert d’évêques; ensuite, être jugé digne par les rédacteurs de l’intrumentum d’une inclusion dans le document de synthèse proposé à la discussion des cardinaux. Et dire que la discussion des cardinaux sur une telle hypothèse va intervenir en troisième semaine du synode, donc juste après les cérémonies pour la canonisation des parents de Sainte Thérèse!
L’Eglise est déjà bien mal en point, et le synode, il y a tout lieu de le craindre, sauf miracle toujours possible et toujours à espérer, va consacrer le naufrage. Quelle tristesse.
Mais nous sommes en plein dedans!
Encore l’exemple d’un évêque qui ronronne dans un milieu catho bc-bg,un homme qui appartient à une époque révolue,il n’est pas des pires loin de là ,mais il ne voit pas bien loin comme nombre de ses confrères et Rome ne nous encourage pas à voir l’avenir en rose avec des nominations épiscopales minables!
Le Pape Benoît avait le souci du bien de notre Eglise en nommant des évêques de valeur qui pouvait laisser espérer un renouveau,vivement que Bergoglio retourne en Argentine et que les cardinaux se laissent vraiment toucher par la grâce de l’Esprit-Saint en nous donnant un véritable Père ,Vicaire de NS Jésus-Christ sur cette terre,un restaurateur,un Saint-Grégoire le Grand!