La
presse gay de Lima rapporte que les ambassades d’Australie, de Belgique, des Etats-Unis d’Amérique, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de la République Tchèque, de la Suède et de la France, ainsi que les représentants officiels du Programme commun des Nations unies sur le VIH-sida (ONUSIDA) ont publié un communiqué conjoint pour apporter leur soutien à la célébration de la Gay Pride au Pérou, et demander
la légalisation des unions de personnes du même sexe.
La participation de la France n’est pas annoncée en toutes lettres sur le document signé, dont on trouve le PDF sur le site de l’ambassade de Belgique à Lima (lien sur
cette page sous « Orgullo Gay », mais le logo de la République française se trouve sur le fac-similé. Peut-être
Mme Cécile Mouton-Brady de Pozzo di Borgo, ambassadrice de France à Lima, pourrait-elle faire savoir en quel sens ira son rectificatif, dont vous conviendrez qu’il s’impose ?
Voici en tout cas la traduction du communiqué :
A l’occasion des célébrations, cette année de la Gay Pride au Pérou, nous exprimons notre soutien et notre solidarité envers les communautés lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenre au Pérou. Nous soutenons le droit de ces communautés à utiliser ce rendez-vous traditionnel pour marcher ensemble pacifiquement et légalement avec pour objectif d’exprimer leur désir de mettre fin au silence qui entoure les questions spécifiques qui les affectent.
Les droits de l’homme – y compris la justice, la santé, l’éducation, l’équité, l’humanité, le respect et la liberté d’expression – et l’Etat de droit sont les ciments sur lesquels se construisent les Etats démocratiques. De fait, la loi internationale des droits de l’homme se fonde sur la prémisse selon laquelle tous les individus jouissent des mêmes droits et libertés, comme cela est signalé dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. C’est ce respect pour les valeurs humaines fondamentales qui oblige les gouvernements à protéger tous les citoyens de la violence et à assurer que toutes les personnes jouissent de l’égalité des chances.
Aujourd’hui, beaucoup d’individus font face à une discrimination ouverte, fondée sur leur orientation sexuelle et leur identité de genre. Nos gouvernements et organismes internationaux cherchent à combattre de telles discriminations en promouvant les droits humains des toutes les personnes, indépendamment de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Nous incitons tous les gouvernements à assurer qui ni l’orientation sexuelle ni l’identité de genre ne donnent lieu à la stigmatisation et à la discrimination.
Les politiques de nos gouvernements dans ce domaine sont en accord avec les principes établis par la résolution 2.600 de l’Organisation des Etats Américains (OEA) sur les « Droits humains, l’orientation sexuelle et l’identité de genre » approuvée le 8 juin 2010.
Nous félicitons l’Etat péruvien d’avoir approuvé cette résolution qui encourage les Etats à « prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer que ne soient pas commis des actes de violence ou d’autres violations des droits humains à l’égard des personnes en raison de leur orientation sexuelle, identité de genre, et que les victimes puissent accéder à la justice dans des conditions d’égalité.
On aura remarqué que le texte du communiqué n’évoque pas du tout le droit à l’union civile, et que c’est la presse gay qui prend un bras là où lui a seulement été tendue la main. Idée reprise ensuite par la presse en général et notamment par l’agence catholique
ACIPrensa. J’y vois une de ces manipulations visant à faire évoluer le droit international pour faire croire qu’il impose l’accès aux unions civiles, au mariage ou encore à l’avortement : les instruments internationaux n’y font pas référence mais les lobbies sollicitent les textes pour faire avancer leur idée et leur programme.
Même sans la référence à l’union gay le communiqué des ambassades et de l’ONUSIDA pousse tout de même en ce sens en ne se bornant pas à condamner les violences – dont on rappellera qu’elles ne sont pas moins, mais pas davantage plus graves que celles qui frappent d’autres citoyens – mais en dénonçant toutes les discriminations, concept parapluie qui permet d’aller beaucoup plus loin au fur et à mesure que l’état d’esprit évolue.
D’ailleurs la résolution 2.600, présentée en juin dernier à l’OEA par le Brésil et secondée par la Bolivie, est rédigée exactement selon ce langage. Elle demande notamment une étude thématique de la question LGBT pour tous les Etats d’Amérique avec à la clef des déblocages budgétaires. Bien sûr. (Lien vers la résolution sur
cette page.)