La décision est tombée ce matin : pour bien mettre en œuvre la « loi d’éducation sexuelle et d’interruption volontaire de grossesse », entrée en vigueur le 5 juillet, qui oblige en son article 17.4 à informer sur « les conséquences médicales, pyschologiques et sociales de l’intervention », le gouvernement de la Généralité de Valence fournira un matériel visuel des plus explicites. Les femmes qui envisagent d’avorter mais qui aimeraient en savoir plus sur la « transcendance éthique » pourront ainsi visionner des images de la gestation, notamment des échographies en 3D, mais aussi des photos et des schémas d’avortements.
Paula Sanchez de Leon, porte-voix du Conseil de gouvernement et conseillère de justice, a signalé que l’application de la loi en l’état pose d’importants problèmes techniques qui ont incité le gouvernement de Valence à prendre ces mesures, à l’unanimité.
S’y ajoute la création d’un comité d’experts chargé d’analyser et de rédiger le corps de normes autonomes nécessaires à l’application de la loi, dans une optique d’extension du droit à l’objection de conscience afin qu’il puisse être étendu aux fonctionnaires qui ne sont pas des professionnels de la santé.
Mme Sanchez de Leon a précisé que tout sera mis en œuvre, dans le cadre de la loi, pour garantir que l’on puisse défendre « le droit à la vie » face à la protection « du droit à la non-vie garanti » par la loi d’avortement.
Le gouvernement de la « Generalitat » va aussi créer un service public spécifique pour « connaître, réguler et répondre à tous les conflits et controverses » qui pourraient naître de l’application de la loi : comme la différence d’opinion entre deux parents d’une mineure de 16 ans désirant avorter, ou le cas des mineures qui invoquent le risque de violences de la part d’un parent pour éviter l’obligation du consentement parental. Ce service public sera aussi chargé de mettre en application le programme « Plus de vie » voté l’an dernier par le gouvernement de région pour mettre des freins et proposer l’alternative à l’avortement, tout en coordonnant tous les services compétents pour qu’ils puissent agir souplement et rapidement en ce sens.
Alors que la controverse fait rage autour de la possibilité ou non de considérer comme suspensif l’appel devant le Tribunal constitutionnel – de telle sorte que le gouvernement de la Communauté autonome de Murcie est en train de revenir sur sa décision de bloquer l’entrée en vigueur de la loi – Paula Sanchez de Leon a estimé que la plus haute juridiction espagnole a perdu une occasion de bien agir en n’imposant pas d’elle-même une suspension de la loi par précaution. C’est ce qu’elle avait fait à propos d’une loi de Valence sur la chasse aux oiseaux : « A croire que la protection de certains oiseaux mérite davantage de pudence juridique que la protection de la vie humaine » et celle du « droit de la vie en formation ».