A l’occasion d’une visite pastorale en France, le Cardinal Raï, Patriarche des Maronites, s’est rendu à la maison de la Conférence des évêques de France, à Paris, accompagné d’évêques maronites dont Mgr Gemayel, évêque de l’Eparchie de Notre-Dame-du-Liban de Paris des Maronites de France. Mgr Dubost, évêque d’Evry, Mgr Santier, évêque de Créteil, Mgr Gilson, évêque émérite de Sens-Auxerre, ainsi que des membres du Secrétariat Général, étaient présents pour l’accueillir.
Présentant la délégation, Mgr Dubost a décrit le directeur de l’Oeuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch, comme « un trait d’union » entre l’Eglise en France et les Eglises orientales, et rappelé que l’évêque de Créteil, Mgr Michel Santier, était « célèbre à cause d’un attentat cette semaine qui n’a pas eu lieu ». Pour Pâques, ce dernier a célébré avec Mgr Maroun Nasser Gemayel, évêque de l’Eparchie de Notre-Dame-du-Liban de Paris des Maronites de France, et accueilli son vicaire général pour animer une paroisse maronite, à Alfortville. « C’est une manière de soutenir les Chrétiens d’Orient » a-t-il dit, en pensant aux réfugiés syriens dans l’assemblée.
Rappelant l’histoire du Liban, notamment le Pacte de 1943 (dont l’article 9 garantit la liberté de culte, de conscience et le statut de chaque communauté religieuse), Mgr Raï a affirmé que son pays est « un pont entre Occident et Orient sur la rive Sud de la Méditerranée ». « Jusqu’à présent, nous avions l’espérance. Maintenant, nous avons peur ». En écho à son discours à la communauté internationale, à l’Unesco, samedi 25 avril, il a dénoncé « le silence général du monde » et appelé la France « à se démarquer ». « Personne ne parle de paix sauf le Pape et nous, l’Eglise » regrette-t-il.
Interrogé sur son message aux catholiques, il a expliqué : « Nous ne sommes pas une minorité mais l’Eglise du Christ en Orient ». Il invite à un déplacement pour voir la présence des Chrétiens d’Orient comme le « fondement culturel » qui apporte aux Musulmans les valeurs de la modernité et favorise un islam modéré.
Il appelle de ses vœux le retour des nombreux réfugiés et déplacés.
Le patriarche du Liban, d’Antioche et de tout l’Orient a été reçu mardi à l’Élysée pour un entretien de trois quarts d’heure avec François Hollande durant lequel il fut surtout question de la situation dramatique des chrétiens dans la région. En 2011, il avait publiquement apporté son soutien au régime syrien de Bachar Al Assad, qu’il considérait comme un bouclier face à la montée de l’islamisme. Son franc-parler avait suscité l’ire du Quai d’Orsay, Paris soutenant activement la rébellion. Il avait raison : le Liban fait aujourd’hui face à l’arrivée sur son sol de près d’un million et demi de réfugiés syriens et irakiens – soit près du tiers de sa population. Reçu également à l’Unesco et au Sénat, il a insisté sur le rôle des chrétiens pour rétablir la paix dans la région.
Le chef de l’Église maronite a aussi inauguré la nouvelle éparchie, diocèse dont dépendent désormais les 80 000 maronites établis en France avec à leur tête un théologien formé entre Beyrouth, Lyon et Paris, Mgr Maroun-Nasser Gemayel.
Le Cardinal et le Patriarche Raï était venu à l’ONU, à Genève. Il y avait donné une conférence suivie d’une conférence de presse. La salle était pleine. Il y avait exprimé des valeurs profondes d’humanisme et de paix.
Malheureusement, aucun écho ou presque dans la presse, du moins en Suisse !
Je me demande si la paix qu’on cherche est une fiction ou une réalité, ou plutôt vendre son âme au diable qu’écouter des Chrétiens, fussent-ils des porteurs de bonheur !
Yous , bonjour .
– ” Je me demande si la paix qu’on cherche est une fiction ou une réalité , … ” .
Pour beaucoup et moi-même : une fiction .
– 1894 , début du massacre des Arméniens par les Turcs ; apogée de ce massacre : 1915 .
– 1928 , naissance du mouvement des Frères musulmans en Egypte ; but : chasser les non musulmans du Dar al Islam .
– 1962 , création de la LIM ( Ligue Islamique Mondiale ) par le prince Fayçal d’Arabie Saoudite ; but : propager l’islam dans le monde entier en construisant des mosquées ( A l’époque , quelques dizaines de mosquées en France ; aujourd’hui en 2015 , minimum 2200 mosquées dans l’Hexagone .)
– Avant 1954 , pas de mosquée en Belgique , maintenant il y en a des centaines éparpillées sur les 31000 km2 de notre petit pays .
Partout la même chose dans les autres pays occidentaux …
Tout à fait d’accord
Il serait intéressant de poser à Mgr Raï qui est patriarche “de tout l’Orient” (c’est son titre officiel en effet), les questions suivantes
– comment le Liban est-il encore capable de garder son statut spécifique alors que ses voisins sont menacés, surtout s’ils sont chrétiens ? Est-il encore décent que le Liban “parle pour lui” et des “ses avantages acquis” lorsque tout autour de lui, la guerre a déjà fait ses ravages ? Mgr Rai se rappelle-t-il seulement de ce qui s’est passé chez lui entre 1969 et 1975 lorsque l’on a admis sans trop de difficultés des Palestiniens en guerre ?
– comment l’Eglise maronite, qui dispose d’un patrimoine immobilier conséquent aide-t-elle les chrétiens d’Orient, réfugiés au Liban ou se défendant en Syrie, Irak, Egypte, etc. On dit souvent que nombreux sont les Maronites qui ne manquent pas d’argent, mais sont plus préoccupés de faire rapidement fortune et de l’étaler avec insolence ou inconscience ?
– que pense-t-il du “dialogue inter-religieux” en France et plus généralement dans le Magistère “authentique” pratiqué par le Saint-Siège (avec son brillant porte-parole qu’il connaît bien, Mgr Tauran) ; je voudrais être petite souris pour savoir ce qu’il dira à l’islamophile de service à la CEF, Mgr Dubost, sur l’opportunité de maintenir ce dialogue dans l’état où il apparu après Vatican II. Il faudrait bien que les langues se délient à présent avec les événements qui se précipitent et confirment la persécution systématique des chrétiens par de plus en plus de musulmans ou par des membres des autres religions non chrétiennes ;
– et puis Mgr Raï a-t-il eu un mot, même de compassion pour les chrétiens d’Alep et de Maaloula, ceux de Ninive ? Nous n’avons même pas l’impression qu’il a agi autant que Mgr Barbarin par exemple alors que ce dernier pratique ce “dialogue inter-religieux” de plus en plus inadapté à la situation présente.
Pauvre patriarche qui porte sur ses épaules tous les soucis de l’Orient et spécialement de tous ses chrétiens.
En France, il y a le politiquement correct qui menace la civilisation occidentale de disparition.
En Orient, il y a l’épée de Damoclès au-dessus de chaque non musulman que le politico religieusement correct retient.ci des réponses à vos questions dont certaines puissent paraître de malheureusement de mauvaise foi.
– La guerre civile avait commencé au Liban, il y a 41 ans, bien avant le “printemps arabe”. Raison principale, déloger du pouvoir le Chrétiens, le Liban étant encore le seul pays soi-disant arabe où le Chrétiens partageaient constitutionnellement le pouvoir. C’est déjà chose faite, puisque leur pouvoir n’est plus que fictif.
Le Liban n’est pas encore sorti de ce conflit. La situation politique actuelle est la plus grave et le plus dangereuse de toute l’histoire du Liban, et ceci depuis 6’000 ans. C’est l’équilibre de la peur qui l’empêche de s’exploser.
Par ailleurs, tant que les Chrétiens avaient un pouvoir réel, ils servaient de tampon entre musulmans sunnites et musulmans shiites. Autrement, comment expliquer le fait que ces deux communautés ne coexistent dans aucune localité du pays, à moins qu’il y ait aussi des chrétiens.
Les Palestiniens admis entre 1969 et 1975 étaient appuyés par les musulmans pour déstabiliser les Chrétiens.
– L’Eglise Maronite a aidé et aide toujours plus que quiconque : des écoles, des hôpitaux, des MMS, des centres d’assistance sociale, etc. … Le nombre des Maronites dépassent à peine le million. Comment voudriez-vous qu’ils portent à eux seul leur fardeau et celui des autres !
“On dit souvent que nombreux sont les Maronites qui ne manquent pas d’argent, mais sont plus préoccupés de faire rapidement fortune et de l’étaler avec insolence ou inconscience”. En Orient, si vous n’^tes pas musulman, vous appartenez à une communauté juive ou chrétienne même si vous n’êtes plus croyant. La laïcité n’existe pas. En plus, les Maronites ne sont pas des moines. Alors que certains répondent à votre “on dit souvent…”, cela ne changera rien au problème. En plus les plus grands riches du Liban se trouvent parmi les Sunnites. Un exemple : le milliardaire ex 1er ministre et chef actuel de l’opposition : Mr Hariri.
– « dialogue inter-religieux ». J’ignore ce qu’il dira à Mgr Dubost. Par contre, je sais que lui et ses évêques osent défendre régulièrement la liberté de conscience. Le Liban est le seul pays “arabe” ou un musulman qui se convertit au Christianisme ose afficher publiquement sa nouvelle religion sans risquer sa vie, même si la pression familiale continue à avoir son poids lourd à porter. Cependant, il faut avouer que cette liberté est en train de fondre depuis l’avènement du “Printemps arabe”.
– ” et puis Mgr Raï a-t-il eu un mot, même de compassion pour les chrétiens d’Alep et de Maaloula, ceux de Ninive ? Nous n’avons même pas l’impression qu’il a agi autant que …”. Qu’en savez-vous ? Suivez-vous ses déclarations hebdomadaires dans la presse libanaise ? Ne confondriez-vous pas Mgr Raï avec le président de la République Fr. Hollande, par hasard ?
Cher Yous,
J’aime beaucoup ce trait d’humour que vous lancez dans les deux dernières lignes de votre réponse.
De toute façon, pour avoir eu la chance de rencontrer Mgr Rai il y a quelques années dans votre pays et avoir participé à un entretien que menait une journaliste (30 minutes d’entretien ; et c’est à l’issue de celui-ci que j’avoue être partagé à son égard), j’ai bien compris que Mgr Raï faisait de la politique ; son prédécesseur, Mgr Sfeir Nasrallah aussi, mais c’est normal et “constitutionnel” au Liban lorsque l’on sait que d’une part, nous sommes en Orient et que d’autre part, la vie politique libanaise, de façon consensuelle, admet ce lien entre politique et religion.
Je vous remercie pour votre réponse. Voici un vrai dialogue sur un sujet difficile; Je ne voudrais pas que nous soyions que deux à le mener, car cela prouverait que les catholiques, en France, s’intéressent peu à la vie libanaise, surtout chez les chrétiens alors qu’à l’inverse, les Libanais s’intéressent VRAIMENT et craignent pour l’avenir de la France.
Je ne ferai pas une “réplique” à votre commentaire détaillé ; je le répète : j’aimerais bien que d’autres lecteurs s’en chargent aussi avec un argumentaire à la clef (pas de généralités comme trop souvent chez beaucoup de lecteurs de ce site qui a le mérite d’exister et tente d’éviter de parler “la langue de buis”).
Votre réponse respectueuse me touche et je t’en remercie.
Quant à la politique que les patriarches font, elle se limite à l’existence et la destinée même de leur communauté, une existence menacée, et n’a rien à voir avec une immixtion dans la vie politique normale, une attitude plutôt naturelle chez leurs collègues musulmans, quoique moins prononcée que dans les pays musulmans voisins.
Pour ce qui concerne “les Libanais s’intéressent VRAIMENT et craignent pour l’avenir de la France”, tu as tout a fait raison. Je citerai ici ce qu’un ami maronite, d’origine syrienne et ancien professeur à l’université de Bordeaux, effrayé à l’époque par la montée de l’islamisme chez des musulmans nés en France, alors qu’en Syrie, la tendance était vers le modernisme libéral, m’a dit un jour en jouant sur les mots :” Nous, KHALASNA, bidna KHALASOUN” à comprendre : “Nous Chrétiens d’Orient, nous sommes finis. Ce que nous cherchons c’est de sauver les Occidentaux” parlant du danger islamique.
J’aime bien cette réponse et je la communiquerai à mes amis de Ras-Baalbeck cet été.
Bien à vous Yous,, in Christo ex Oriente nato.
j’espère qu’une rencontre des dignitaires musulmans est prévue, sans quoi sa venue ne sera pas réussie…
….. et ne serait pas agréée par Mgr Tauran.
Fermez le ban !
“Au début nous avions l’espérance, maintenant nous avons peur.”
Voilà ce qu’est venu nous dire l’évêque maronite. Et il a ajouté : “Nous sommes un pont entre l’Orient et l’Occident.
Il a peur parce que la Communauté internationale semble ne rien faire ( qu’elle ne le puisse ou qu’elle ne le veuille ) contre le terrorisme islamiste généralisé qui détruit les chrétiens en Orient et envahit l’Occident .
La seule chose que la Communauté internationale peut faire, c’est rappeler aux gouvernants des pays musulmans leurs devoirs envers la personne humaine quelle qu’elle soit .
Elle peut aussi recevoir en son sein tous les chrétiens persécutés et limiter l’invasion musulmane dans les pays de tradition non musulmane .
Est-ce si difficile ?
Non, je pense que ce n’est pas difficile.
Si nous avons été capables de manifester en masse pour discréditer les Américains intervenant en Irak en 2003 dans les conditions que vous savez, nous pouvons très bien le faire pour les Chrétiens d’Orient en demandant l’inscription de leur situation dans toutes les instances “efficaces” de l’ONU avec pour objectif une résolution garantie par les Cinq du Conseil de Sécurité (ce n’est plus tout à fait le “machin” dont parlait le général de Gaulle), celles du Conseil de l’Europe (plus que l’Union européenne où le “délégué diplomatique” ressemble plutôt à une “serpillère humide”, dixit N . Farage).
En outre, on peut s’inspirer de ce qu’on fait les Allemands de l’Est pour faire “plier” les dirigeants nationaux et internationaux pour précipiter la chute du Mur de Berlin et la réunification allemande : défiler toutes les semaines (ce que fait PEDIGA par exemple, pour une juste cause) et en masse.
Est-ce que les chrétiens d’Occident (Europe et Amérique du Nord) qui passent pour fatigués seront capables de ce sursaut en faveur de leurs frères, et mieux que les musulmans ne le font pour leurs semblables en ce moment ?