L’évêque de Saint-Brieuc déclare :
“Ils sont plus de 5.000, adultes ou jeunes, à recevoir le baptême en France, en cette fête de Pâques … et 28 dans les Côtes d’Armor.
Quand on leur demande ce qui leur est arrivé, ils nous parlent d’une question ou d’un étonnement qui les a saisis.
- Pourquoi une telle attention, pourquoi cette bienveillance autour de moi ?
- Pourquoi se tient-elle debout cette personne qui devrait être écrasée par tant de malheurs ? Où trouve-t-elle la force de m’offrir encore son sourire ?
- Pourquoi cette assemblée des chrétiens le dimanche, pourquoi ces gens se réunissent-ils encore ?
- Pourquoi cette paix qui m’habite et que je n’ai pas inventée, comme une présence bienveillante qui prend soin de moi ?
- Pourquoi ce grand bonheur de donner la vie et de voir grandir en mes enfants la vie que je n’ai pas moi-même fabriquée ?
C’est aussi une question qui a mis en route les femmes et les apôtres au premier matin de la résurrection : qu’est-il arrivé à Jésus ?
Ce qu’ils nous disent, ce n’est pas une preuve ni un constat scientifique, mais une expérience, celle d’une vie nouvelle, changée : ils n’ont plus peur, ils sortent avec joie vers les autres. Et ils répètent inlassablement : « celui que l’on a rejeté, il nous communique sa vie, il nous donne part à son Esprit. Dieu l’a ressuscité ».
Ainsi va la foi des chrétiens : ils sont intrigués, étonnés, par la permanence de l’amour, de la vie en eux et autour d’eux. Et ils disent : cela ne vient pas de nous … c’est à cause de Jésus que Dieu a ressuscité. Alors nous relisons l’Evangile et nous nous réunissons pour recevoir la vie qu’il nous communique aujourd’hui.
Dans ce jour de Pâques, nous apprenons que la vie est devant. Et même ce qui nous semble le plus mal parti, est sauvé de la destruction :
- sur la croix du Fils de Dieu, la haine du monde est tenue en échec par le plus grand amour.
- sur la croix du Fils de Dieu, tout le péché du monde est anéanti par le plus grand pardon.
A cause de la Résurrection de Jésus, nous pouvons demander des choses humainement impossibles : pardonner à ceux qui nous ont fait du mal, partager avec les plus faibles, donner de son temps et prendre de la peine pour un service à rendre aux autres.
A tous j’adresse mes vœux de paix et d’espérance. Accueillez autant que vous le pourrez la joie de Pâques.”
De certaines expériences de joie naturelle (l’étonnement émerveillé de constater la “permanence de l’amour, de la vie en eux et autour d’eux”), les Chrétiens tirent la conclusion que Jésus est ressuscité des morts… C’est acrobatique. On voit bien pourtant la motivation théologique du prédicateur : il voulait parler de la résurrection du Christ et dire qu’elle nous est connue par les prodiges que l’Esprit-Saint opère en ceux qui croient. L’acrobatie, c’est de considérer comme éléments équivalents et interchangeables des miracles stupéfiants réalisés au nom de Jésus et des émotions plus ou moins euphoriques sans lien logique nécessaire avec la confession de foi chrétienne.
On a l’impression que le prédicateur voudrait fonder la foi sur des sentiments que tous les hommes peuvent éprouver, indépendamment de leur appartenance religieuse. Car enfin, même cette “paix qui m’habite comme une présence bienveillante, etc”, nous pouvons bien imaginer que la ressentent aussi des hommes de toute religion, et même des athées. Elle ne dit rien sur Jésus ni sur le pardon des péchés ni sur l’existence de la vie éternelle et les moyens d’y parvenir.
Réjouissons-nous certes du nombre croissant des baptêmes d’adulte.
Mais n’oublions pas non plus le chiffre croissant des nouveaux nés non baptisés !
Ceci explique cela. On ne peut pas se fermer les yeux sur le “recul continu” des pratiques religieuses.
Donc réjouissons … fort modestement !
C Q F D
J’apprécie l’analyse faite par Cassianus, à laquelle je rajouterais “…pardonner à ceux qui nous ont fait du mal…”certes, mais à condition qu’il y ait un REPENTIR SINCERE.