Publiée par La Neuvaine :
Au cours de sa visite apostolique en 1980, Jean-Paul II adressait une adjuration pathétique aux chrétiens de France : « France, fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? »
Les peuples, comme les personnes, ont une âme et une vocation à remplir, en toute liberté. Une nation est une famille de familles qui a sa physionomie, son histoire temporelle et spirituelle particulières. L’amour de Dieu est certes le même pour tous les peuples de la surface du globe, même si ces derniers ne Le connaissent pas encore. Mais chacune des nations est aimée d’un amour de prédilection, qui correspond à son « genre de beauté » propre, c’est-à-dire à sa vocation communautaire spécifique.
Le rayonnement de la France à travers le monde s’enracine dans sa vocation chrétienne, source toujours vivante d’une culture riche de poètes et d’écrivains, de philosophes et de théologiens, de penseurs et d’artistes de génie, surgis d’un terreau fécondé par la foi des apôtres et irrigué du sang des martyrs. Notre géographie est recouverte du manteau d’églises, de sanctuaires et de cités, qui souligne combien la foi a embrassé notre histoire.
Cette mémoire chrétienne est pour nous encore référence et espérance pour le futur. Elle est source de responsabilité pour que l’expression de la laïcité et les choix éthiques, sociaux et politiques que notre pays pourra poser dans la construction de cet avenir, n’oublie jamais sa vocation.
Voilà des décennies que l’on annonce la mort de la France. Que ce soit par l’usure du temps, le suicide ou l’assassinat, notre vieux pays vivrait ses derniers instants. Pour certains même, il ne prendrait qu’aujourd’hui conscience de son trépas dissimulé de longue date par des politiciens avides de pouvoir et d’argent. Les vrais amoureux de la France seraient tout aussi convaincus de sa disparition mais n’oseraient le dire pour ne pas désespérer les braves gens. La France comme « société organique » ne serait donc plus : nous ne pourrions qu’en retarder la décomposition, par notamment la défense de sa cellule primordiale, la famille, ou de ce qui reste de sa culture absorbée par la globalisation économique et cyberespace. Quelques fidèles continueraient de s’émerveiller de cet héritage jusqu’à ce que leurs descendants se laissent finalement emporter par l’inéluctable montée du relativisme qui fait le lit du fondamentalisme.
Bien piètre perspective qui hélas, ne manque pas d’éléments de crédibilité ! Quoi qu’il en soit, pouvait-on sérieusement croire à l’immortalité de la France ? Il ne lui a pourtant jamais été promis que les portes de l’Enfer ne prévaudraient pas contre elle, quelles qu’aient été les faveurs innombrables qu’elle reçut depuis son baptême. La question n’est donc pas de savoir si la France est morte ou vive mais si morte ou moribonde, elle pourrait revenir à la vie. En un mot, la France doit-elle craindre la mort ? Oui, comme le Christ a frémi devant l’imminence de sa Passion mais dans l’espérance de la Résurrection.
En crise, non seulement économique et politique, mais aussi morale et spirituelle, la France doit accepter de mourir à elle-même. Elle doit renier une conception de la « liberté au-dessus de toutes les valeurs » qu’elle a enseignée au monde entier : une liberté déifiée au nom de laquelle on s’arroge le droit de blasphémer, de corrompre les intelligences, de dénaturer l’amour humain ou de tuer « légalement » l’enfant et le vieillard. La France doit cesser de regimber sous l’aiguillon et rejoindre l’étendard qu’elle n’aurait jamais du quitter. Nombre de saints et de mystiques, dont bien sûr Jean-Paul II, ont conditionné le renouveau de la France et son relèvement à sa fidélité aux promesses de son baptême.
Le christianisme est l’âme de notre pays mais il s’est laissé depuis longtemps gagner par une profonde acédie qui l’entraîne aujourd’hui dans les pires égarements. Son principe vital s’affaiblissant, le corps naturellement se délite ; mais il se relèverait même du tombeau, si l’âme retrouvait sa ferveur baptismale. Le Salut de notre patrie suppose donc de chacun une conversion concrète et audacieuse, comme nous y appelle aujourd’hui encore l’apôtre Paul : « si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Pensez aux réalités d’en haut, non à celles de la terre » (Col., III, 1-2).
Toute résurrection suppose, non pas le rétablissement d’un état antérieur, mais une profonde transformation de l’être jusqu’à son accomplissement. La France doit ainsi renoncer à ce qu’elle fut, pour s’accomplir davantage, à travers les circonstances dramatiques que Dieu permet en vue de ce plus grand bien. A l’image des stigmates du Christ glorifié, nos épreuves, vécues avec courage, dans la foi et l’espérance, seront la gloire de notre patrie transfigurée.
Il n’y a pas qu’un seul type de mort, monseigneur.
Celle du Christ fut rempli de foi, d’obéissance et d’amour filial envers le Père céleste.
L’agonie et la mort de la France n’a rien à voir avec Celle de Dieu-Fils:
apostasie tranquille, désobéissance et mépris-offenses envers Dieu.
Donc sa résurrection idéalisée par vous, ne sera pas du même genre.
Quant à la mort de l’église, elle est de m^me nature que sa fille française.
Par conséquent, j’appelle ce discours épiscopal “du pur délire de théoricien malade” car c’est une honte de “familiariser” l’agonie et mort du Christ-Jésus (et SA Résurrection) qui est Rédemption !, et l’agonie moribonde de la France (comme de l’église.) qui est une “mort bête” et sans fruit, hélas.
Elle a beau jeu cette nouvelle religion de l’optimisme débile, et ce jeu religieux a une fin.