Le 20 mars 2015, le pape François a érigé l’Église grecque-catholique hongroise en Église métropolitaine sui juris. Après l’Église catholique érythréenne, qui avait, en effet, acquis ce statut le 19 janvier 2015, l’Église grecque-catholique hongroise devient donc la 24ème Église métropolitaine de rite oriental reconnue par Rome. Ainsi, l’éparchie de Hajdúdorog devient une archiéparchie, cessant de dépendre de l’archevêque latin de Budapest. Elle constituera ainsi la métropole de cette Église sui juris. De même, l’exarchat apostolique de Miskolc acquiert le statut d’éparchie, tandis que l’exarchat apostolique de Nyíregyháza est créé; ce dernier reprend une grande partie du territoire de l´ancienne éparchie de Hajdúdorog. L’éparchie de Miskolc est ainsi l’héritière des juridictions grecque-catholiques ruthènes de l’Empire austro-hongrois. (On peut voir une photo du nouvel archiéparque, prise le 23 mars 2015, en présence du cardinal Léonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Église orientales qui effectue une visite de quatre jours en Hongrie à l’invitation de l’épiscopat grec-catholique.)
L’Église grecque-catholique hongroise est, en quelque sorte née sous le pontificat de Saint-Pie X, qui avait institué l’éparchie d’Hajdúdorog, en 1912, créant ainsi la première juridiction grecque-catholique sur le territoire hongrois. Elle avait permis de donner une structure diocésaine aux différentes paroisses hongroises de rite byzantin. Cette création d’une nouvelle Église métropolitaine a été peu soulignée dans les sites ou blogs (merci à Yves Daoudal d’avoir rappelé cette création !). Comme nous l’avions écrit, ce renforcement du statut des Églises orientales est un volet peu connu du pontificat du pape François. Un siècle plus tard, les structures catholiques de rite byzantin se consolident, toujours avec l’élan romain. Par-delà les différents papes, la continuité de l’appui romain doit être souligné. Deo gratias !
Deo Gratias Alleluia !
Voilà une information intéressante confirmant la sollicitude du Saint-Père François pour les communautés ecclésiales orientales unies au Siège de Rome.
“l’Union de Brest-Litovsk” (1596) concernait l’Ukraine occidentale, surtout la Galicie alors polonaise autour de Lviv (1596) / Lamberg (autrichienne, 1795) / Lviv (polonaise à nouveau, 1919) / Lvov ( soviètique, 1945) / Lviv (ukrainienne, 1991) !
Tandis que “l’Union d’Ouzgorod” (1699) concernera la Ruthénie Subcarpathique, alors hongroise, autour de Mukaschevo ( polonaise en 1919 / soviétique en 1945 / ukrainienne en 1991) !
Depuis 1919, la Ruthénie subcarpathique n’est plus dans les frontières de l’actuelle “petite” Hongrie redessinées au Traité de Trianon, mais en Ukraine.
Alors, pourquoi ne pas avoir rattaché les catholiques de rite byzantin de Hongrie à ceux d’Ukraine, en leur concédant l’autonomie interne ?
Par exemple, le Patriarcat de Constantinople délègue à l’Eglise de Grèce le soin de s’auto-administrer et la Patriarcat de Moscou fait de même avec ses diocèses d’Ukraine.
En effet, il ne saurait y avoir “d’Eglises nationales”, sauf à en nier, par définition, la “catholicité”, c’est à dire l’universalité de l’Eglise …
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Notons qu’au concile pan-orthodoxe de Constantinople (1872) l’Eglise orthodoxe condamna l’hérésie du “philétisme”, c’est à dire le principe des “Eglises nationales”.
erreur ; la condamnation du philétisme concerne la création d’églises nationales sur une base ethnique et insiste sur le fait qu’il ne peut y avoir que des bases territoriales
c’est exactement ce qui se passe avec la nouvelle église hongroise : elle concerne les fidèles qui vivent en Hongrie, pas tous les Magyars de rite byzantin
Merci à théofrède d’avoir complété la définition esquissée du “philétisme”.
Il conviendra avec moi qu’au XIXème siècle, celui-ci s’exprimait plus particulièrement, en terre orthodoxe, dans le cadre de l’émergence de nationalismes à base ethniques, notamment dans les Balkans.
plus il y aura d’églises de rites différents rattachés à Rome, plus sera licite et bienvenu la forme extraordinaire du rite romain, du Motu Proprio de Benoît XVI …. c’est obligatoire !
C’est bien vu ! Les liturgies catholiques orientales sont les alliées de la forme extraordinaire du rite romain. On reste impressionné par l’iconostase, les litanies qui ponctuent ces liturgies, etc.
C’est exactement ce que je voulais dire… Nous avons la chance d’avoir des conservatoires de rites magnifiques qui nourriront ceux que les messes-foirails étiques désespèrent.
La Hongrie renaît.
Et que devient l’ex-Tchécoslovaquie ? Il avait été dit que c’était le pays qui avait été le plus déchristianisé par le rouleau-compresseur communiste.
Je comprends le raisonnement de rocheteau et de Jean-Marie Vaas.
Que j’aimerai aussi être en mesure de pouvoir partager leur optimisme en la matière !
En effet. il convient de se rappeler, que s’il y a des “rites orientaux”, qu’aucun de ceux-ci n’a été reçu de Rome (comme leurs noms l’indiquent bien), mais uniquement de leurs “Eglises-Mères orthodoxes” ou bien “orthodoxes-orientales”, dont les différentes communautés “catholiques orientales” ont été détachées au cours du dernier demi millénaire (à l’exception des “Italo-albanais”) .
Par ailleurs, l’histoire montre une tendance inexorable, dès avant l’An mil, au sein des anciens patriarcats (dont celui d’Occident) , à l’unification progressive des rites avec la prééminence, devenant quasi-exclusive d’un seul.
Que sont devenus les rites “bragancin” (Portugal) / “tolèdan” et “mudéjar” (Espagne) / “ambrosien” (Milanais) / “gallican” (Gaule) … ?
On peut bien essayer de se rassurer en disant qu’aucun d’entre-eux n’a jamais été aboli, mais aujourd’hui quel est le résultat pratique ?
Notons que Saint Dominique obtiendra de Rome l’usage d’un rite particulier pour l’Ordre des Prêcheurs, preuve qu’à la fin du XIIème siècle le rite “romain”
n’avait pas encore supplanté complètement les autres rites en Occident.
La sollicitude du Saint-Père envers ces Eglises particulières est une preuve supplémentaire de la véritable catholicité de l’Eglise,certes cela peut être une réfférence mais la forme dite “extraordinaire” du rit latin n’est pas comparable à ces Eglises,la forme traditionnelle de la liturgie latine est par définition la réffèrence unique du rit latin,la réforme de Paul VI lui est bien postérieure.
Il me semble que la forme “extraordinaire”doit être attribuée à cette réforme liturgique post-conciliaire,la forme ordinaire de la Messe latine a été normalisée par le pape St-Pie V mais lui est aussi en grande partie antérieure,des modifications ont été apportées avec douceur à la liturgie latine du XVI° jusqu’au XX° siècle (Missel de 1962).