C’est en des termes forts que le pape François s’est adressé aux jeunes du monde entier, dans son message du 31 janvier 2015, rendu public aujourd’hui. Ce message est destiné à la 30ème journée mondiale de la jeunesse qui aura lieu le 31 mars 2015. On notera un véritable appel à une vie spirituelle et le refus des falsifications de l’amour. Le pape a notamment exhorté les jeunes à “aller à contre-courant”.
Le pape appelle ainsi les jeunes à un examen de conscience, ce qui lui permet de défendre cette “écologie humaine”, qui correspond à la “pureté de nos coeurs et (de) nos relations”.
En quoi consiste donc le bonheur qui jaillit d’un cœur pur ? À partir de la liste des maux qui rendent l’homme impur, énumérés par Jésus, nous voyons que la question concerne surtout le champ de nos relations. Chacun de nous doit apprendre à discerner ce qui peut « polluer » son cœur, se former une conscience droite et sensible, capable de « discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait » (Rm 12, 2). Si une saine attention à la sauvegarde de la création est nécessaire, pour la pureté de l’air, de l’eau et de la nourriture, combien plus devons-nous garder la pureté de ce que nous avons de plus précieux : nos cœurs et nos relations. Cette « écologie humaine » nous aidera à respirer l’air pur qui vient des belles choses, de l’amour vrai, de la sainteté.
Le pape a également souligné la nécessité d’une relation avec Dieu, qui est “le bien le plus précieux que nous pouvons avoir dans la vie”:
Le bien le plus précieux que nous pouvons avoir dans la vie est notre relation avec Dieu. En êtes-vous convaincus ? Êtes-vous conscients de la valeur inestimable que vous avez aux yeux de Dieu ? Savez-vous que vous êtes aimés et accueillis par lui, inconditionnellement, comme vous êtes ? Quand cette perception diminue, l’être humain devient une énigme incompréhensible, parce que savoir que l’on est aimé de Dieu inconditionnellement donne sens à notre vie. Vous rappelez-vous la conversation de Jésus avec le jeune homme riche (cf. Mc 10, 17-22) ? L’évangéliste Marc note que le Seigneur fixa son regard sur lui et l’aima (cf. v. 21), l’invitant ensuite à le suivre pour trouver le vrai trésor. Je vous souhaite, chers jeunes, que ce regard du Christ, plein d’amour, vous accompagne toute votre vie.
Le pape a également mis en garde contre “l’instrumentatlisation du prochain à nos fins égoïstes”: pour le pape, il ne faut pas avoir peur de l’“amour vrai”:
L’époque de la jeunesse est celle où s’épanouit la grande richesse affective présente dans vos cœurs, le désir profond d’un amour vrai, beau et grand. Que de force il y a dans cette capacité d’aimer et d’être aimé ! Ne permettez pas que cette valeur précieuse soit falsifiée, détruite ou défigurée. Cela arrive quand l’instrumentalisation du prochain à nos fins égoïstes apparaît dans nos relations, parfois comme pur objet de plaisir. Le cœur reste blessé et triste à la suite de ces expériences négatives. Je vous en prie : n’ayez pas peur d’un amour vrai, celui que nous enseigne Jésus et que saint Paul décrit ainsi : « L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretint pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais » (1 Co 13, 4-8).
Le pape appelle les jeunes à aller à contre-courant:
Je vous demande d’être révolutionnaires, je vous demande d’aller à contre-courant ; oui, en cela je vous demande de vous révolter contre cette culture du provisoire, qui, au fond, croit que vous n’êtes pas en mesure d’assumer vos responsabilités, elle croit que vous n’êtes pas capables d’aimer vraiment. Moi, j’ai confiance en vous, jeunes, et je prie pour vous. Ayez le courage d’ ‘‘aller à contre-courant’’. Et ayez aussi le courage d’être heureux. (Rencontre avec les jeunes volontaires de la Journée Mondiale de la Jeunesse de Rio, 28 juillet 2013)
Article paru dans » la Conférence des évêques de France »
Retrouvez ci-dessous la méditation du cardinal Philippe Barbarin au seuil de ce carême 2015, à paraître dans le numéro de mars de la revue diocésaine Eglise à Lyon.
Une belle méditation du cardinal Albert Decourtray est restée dans les mémoires. Les attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015 à Paris, les manifestations du dimanche 11, partout en France, les angoisses et les espoirs exprimés à la suite de ces journées si intenses, et encore tout récemment les tragiques événements des 14 et 15 février, me donnent envie de prolonger ce texte, si ce n’est pas une indélicatesse… ou un trop grand risque ! Ce peut être aussi une manière d’entrer en carême et d’avancer vers les jours de la Passion.
Signe que cette page était inspirée, son introduction et sa conclusion n’ont nul besoin d’être modifiées :
« [Jésus] voit toujours en celui ou celle qu’Il rencontre un lieu d’espérance, une promesse vivante, un extraordinaire possible, un être appelé, par-delà ses limites, ses péchés, et parfois ses crimes, à un avenir tout neuf. Il Lui arrive même d’y discerner quelque merveille secrète dont la contemplation le plonge dans l’action de grâce ! »
Il ne dit pas : « Tout est pardonné ». Il dit : « Tout est accompli » (Jn 19, 30).
Il ne dit même pas : « Tout est pardonnable ». Il dit : « Tout péché, tout blasphème, sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas pardonné » (Mt 12, 31).
Il ne rit pas de l’offense que l’on inflige aux autres ou à lui-même, Il dit : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 37).
Il ne dit pas : « Tout est de la faute de l’autre. » Il dit : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Lc 11, 4).
Il ne dit pas : « Nous sommes pris dans une spirale de violence ». Il dit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27,46), puis il ajoute : « Père, en tes mains, je remets mon esprit » (Lc 23, 46).
Il ne crie pas : « Vengeance ! ». Il dit de pardonner « jusqu’à soixante-dix fois sept fois » (Mt 18, 22).
Il ne dit pas : « Notre riposte sera terrible ! » Il dit : « Aimez vos ennemis (…) souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient » (Lc 6, 27-28).
Il ne dit pas : « Ils l’ont bien cherché ! » Il dit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! » (Lc 13, 2-3).
Il ne dit pas : « Ce n’est qu’un malfaiteur », Il dit au condamné qui meurt à ses côtés : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis » (Lc 23, 43).
Il ne condamne pas seulement le meurtre, mais tout ce qui y conduit : « Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal » (Mt 5, 22).
Il ne dit pas : « Ce ne sont que des irresponsables ». Mettant la femme adultère devant ses responsabilités, Il dit : « Va et désormais ne pèche plus » (Jn 8, 11).
Il ne dit pas : « C’est une société qui a perdu ses repères ». Il donne la règle d’or : « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi » (Mt 7, 12).
Il ne dit pas : « Tu fais comme tu le sens ». À Gethsémani, Il dit : « Non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux » (Mt 26, 39). Et quelques jours plus tard, ressuscité, Il dit à Pierre : « Toi, suis-moi » (Jn 21, 19).
Il ne dit pas : « Plus personne n’a le sens des valeurs, de la famille ! » Au moment de sa plus grande détresse, Il montre les visages du fils et de la Mère : « Femme, voici ton fils… Voilà ta mère » (Jn 19, 26-27).
Il ne minore pas la tragédie des persécutés, Il dit à Saul : « Je suis Jésus que tu persécutes ! » (Ac 9, 5).
Il ne dit pas que le chemin est facile, mais Il prépare ses disciples à l’épreuve : « Bienheureux serez-vous lorsqu’on vous insultera, lorsqu’on vous persécutera… à cause de moi » (Mt 5, 11).
Avant Charlie, avant même que l’homme ne cherche son identité, Il dit : « Avant qu’Abraham fût, je suis » (Jn 8, 58).
Il ne cesse de nous dire ce qu’Il est :
« Je suis le chemin, la vérité et la vie. »
« Je suis Résurrection et la Vie », « la lumière du monde », « le pain vivant »…
« Moi, je suis venu pour qu’ils aient la vie et pour qu’ils l’aient en abondance. »
« Jésus n’a jamais dit : ’Il n’y a rien de bon dans celui-ci, dans celle là, dans ce milieu-ci…’ De nos jours, Il n’aurait jamais dit : ’Ce n’est qu’un intégriste, un moderniste, un gauchiste, un fasciste, un mécréant, un bigot, (un humoriste, un islamiste, un juif, un copte…).’ Pour Lui, les autres, quels qu’ils soient, quels que soient leur statut, leur réputation, sont toujours des êtres aimés de Dieu. Jamais homme n’a respecté les autres comme Cet Homme. Il est unique. Il est le Fils unique, Celui qui fait briller le soleil sur les bons et sur les méchants. Seigneur Jésus, Fils de Dieu, aie pitié de nous, pauvres pécheurs ! »
Apprends-nous à vivre en frères,
à rester, quelles que soient les circonstances, des artisans de paix.
Aide-nous à cultiver la bienveillance, la justice et le pardon.
Préserve-nous de devenir des sages et des savants, pour qui tout devient obscur, caché.
Comme le Royaume des cieux appartient aux enfants et à ceux qui leur ressemblent,
garde-nous des coeurs d’enfants, heureux de voir ton visage,
d’écouter ta Parole, d’accueillir ta Lumière, ta Vie et ta Résurrection.
À l’image du Fils unique qui s’exclame au beau milieu de l’Évangile :
« Je te rends grâce, Père, Seigneur du ciel et de la terre… » (Lc 10, 21).
Philippe card. Barbarin
Le 16 février 2015
A bon entendeur….Salut!!! Et vive le pape François!!
Quelle beauté est elle des valeurs chrétienne! Elle nous fait vibrer!
Dixit : Le pape appelle les jeunes à aller à contre-courant…
Un bon exemple pour un appel à la prière et aux offices pour nous soutenir contre ce monde matérialiste… Ayons le courage de porter notre croix et d’implorer la sagesse de l’Esprit Saint d’en faire la différence… Ayons le courage de dénoncer ce qui détruit la valeur de nos esprits…
j ai aime le message du pape car c etait tres instructive pour moi en tend que jeune