Mgr Pascal Roland, évêque de Belley-Ars, a demandé à tous les curés de paroisse de retirer le Saint-Sacrement des tabernacles et de laisser leur porte ostensiblement ouverte, pour protéger le saint des saints. Guilhem Duval, délégué épiscopal à l’information, est interrogé dans Famille chrétienne :
“Pendant le seul mois de février, cinq églises ont été victimes de vols de ciboires. Et l’une d’elles, la collégiale Notre-Dame-des-Marais, de vols d’hosties consacrées. Face à la recrudescence de ces actes odieux, il fallait réagir avec force. L’intention de l’évêque est donc d’abord sécuritaire. Pour que de tels faits ne se reproduisent pas.
La porte des tabernacles doit rester grande ouverte pour montrer aux voleurs qu’il n’y a rien à dérober. Mais cette mesure signifie également que l’Église est en deuil, car il n’y a rien de plus offensant contre Dieu et contre la foi chrétienne que la profanation des tabernacles. Les fidèles sont appelés à se joindre à cette démarche.
L’ordonnance de l’évêque entend-elle donc aussi susciter une réaction spirituelle ?
Sans conteste. Entrer dans une église vidée de la présence réelle est un choc. Un choc comparable à celui que l’on peut ressentir les vendredi et samedi saints. Ce n’est pas anodin.
Hier, durant son homélie de la messe dominicale, le vicaire général, le Père Frédéric Pelletier, invitait les chrétiens à prendre conscience qu’habituellement, le Christ est réellement présent dans son église. Les paroissiens doivent se poser ces questions essentielles : croient-ils vraiment en la présence réelle ? Prennent-ils le temps d’adorer l’eucharistie, de rencontrer le Christ ? Font-ils tout ce qu’ils peuvent pour protéger leur église ?
Depuis le 10 février, ceux qui veulent prier devant Jésus peuvent demander que le Saint-Sacrement soit remis temporairement dans le tabernacle. L’ordonnance le prévoit. Espérons que cette mesure incite à l’adoration. Ce serait une belle manière de réparer les actes commis dans nos églises.
Connaissez-vous les motifs de ces actes : vandalisme ou satanisme ?
La question se pose en effet. Nous ne l’avons pas encore élucidée. Dans les cas de vol d’objets liturgiques, la démarche ne semble que matérielle. C’est gênant, mais moins grave que le vol d’hosties. Mais même là, il est difficile de savoir si les saintes espèces ont été volées parce que présentes dans les ciboires, ou si elles l’ont été avec une intention de profaner.
Par contre, à la mi-novembre, de nombreux signes nous ont permis d’interpréter l’effraction d’une église comme liée àdes cultes sataniques : le tabernacle détruit au gourdin, une statue de la Vierge Marie allongée et retournée, et une croix déposée à terre, sans avoir été dégradées.
Les profanations sont fréquentes en France. Mais la mesure prise par Mgr Roland est exceptionnelle…
J’imagine que Mgr Roland a souffert en rédigeant cette ordonnance. La décision n’a pas dû être facile à prendre car, en effet, elle est exceptionnelle. Je ne crois pas que le diocèse a déjà vécu cette situation. Il me semble qu’il y a une vingtaine d’années, l’ancien évêque de Toulouse a dû s’y résoudre.
Mais le Code du droit canonique permet, « en cas de cause grave », de vider les églises. La cause, aujourd’hui, est grave. Et les mesures resteront en vigueur jusqu’à nouvel ordre.
« Jusqu’à nouvel ordre » : c’est-à-dire ?
Je ne peux vous répondre. Ce que je peux vous dire, c’est que nous menons beaucoup d’initiatives pour renforcer la sécurité de nos lieux saints. Trop de tabernacles sont en bois, usés, facilement fracturables. Il faut les renforcer, les rénover.
Mais le diocèse ne compte pas moins de quatre cents églises, toutes propriétés des communes. En lien avec celles-ci, nous aimerions organiser une réunion pour informer et les curés et les pouvoirs publics, leur communiquer des mesures de bon sens pour limiter les risques : ne placer qu’un seul ciboire plutôt que deux dans le tabernacle, limiter le nombre d’hosties dans les ciboires, renforcer la présence de fidèles dans les églises… Nous faisons également l’inventaire des objets sacrés et religieux avec le Service diocésain de l’art sacré et le conseil général de l’Ain. Tout cela prend du temps.
Je crains donc que la mesure soit en vigueur au moins pendant tout le temps du Carême. Ce serait d’ailleurs une belle résolution que de croire à nouveaux frais en la présence réelle, à ce Christ qui se rend présent dans nos églises.”
La présence réelle du Christ dans les églises sous la forme des hosties est effectivement généralement mal expliquée aux enfants au catéchisme et aux adultes par nos guides spirituels car ils ne font malheureusement pas référence aux miracles eucharistiques, le miracle étant stupidement un sujet tabou. Mais si l’on prend la peine d’analyser scientifiquement les phénomènes qui se produisent sur, ou qui sont en relation avec, les produits matériels que sont le pain généralement sous forme d’hostie et le vin consacré par le prêtre lors de la messe, l’eucharistie prend un sens pour tous, car nous sommes tous obligés de nous soumettre au verdict de la science.
Je ne donne qu’un exemple parmi les nombreux. Des analyses scientifiques qui ont été effectuées sur la grande hostie consacrée, recouverte de sang dans les mains du Gien Paolo Faron, prêtre Salésien, pendant l’adoration eucharistique du 23 mai 2003 à 15 h. à Obstina près de Florence. Les résultats obtenus en décembre 2003 ont été fournis par l’Institut Médico-légal de l’Université de Padoue de renommée internationale : il s’agit de sang humain masculin de groupe AB et Rh+. De même, des analyses scientifiques ont été faites en 1970 sur des fragments extraits des reliques de l’hostie de Lanciano conservée depuis l’an 750 environ…C’est donc la transformation d’une hostie en chair cardiaque et en sang humains qui est impossible et la science nous dit pourquoi. Les miracles eucharistiques fournissent ainsi une preuve indirecte de la présence du Christ
Voir un livre à paraître fin mars aux éditions du Jubilé : Enquête sur les miracles
Il faudrait surtout essayer de mettre sur pied une adoration perpétuelle dans un maximum d’églises, cela nous aiderait aussi à rallumer notre foi atiédie!!!
“Prendre conscience que le Christ est réellement présent dans les églises” écrivez-vous et c’est fort juste. J’ajouterai “et prendre conscience que Satan est réellement présent dans les mosquées” fréquentées par ALQAÏDA, AQMI, AQPA, HAMAS, HEZBOLLAH, DAESH, BOKO HARAM , etc…….
C’est évidemment dommage d’en arriver là mais à quelque chose malheur est bon: cela permettra aux catholiques de prendre conscience qu’une église reste un lieu sacré même sans le Saint Sacrement. Trop de gens (même des prêtres) pensent qu’une église sans Saint Sacrement devient un lieu profane, alors que, comme le montre lé magnifique cérémonie de la dédicace, une église est le temple de Dieu. C’est l’autel (pas le tabernacle) qui fait d’une église la maison de Dieu et c’est le sens de la cérémonie de la dédicace: qu’il y ait présence réelle sacramentelle ou non, l’église est retirée de l’éusage profane et donnée irrévocablement à Dieu.
On ne peut donc pas (come cela se voit même dans des lieux de cultes “traditionnels”) utiliser une église pour des activités profanes simplement parce qu’on en a retiré le Saint Sacrement.
Que cette crise nous aide à reprendre conscience du caractère sacré en soi d’une église (“locum sanctum”), présence réelle ou non.
La doctrine catholique la plus constante nous dit que le Christ est présent sous les espèces du pain et du vin quand deux ou trois réunis en son nom ont fait mémoire de la dernière Cène .Le pain et le vin sont donc le symbole au sens étymologique du terme(sum bolon)-le morceau de poterie cassé en deux qui attestait de l’existence d’une relation- celle de Dieu présent à son peuple; et le support qui atteste l’existence de cette relation par laquelle Dieu se rend présent parmi nous. C’est pourquoi l’hostie consacrée, conservée au tabernacle , attestant de cette présence est sacrée . Mais cela n’a rien a voir avec un rapport d’ordre magique à l’eucharistie qui n’est en rien conforme à la foi catholique.