Comment revenir à des lois plus justes ?
L’archevêque de la ville argentine de Mercedes Lujan, Mgr Agsutin Radrizzani, a appelé les catholiques à élever les nouvelles générations dans la foi pour que, une fois que ces jeunes auront la responsabilité de légiférer, ils puissent renverser les lois comme celle du « mariage » homosexuel. Il invoque cette solution en raison de la cause de la situation actuelle : le rejet de Dieu. Je vous propose ici la traduction intégrale de sa Lettre à tous ses frères, datée du 16 juillet.
Hier matin, le Sénat de la Nation a légiféré à propos de l’union entre personnes de même sexe. Toute la journée, j’ai rencontré des prêtres et des laïcs qui manifestaient leur angoisse et leur confusion. A la pensée que celles-ci peuvent avoir gagné d’autres frères j’ai voulu vous envoyer cette lettre. Devant cette situation douloureuse, et en présence du Seigneur, je voudrais vous exprimer ce que j’en pense.
Nous vivons dans un monde où Dieu est absent, et comme le disait saint Ignace d’Antioche à une communauté : N’ayez pas Jésus-Christ sur les lèvres et l’esprit du mal dans le cœur. D’ailleurs, les Conférences épiscopales d’Amérique latine signalent que le problème le plus grave de notre continent est le divorce entre la foi et la vie.
Ce qui a été approuvé par les législateurs est le reflet de cet athéisme pratique qui nous submerge et dont nous-mêmes n’arrivons pas à nous libérer totalement. Il y a certainement eu des pressions très fortes pour obtenir l’approbation d’une chose qui, tout en étant contre nature, est en dernière analyse contre le plan de Dieu. Nous autres, avec toutes nos faiblesses, nous essayons toujours de vivre en accord avec la loi du Créateur qui s’exprime dans les Dix Commandements et dans l’Evangile qui se résume au commandement de Jésus de nous aimer les uns les autres (cf. Jn 15,9).
Maintenant je veux en venir avec vous au point fondamental. J’ai mal, comme croyant et comme prêtre, bien plus à cause de l’absence de Dieu dans notre société, qu’à cause de cette loi. Et cette me fait moins mal par ce qu’elle définit que par le fait que ce qu’elle sanctionne elle est la cause d’un éloignement sans cesse plus grand de notre société par rapport à Dieu. Je suis convaincu, comme vous l’êtes aussi, que nous devons aimer chaque personne et encore davantage celles qui se trouvent dans une situation particulière, ou marginalisées, mais cela ne nous autorise pas à occulter la vérité dont nous ne sommes pas maîtres, mais simples serviteurs.
L’une des œuvres les plus destructrices vis-à-vis de la communion est la division et ce thème nous a divisés en tant que pays. Nous devons aimer chacun et maintenant nous allons devoir le faire avec cette loi qui est le fruit d’une société qui vit comme si Dieu n’existait pas.
Le grand défi du moment que nous vivons, et de l’avenir, sera :
1. De demander à Dieu la grâce d’aimer chacun sans exclure personne.
2. Avec l’aide de Dieu, de vivre nous-mêmes de manière cohérente par rapport à l’Evangile de Jésus.
3. De former nos enfants et nos jeunes à l’option définitive pour Jésus-Christ, en acceptant toutes ses conséquences.
4. Former des communautés dont la loi fondamentale sera de connaître et aimer, et de faire connaître et aimer Jésus et son Evangile.
Chers frères,
A mesure qu’avancent les principes qui ignorent Dieu, comme l’usage de la drogue, l’avortement ou l’euthanasie, nous devons d’autant plus nous efforcer à appliquer les quatre points que j’ai suggérés, pour que demain, lorsque ces enfants seront législateurs, ils ne laissent aucun type de pouvoir faire pression sur leurs consciences, et qu’il sachent organiser notre Nation en vue d’une saine convivialité à la lumière de la foi, dans le respect de notre nature qui nous a été donnée par Dieu. Afin que Dieu soit tout en tous, en sachant, comme le disent les Actes des Apôtres, qu’il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (Actes, 5, 29).
C’est la présence de Jésus qui nous anime, celle qui nous dit : Ne craignez pas, je serai avec vous jusqu’à la fin du monde ; et la présence de nos sœurs et de frères qui vivent comme vivaient les premiers chrétiens, d’une vie sainte au milieu d’un monde païen.
Avec mon affection fraternelle en Jésus et Marie.
Mgr Agustin Radrizzani