Discours de clôture du synode diocésain par Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille, le 1er février 2015 :
“Il nous faut conclure, et non point achever. Conclure, c’est à dire tirer des enseignements de ce que nous avons vécu. Mais non point achever, parce que c’est Dieu qui achève en nous ce qu’il a lui même commencé. Conclure, c’est à dire ouvrir sur les jours et les années qui viennent. Et non point achever, comme si ce que nous avons vécu était terminé. Maintenant, nous allons repartir à la maison, non pas chacun dans sa bulle, comme si rien ne s’était passé ; mais chacun avec ses frères et ses sœurs, dans son Église particulière, son diocèse, pour se sentir envoyé en mission.
L’expérience que nous avons vécue a été magnifique; elle nous a vu chercher ensemble la voie du Seigneur, la volonté de Dieu, la direction de l’Esprit Nous avons essayé d’être dociles à ce que l’Esprit dit aux Églises. Ce qu’il dit d’abord, c’est que l’Eglise n’est jamais plus elle-même que lorsqu’elle cherche ce chemin, cette trace du Seigneur au cœur d’un monde où il se laisse percevoir toujours discrètement. Attention aux situations vécues, écoute mutuelle, bienveillance, méditation partagée de la Parole de Dieu, conscience des dons qu’il nous accorde, louange et action de grâce: ce fut la matière de nos huit jours passés en assemblée depuis un peu plus d’un an. Je ne compte évidemment pas les journées de l’équipe de pilotage, ni celles de l’équipe d’animation et d’organisation avec Dominique, ni celles de l’équipe des serviteurs, des liturges, des chantres et des instrumentistes sous la baguette de Raphaëlle, et tout le monde voit le travail efficace de l’équipe vidéo et son avec Guy. Je n’ignore pas non plus le travail du personnel de cette maison, si dévoué, si entreprenant et actif pour que tout ici se passe bien, du travail à l’hébergement, de la chapelle à la salle à manger : merci Christine. Je ne passe pas sous silence les travaux nocturnes du secrétaire général, Vincent, ni les reprises d’ouvrage permanentes, y compris à la maison et en week-end je l’ai appris, de la secrétaire Marie-Christine, ni les communications persévérantes et méthodiques de l’équipe de Marie. Merci mille fois à tous : notre travail n’aurait pas été si réussi sans votre engagement, nous vivons un grand moment, mais il aura été fait de toutes les merveilleuses générosités que le Seigneur suscite toujours dans son Eglise.
Cette expérience peut se prolonger. Nous sommes disposés désormais à chercher encore de cette façon là ; nous pourrons revivre dans d’autres rencontres cette qualité de l’écoute, cette attention aux réalités vécues autour de nous. Nous allons nous encourager ensemble à être et demeurer missionnaires, préoccupés de la mission de l’Eglise ; proches le plus possible de ceux qui se croient loin de nous peut-être et surtout du Seigneur; désireux de vivre de réelles eucharisties qui rassemblent le peuple de Dieu ; remplis de confiance dans ce que Dieu fait au milieu de nous, capables d’accepter que d’autres fassent ce que nous savons faire mais autrement que nous.
Nous venons de voter des orientations fondamentales pour que nos bâtiments (Eglises, presbytères, maisons paroissiales) manifestent au mieux notre goût de l’accueil. Nous choisissons que nos communautés chrétiennes sachent non seulement accueillir ceux qui s’approchent d’elles, mais se montrent inventives dans le projet d’aller à la rencontre de ceux qui sont sur les chemins de la vie. Qu’elles inventent des petites communautés de proximité pour être visibles et accessibles dans les quartiers. Qu’elles se montrent proches des familles, des enfants, des jeunes, des personnes en difficulté. Qu’elles reconnaissent parmi elles des délégués, des envoyés, des serviteurs prêts à écouter et à parler, à aider et à aimer. C’est la proximité que nous voulons comme l’un des signes majeurs de notre renouvellement.
Nous venons de nous dire que nos communautés chrétiennes ne le seront pas tout à fait si elles oublient d’être missionnaires, simples et légères. Missionnaires : le premier de nos mots clés. Nous venons de reconnaître qu’il y a dans notre Église des hommes et des femmes qui ne sont rien d’autre que des serviteurs et des serviteurs complémentaires les uns des autres. Il y a tant de vocations dans le peuple de Dieu : ce qui est donné à l’un n’est pas retiré à l’autre ; la mission qui est confiée à celui-ci prépare, amplifie ou développe celle qui est confiée à un autre. Le ministère des prêtres est bien d’éveiller, d’appeler et de soutenir toutes les vocations dans l’Eglise. Les ministères confiés ou les charges données à d’autres sont bien un développement de leur baptême au service de la révélation de l’amour du Christ. Les diacres soutiennent et montrent l’Eglise dans son service le plus humble et le plus proche des plus pauvres. Les religieux et les consacrés révèlent la force de l’appel du Seigneur autant que la gratuité de toute réponse à sa parole. Et tous ceux qui se regroupent en équipes apostoliques, en associations de fidèles participent ensemble, chacun avec sa méthode et son charisme, à la mission de l’Eglise dans le monde. Voici la communion qui est le troisième chapitre de nos orientations fondamentales.
Chacun à sa façon, nous pouvons faire nôtre cette parole de Madeleine Delbrêl dans Nous autres, gens des rues p.l0-71 : “la parole de Dieu, on ne l’emporte pas au bout du monde dans une mallette : on la porte en soi, on l’emporte en soi. (…) Une fois que nous avons connu la Parole de Dieu, nous n’avons pas le droit de ne pas la recevoir; une fois que nous l’avons reçue, nous n’avons pas le droit de ne pas la laisser s’incarner en nous ; une fois qu’elle s’est incarnée en nous, nous n’avons pas le droit de la garder pour nous : nous appartenons alors à ceux qui l’attendent.“
Demeurent des questions vives. Pour rester attentifs, il nous faudra garder le souci des formations nécessaires à tous les niveaux : une catéchèse pour tous et pour tous les âges, comme l’ont demandé il y a bientôt dix ans le texte national d’orientation de la catéchèse en France, et à sa suite nos orientations diocésaines. Des formations spéciales pour les acteurs pastoraux et d’autres aussi pour les responsables des communautés. Ce ne sont pas les instruments qui nous manquent dans cette province, nous les améliorons sans cesse et les renouvelons : le séminaire, le CIPAC, la Faculté de Théologie, les services de formation permanente…
Nos Eglises diocésaines ne manquent pas de richesses humaines. Moins de prêtres certes, mais combien de personnes engagées de tant de façons, dans des services si divers : c’est la participation, l’un des quatre mots clés de notre synode. L’urgence c’est de former des croyants qui ne pleurent pas sur les temps, la lamentation ne sert à rien. Seule vaut la confiance dans le Seigneur qui fait regarder le passé avec reconnaissance, vivre le présent avec passion et embrasser l’avenir avec espérance.
Les assemblées se terminent, mais le synode continue : soyons attentifs à tous ceux qui, autour de nous, n’ont pas participé au synode. Beaucoup s’y sont intéressés et nous ont posé des questions. Nous pouvons faire goûter ce que nous avons vécu, mais aussi faire comprendre ce que nous avons proposé pour le bien de l’Eglise dans sa mission. Mieux encore : nous participerons aux mises en œuvre qui se profilent. Ce synode n’apporte pas tout d’un coup des remèdes magiques, mais il nous met sur des voies nouvelles : à partir des propositions, nous pressentons qu’il y aura d’autres suggestions qui se développeront encore.
Vous le savez, ce que nous venons de voter, ce sont des propositions que le synode fait aux évêques. Les évêques, dans quelques jours, les reliront et adopteront tout ce qui leur paraîtra juste et nécessaire pour la vie et la mission des Eglises diocésaines de Lille, Arras et Cambrai. Cela ne veut pas dire que nous allons faire à notre guise, taillant et tranchant dans les textes votés. Mais nous allons, avec un petit recul de quelques jours, et après la semaine de retraite à laquelle nous nous rendons dès demain, exercer encore une fois le discernement auquel l’Eglise nous appelle et nous “tirerons de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes.” Mt 13,52
Au début du mois de mars, nous enverrons ce texte définitif à Rome, à la congrégation des évêques qui l’analysera sous le regard de la communion ecclésiale. Avec des remarques probablement et des appréciations utiles, il nous sera retourné dans un délai qui n’est pas précisé, mais qui pourrait nous emmener jusqu’au début de l’été.
Voici pourquoi nous formons le projet raisonnable de marquer solennellement la fin du synode provincial par une journée et une célébration commune à la cathédrale métropolitaine de Lille, Notre Dame de la Treille, le dimanche 27 septembre prochain. Le texte définitif sera promulgué ce jour là en présence d’une grande assemblée à laquelle sont conviés, non seulement nous tous ici, mais tous les diocésains de nos trois diocèses. Puis chaque évêque s’en fera le colporteur dans les doyennés et les paroisses. Ce que nous ferons, nous les évêques, ne nous est pas réservé : chacun de vous et peu à peu tous les chrétiens de nos diocèses de nos paroisses, de nos mouvements et associations de fidèles, de tous nos groupes plus ou moins formels en seront porteurs.
Et nous pourrons chanter encore : « Sois béni, notre Père, par tous tes enfants ! Sois béni, Jésus-Christ dans ce monde qui change ! Sois béni Saint Esprit, qui souffles en cet instant : Fais de nous un corps à ta louange »
Ce que nous avons vécu était beau et fort, cela exige de nous maintenant un engagement fort. Bonne route non seulement pour retourner chez vous ce soir, mais pour aller à la rencontre joyeuse du Seigneur dans le plus quotidien de nos existences.”
Du charabia moderniste!!!!
Pauvre Jesus Christ….
pourquoi nous donner ce laïus indigeste ?