À l’issue de l’Angelus du dimanche 1er février, le pape François a annoncé qu’il se rendra à Sarajevo le 6 juin 2015. Le Saint-père souhaite que cette visite dans la capitale de la Bosnie-Herzégovine consolide “la fraternité et la paix”.
Extrait de cette annonce:
“Je vous demande dès maintenant de prier pour que ma visite à ces chères populations soit un encouragement pour les fidèles catholiques, qu’elle suscite du bien et qu’elle contribue à consolider la fraternité et la paix, le dialogue interreligieux, l’amitié.”
Jean-Paul II avait suivi avec beaucoup d’attention le conflit bosniaque et le siège de Sarajevo (il avait même tenté de s’y rendre en 1994). Le pape avait visité deux fois la capitale bosniaque en 1997 et en 2003.
Que le Saint-Père, Pape de Rome, se soucie des fidèles catholiques romains, où ceux-ci sont minoritaires en Bosnie, sur le territoire de l’ex-Yougoslavie, quoi de plus naturel ?
Que par ailleurs, le Pape François s’entiche de “dialogue inter-religieux”, dans la partie musulmane de la Bosnie, toujours sur le territoire de l’ex-Yougoslavie, pourquoi pas ?
Toutefois, dans le cadre du “dialogue œcuménique” entre les Eglises héritières de “l’Eglise Indivise” du “1er millénaire chrétien”, qu’il soit permis de regretter l’absence de suite, de la part de Rome, à l’invitation envoyée par le Patriarche de l’Eglise serbe (dont la juridiction s’étend à tout le territoire de l’ex-Yougoslavie) pour une “synaxe” (cf. réunion) de tous les Primats des Eglises, à Nis, lieu de naissance, en Serbie méridionale, de Saint-Constantin-le-Grand, à l’occasion 1700ème anniversaire, en 2013, de la promulgation de “l’Edit de Milan” , qui mit fin à une longue période de deux siècles et demi de persécution par le pouvoir impérial.
Bien sur, on sait qu’en 2013, S.S. Benoît XVI renonçait au Pontificat et que s’ensuivit l’élection du Pape François.
Mais pourquoi avoir ignoré en Occident, jusqu’à l’avoir tu, ce qui aurait pu être un symbole œcuménique fort, de porté considérable ? Assurément une lacune et une occasion exceptionnelle manquée … .
Cette visite du Pape François à Sarajevo, ville martyre, est pour moi une excellente initiative en continuité avec les deux visites de son prédécesseur Jean-Paul II.