Mgr Guy de Kerimel, évêque de Grenoble-Vienne, a présidé la messe célébrée en l’anniversaire de l’apparition de la Vierge Marie à Pontmain, avec Mgr Jacques Habert, évêque de Sées, et Mgr Thierry Scherrer, évêque de Laval. Dans son homélie, Mgr de Kerimel a déclaré :
“Nous les chrétiens du XXIème siècle, nous devons être témoins de l’espérance dans un monde qui a perdu le sens du réel et de la transcendance, suscitant divisions et violences. Les signes de désespérance sont nombreux dans notre société ; les lois sociétales depuis quelques décennies, ne font que promouvoir une vision désespérée de la personne humaine : on ne croit pas l’être humain capable de dépasser ses passions égoïstes, on ne croit pas que la vie humaine vaut plus que la non existence ou la mort, on ne croit pas que l’altérité est au fondement d’une vraie communion. En évacuant Dieu de l’espace public et de la culture, on a fermé le monde sur lui-même : notre société contemporaine n’a d’autres horizons que son propre nombril, et elle n’a d’autre absolu que la liberté de faire n’importe quoi, jusqu’à revendiquer le droit de blasphémer et d’humilier les croyants. Le terrorisme n’est pas le moindre signe de désespérance, quand on n’a plus que la violence pour imaginer changer le monde.
Mais je vais m’arrêter dans ces constats négatifs pour ne pas tomber dans la désespérance que je veux dénoncer.
Si nous, chrétiens, perdons l’espérance, qui ouvrira un avenir à notre monde ? Marie, Mère de l’Espérance, nous invite à la confiance, et surtout à recevoir du Christ les signes d’un avenir possible, les signes du monde nouveau. Les joies de ce monde ne suffisent pas, comme le premier vin des noces de Cana, à combler notre soif ; de fait, les joies humaines sont courtes, limitées, tandis que le coeur de l’être humain aspire à l’absolu. Qui peut combler la soif du coeur humain ? Les chrétiens ont trouvé, dans le Christ, le fondement de leur espérance, la source de la vraie joie : Seul le Christ peut apporter ce vin nouveau qui est donné en surabondance, et qui met les coeurs dans une joie que nul ne peut nous ravir (cf. Jean 16, 22).
Oui, notre espérance repose sur la venue dans notre chair du Fils de Dieu. Il est Lumière née de la Lumière, Lumière inaccessible qui vient éclairer nos ténèbres et réchauffer nos coeurs. Marie apparaît à Pontmain en une fin d’après-midi d’hiver et au début de la nuit ; il fait nuit et il fait froid dans les coeurs tentés par la désespérance ; sa présence et son message sont lumière dans la nuit ; elle réchauffe les coeurs, elle fait tomber les peurs ; le beau sourire de Marie met les enfants dans une joie communicative. Marie nous rappelle toujours que Dieu s’est fait homme ; elle atteste de l’Incarnation du Fils de Dieu : “Dieu a envoyé son Fils ; Il est né d’une femme…, pour faire de nous des fils”, disait la deuxième lecture. En son Fils Unique, Dieu s’est engagé définitivement avec l’humanité ; Jésus a pris sur Lui notre péché et Il a vaincu la mort, nous ouvrant les horizons infinis auxquels notre coeur aspire. L’avenir est non seulement possible, mais certain. Désormais, “Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur”, dit Saint Paul (Rom. 8, 39). […]
Si nous, chrétiens, perdons l’espérance, qui ouvrira un avenir à notre monde ? Marie, Mère de l’Espérance, nous invite à la confiance, et surtout à recevoir du Christ les signes d’un avenir possible, les signes du monde nouveau.
Une interrogation digne de la Volonté de Dieu tout en gardant espoir et confiance dans l’Esprit Saint !
Merci à cet évêque de la clarté de ces propos , nous avons tant besoin de ces encouragements !!!