L’évêque de Nice répond à Nice Matin, avant de fêter la Nativité à Bethléem, en compagnie d’étudiants de son diocèse :
En 2014, dans notre monde quelque peu perturbé, que peut-on attendre de Noël ?
C’est toujours cette parole vieille de deux mille ans : un sauveur vous est né. C’est-à-dire une parole qui peut rejoindre l’homme d’aujourd’hui comme elle a rejoint les bergers autrefois pour leur dire : tu n’es pas abandonné à ton triste sort sur le chemin qui est le tien, dans ton humanité. Dieu t’a rejoint, il est ton compagnon de route et il est représenté par ce petit enfant. Noël c’est donc une présence à accueillir, à vivre, à donner. Si c’est Dieu qui vient, cette présence a comme nom : amour.
C’est cela le message que l’on peut dire à l’homme de notre temps ?
Oui. Le message est : tu es aimé. C’est important de le rappeler. Car Jésus est toujours là et il nous devance même. Il nous prend toujours par la main ; à nous de garder notre main dans la sienne.
Donc c’est toujours important de fêter Noël ?
Absolument, Noël ce n’est pas de la répétition. Ne pas oublier que quelqu’un vient à la rencontre de l’homme pour lui donner une parole d’amour, de respect, d’espérance et de paix…
L’homme d’espérance c’est le pape qui vient d’aider deux ennemis, les USA et Cuba à se rabibocher. C’est un beau cadeau de Noël, non ?
Je pense que le pape a été un beau cadeau pour l’Eglise et pour le monde. Le Saint Père ne nous avait pas tout dit [sourire] mais ce qui est bien c’est qu’il ait permis cette rencontre. Il avait également réuni les présidents d’Israël et de Palestine mais cela n’a pas encore donné ses fruits… Mais, que les présidents des États-Unis et de Cuba aient pu dire que leurs peuples pouvaient vivre une relation de paix, c’est un bel exemple de Noël.
Que faire pour continuer cet esprit de Noël ?
Il y a tout simplement des tas de petites choses à faire. Des initiatives qui peuvent se prendre entre les paroisses, les mouvements de solidarité ou caritatifs pour aider des personnes qui ont des difficultés à vivre. Il y a des petits gestes du cœur à faire : la main qui s’ouvre pour la tendre à quelqu’un, partager. Je crois que tout le monde peut inventer des choses. Rien que dans la rue, on peut offrir un regard pour dire, comme le pape : non tu n’es pas un Kleenex ou un rebut de la société. Heureusement il y a de beaux gestes, une sorte de magie de Noël c’est-à-dire la magie du partage. La joie de Noël que l’on reçoit il faut la donner : l’amour, la paix que l’on reçoit il faut les donner également. Vous savez, le monde change parce que le cœur de l’homme est bon et peut partager cette bonté. Noël ne doit pas être un moment qui passe mais un beau chemin d’amour et de conversion.”