Voici le message de Noël de Mgr Wattebled, évêque de Nîmes :
“Les fêtes de Noël ne peuvent occulter la difficulté des temps. Nos sentiments de solidarité nous portent vers les plus éprouvés, les plus déshérités, les plus isolés. Nous n’oublions pas les sinistrés et les victimes des inondations, les chrétiens d’Orient, toutes les personnes qui subissent les conséquences d’actes barbares ou des conditions de vie inhumaines.
“Face à de tels malheurs, notre prière rejoint l’interrogation lancinante des psaumes ou celle du prophète Isaïe : pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? (Is 63, 17) Pourquoi dors-tu, Seigneur ? Pourquoi détourner ta face, oublier notre malheur, notre misère ? (cf. Ps 43, 24 et 25).
“La nuit de Noël, l’ange annonce pourtant aux bergers : “Aujourd’hui vous est né un Sauveur”. Sa mission se résume en quelques mots : “Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre aux hommes qu’il aime (cf. Lc 2, 11 et 14).” Mais les effets de ce salut proclamé n’apparaissent pas instantanément. Les forces des ténèbres continuent de s’opposer à la lumière. La cruauté d’Hérode fait massacrer les enfants de Bethléem. Marie et Joseph avec l’enfant prennent le chemin de l’exil. Bien plus tard au début de la vie publique de Jésus, Jean-Baptiste lui-même enverra encore des disciples lui demander : Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? (Lc 7, 20).
“Le salut est donné mais nous demeurons dans l’attente de son accomplissement. Cette attente de la venue glorieuse du Seigneur est d’autant plus active qu’elle est éclairée par la vie, la mort et la résurrection de Jésus, qu’elle est guidée par son Esprit. Elle passe, la figure de ce monde déformée par le péché, dit le Concile Vatican II, mais Dieu nous prépare une nouvelle demeure où régnera la justice et où seront comblés les désirs de paix qui montent au cœur de l’homme (cf. Gaudium et spes n° 39 § 1).
“Nous sommes appelés à persévérer dans l’attente des cieux nouveaux et de la terre nouvelle (cf. Is 65, 17 et Ap 21, 1) et c’est pourquoi notre joie ne s’éteint pas avec les illuminations festives. C’est la joie de ceux qui attendent la venue de l’Époux, qui se savent invités au repas des noces de l’Agneau (Ap 19, 9), qui participent à l’eucharistie de la nouvelle et éternelle alliance entre le Seigneur et notre humanité. C’est la joie de Marie mettant toute sa confiance dans la Parole du Seigneur.”