Il ne sera pas dit que la conférence des évêques de France sera restée silencieuse avant le vote de mercredi prochain sur la résolution faisant de l’avortement un “droit fondamental”, par l’Assemblée nationale, avec le soutien de tous les groupes parlementaires. C’est Mgr Guy de Kérimel, évêque de Grenoble-Vienne et Président du groupe de travail de la Conférence des Evêques de France intitulé « Phénomène social de l’avortement et enjeux éducatifs » qui s’exprime au nom de la CEF :
“Le Parlement se prépare, ces jours-ci, à voter une résolution pour réaffirmer solennellement, à l’occasion de l’anniversaire de la loi Veil, le droit fondamental à l’avortement. Cette surenchère pour imposer l’avortement comme un acte médical banal au service de la liberté des femmes dit la difficulté à fonder de manière solide ce « droit fondamental ». Un droit humain peut-il reposer sur la négation du droit à la vie d’autres êtres humains au tout début de leur existence et de leur croissance ? Nous sommes tous passés par le stade embryonnaire, l’aurions-nous oublié ?
Certes, la promotion de la liberté des femmes et de l’égalité homme/femme sont des causes justes auxquelles on ne peut que souscrire, mais de quelle liberté parle-t-on ? Quand on lit le récit de bon nombre de femmes qui ont avorté, on entend leur angoisse, la pression de l’entourage, souvent du géniteur, et la souffrance qu’elles éprouvent durablement d’avoir été amenées à commettre un acte qu’elles ressentent comme grave. Pour certaines c’est une véritable descente aux enfers : des sociologues, des psychologues et des psychanalystes, hors de toute référence religieuse, connaissent ces situations douloureuses. Pourquoi le traumatisme post-abortif est-il laissé sous silence ou simplement nié ? Peut-on parler de liberté quand la parole est interdite ?
Oui, la liberté doit être le fondement des relations homme/femme, et de la maternité. L’amour entre deux personnes humaines inclut la liberté s’il se veut pleinement humain ; la paternité et la maternité requièrent, elles aussi, l’engagement des libertés. Dans les deux cas, il s’agit d’une liberté responsable, une liberté qui s’engage par le dialogue et conduit à une parole donnée.
C’est donc en amont qu’il faut travailler à la promotion de la liberté des femmes et à l’égalité homme/femme, pour qu’une grossesse ne devienne pas comme une agression qui justifierait une légitime défense en supprimant « l’agresseur » bien innocent, à qui l’on fait porter les conséquences de comportements irresponsables.”
Pourquoi donner des gages au mythe de l’égalité homme/femme ou du pseudo manque de liberté des femmes?
Ces bobards anti-chrétiens devraient être reconnus comme bobards et traités publiquement comme bobards. En attendant on se scandalise que l’avortement soit considéré comme un droit. Mais il a toujours été considéré comme un droit pas les forces de gauche et de droite au pouvoir (en réalité téléguidés par les officines secrètes), même avant l’infâme loi Veil votée fin 1974. Les garde-fous de la loi Veil n’étaient que de l’enfumage, dans la pratique nous étions en face de l’avortement à la demande.
40 ans loi Veil, plus de 8 millions de victimes (fourchette basse)
“… l’égalité homme/femme sont des causes justes auxquelles on ne peut que souscrire”
La CEF devrait mieux faire attention à ne pas utiliser des formules, qui sont dèjà occupées par une interprétation très claire et fortement opposée à l’enseignement de l’Eglise.
Il est en effet, même purement intellectuellement, difficile d’accepter que l’on considère comme l’agresseur que l’on punit de mort un être humain totalement innocent, totalement incapable de vouloir ou de faire le moindre mal à quiconque, alors que de ceux qui ont eu un comportement irresponsable aboutissant à sa conception, l’un, le géniteur, est le plus souvent totalement exempté de toute peine ou difficulté et l’autre, la génitrice, bien qu’elle soit souvent exposée à des douleurs physiques, des souffrances psychologiques et parfois à l’impossibilité de concevoir à nouveau un enfant qu’elle désirera dans l’avenir, est cependant loin de recevoir un « châtiment » comparable à celui qu’elle inflige au prétendu « agresseur » tout innocent qu’il soit.
Pour parvenir à en persuader l’opinion, il a fallu, que contrairement à une conception jusqu’alors universelle et aux évidences scientifiques, les partisans du « droit inconditionnel à l’avortement » parviennent à persuader l’opinion, et les femmes qui font face à une grossesse non désirée elles-mêmes, que l’embryon et le fœtus n’ont pas d’existence propre. On explique qu’il ne s’agit pas d’êtres humains en croissance, ni d’animaux, ni même d’objets inanimés, qu’ils sont très exactement « rien » ou si l’on veut les désigner, qu’il s’agit simplement d’un « amas de tissus » faisant partie du corps de la femme. Certains vont même, pour donner corps à l’idée que l’enfant à naître « agresse » sa génitrice et donc que sa destruction est justifiée, jusqu’à prétendre qu’il s’agit d’une « tumeur », d’une sorte de « cancer » qui la menace et qu’elle peut – et même dans certains cas, ceux où une nouvelle naissance devient une charge pour la famille ou la collectivité – DOIT détruire.
Cette position, adoptée par les principaux partis politiques, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, et par les magistrats au plus haut niveau (Cour de Cassation), aboutit à des situations paradoxales et scandaleuses :
• une femme victime d’un accident ou d’une agression ayant entraîné la mort de l’enfant attendu dans la joie, sans qu’il ait vécu hors de son corps, se verra indemniser pour ses vêtements tachés ou déchirés, mais pas pour la douloureuse perte de son enfant, puisqu’elle n’a « rien » perdu ;
• un médecin maladroit qui blesse gravement un bébé au cours de l’accouchement a tout intérêt à le faire mourir “in utero”, car ce faisant il n’encourt pas la moindre peine ou le moindre blâme, puisqu’il n’a « rien » détruit ; en revanche, si l’enfant survit avec des séquelles de ses blessures, le médecin risque d’avoir à verser de lourdes indemnités qui feront sérieusement augmenter ses primes d’assurance professionnelle ;
• un bébé qui naît vivant, quoique non viable, au cours d’une fausse couche spontanée tardive, ou qui survit, comme cela se produit dans 10% environ des « IVG tardives », aux manœuvres abortives et là aussi naît vivant mais non viable, est un être humain qui a droit à tous les soins (même si cette obligation est souvent négligée dans les faits) ; mais un bébé à terme, vivant au commencement de l’accouchement et qui, pour une raison ou une autre, meurt “in utero” avant la fin de celui-ci, n’est « rien », n’a jamais existé. Ce n’était pas un être humain. Pourtant, la loi prévoit que l’un comme l’autre puisse, si les parents le désirent, être inscrit sur leur livret de famille et être compté au nombre de leurs enfants !
• la loi antique qui veut que « l’enfant conçu soit réputé déjà né dès lors qu’il y va de son intérêt » (“infans conceptus pro nato habetur quoties de comodo ejus agitur”. n’a pas été abrogée : un enfant héritier (par disposition légale ou par testament) voit ses droits ouverts du jour du décès de celui dont il hérite, comme s’il avait été né à ce moment. Cet adage s’applique aussi dans quelques autres cas…
Mais pour pouvoir, malgré ces conséquences paradoxales, promouvoir l’avortement comme un « droit fondamental » de la femme, il faut que les femmes elles-mêmes ne puissent être « culpabilisées », qu’elles soient absolument convaincues de la nature légitime, mais aussi anodine, de ce qu’on appelle par euphémisme “Interruption volontaire de grossesse” (IVG) comme si la grossesse « interrompue » pouvait reprendre à volonté…
La loi doit donc veiller à ce que ces femmes ne puissent ni être détournées de leur intention d’avorter, ni éprouver de remords ou de regrets par la suite :
• d’où les mesures prises contre un film où des jeunes gens trisomiques et leurs familles montrent que la trisomie (sachant que 96% des enfants diagnostiqués comme trisomiques “in utero” sont avortés), si elle est un handicap, n’est pas incompatible avec une vie heureuse pour l’enfant atteint et pour ses parents :
• d’où la volonté d’utiliser les embryons et fœtus avortés comme un matériau gratuit pour la recherche, que l’on peut détruire à volonté, alors que les études analogues sur des animaux se heurtent à des lois protégeant les œufs, embryons et fœtus animaux et que ceux-ci, quand leur utilisation est autorisée, sont loin d’être gratuits ;
• d’où la lourde condamnation du Docteur Dor pour « entrave à l’avortement » et « pressions », pour avoir offert deux petits chaussons de bébé à une femme qui pénétrait dans une clinique d’avortement ;
• d’où les interdictions faites au même Dr Dor et à d’autres de prier publiquement près d’une telle clinique ;
• d’où l’interdiction de faire savoir aux femmes désireuses d’avorter que l’embryon ou le fœtus n’est pas un « amas de tissus » de leur propre corps, encore moins un « cancer » qui les agresse, mais un être humain différent d’elles-mêmes, dont le cœur ne bat pas au même rythme que le leur, dont l’ADN (et une fois sur deux le sexe) est différent du leur, un être humain qui, avec les progrès de la science, est susceptible de survivre de plus en plus tôt hors de leur corps, et un être humain que l’avortement, qu’il soit par le poison ou par démembrement, fait souffrir abominablement ;
• d’où l’interdiction de faire connaître, publiquement ou en privé, à des femmes désireuses d’avorter, les inconvénients sanitaires et psychologiques de cette intervention, ainsi que les aides qui peuvent leur être apportées pour leur permettre de supporter les dépenses qu’entraîne une nouvelle naissance ;
Car les seules informations que la loi permet désormais de donner à des femmes souhaitant avorter doivent les encourager à pratiquer ce qu’elles finissent, sous l’influence des médias, par considérer comme une banale intervention chirurgicale, intervention oubliée sitôt terminée, voire comme une simple prise de médicaments…
Reste à savoir à qui profite le crime, dont toute la classe politique se fait allègrement complice.
Exalter la liberté dans les relations homme/femme, sans dire clairement que l’avortement étant le meurtre d’un innocent ne saurait faire l’objet d’une quelconque “liberté”, c’est donner un enseignement tronqué. Où donc est l’Eglise enseignante, Monseigneur ?
même amoindrie par des mots bien dans l’esprit du temps, il n’en reste pas moins qu’enfin s’élève une protestation contre ces lois de mort de la part de nos évêques ! nous souhaitons tous, catholiques de la base, que nos évêques sachent affirmer et défendre haut et fort, et sans ambiguïté, les valeurs de la morale chrétienne…. ce n’est qu’un début ! le vent va-t-il tourner enfin ?