Dans une tribune publiée sur le site de La Croix, le père Loïc Berge, présenté comme un “prêtre diocésain”, met en cause l’encyclique Humanae vitae du bienheureux Paul VI au nom du recours à la contraception chimique par un grand nombre de couples catholiques. Il récuse l’idée qu’il y aurait un individualisme de la part de ces couples.
Il faut se rendre à l’évidence : pour le plus grand nombre des couples catholiques d’aujourd’hui, le choix d’une contraception « artificielle » (quelle qu’elle soit) ne signifie pas, dans leur perception personnelle, un refus égoïste de la fécondité, ni une falsification de leur amour conjugal. Seraient-ils donc alors vraiment dans le « péché », sans le savoir ?
A la dernière question, le Père Berge souligne qu’une réponse affirmative aurait des conséquences graves, tout en rappelant qu’une crise profonde “ne saurait constituer en elle-même une raison valable pour abandonner l’enseignement de Humanae vitae” (!). C’est assez curieux, car non seulement l’auteur conteste l’encyclique, mais il appelle à la fin de sa tribune à l’abrogation de son enseignement. La question de la qualification en péché est donc posée:
Répondre « oui » risque d’aggraver la crise profonde, ouverte par Humanae vitae, entre le Magistère catholique et le peuple chrétien. Bien sûr, cette crise profonde ne saurait constituer en elle-même une raison valable pour abandonner l’enseignement de Humanae vitae ! Il s’agit plutôt de savoir si les couples catholiques sont vraiment, sur ce point, dans un état d’errance morale grave.
Mais la prévarication ne vise pas seulement l’enseignement d’Humanae vitae. Dans le même article, c’est bien une nouvelle conception du péché qui explique une telle relativisation. Ainsi, il n’y aurait plus d’actes “bons ou mauvais”, mais des “actes considérés dans la perspective de la communion des personnes.” On reste ahuri à la lecture d’une telle proposition qui laisse entendre qu’un acte ne peut, en soi, être intrinsèquement mauvais… Voici le passage en question:
Dans cette perspective, ce ne sont pas les actes en eux-mêmes qui sont bons ou mauvais, qui sont vertueux ou péchés, mais ce sont les actes considérés dans la perspective de la communion des personnes, c’est-à-dire par rapport aux autres, par rapport aux liens d’amour et de fraternité qu’ils permettent de tisser, d’approfondir avec les autres, ou bien dans le fait qu’ils détruisent, entravent ou abîment ces liens. Si l’utilisation de moyens contraceptifs permet aux couples d’approfondir leur communion, d’accroître leur amour conjugal, alors ces moyens sont – selon la morale de l’évangile – moralement justes et bons.
Bref, on pourra trouver que l’adultère ou que les actes homosexuels ne sont plus des actes mauvais dès lors qu’ils impliquent une “communion de personnes”… C’est un peu léger et guère sérieux au regard de l’Ecriture et de la Tradition. Or, l’Eglise a toujours enseigné l’existence du péché, qui, rappelons-le, est avant tout une offense à Dieu.
L’article rappelle les propos du cardinal Suenens qui appelait à ne pas créer “une nouvelle affaire Galilée”. Appelant l’Eglise à abroger Humanae vitae, le père Berge conclut:
Quand reconnaîtra-t-on enfin que le sensus fidei des croyants est à découvrir même en des domaines où le Magistère a à apprendre d’eux ? Le débat, qu’a encouragé le pape François durant le Synode, mérite d’être en tout cas poursuivi.
Bref, les difficultés et les circonspections de fidèles mal éclairés seraient éligibles au sensus fidei. C’est un peu léger, car le sensus fidei ne saurait légitimer une opinion sécularisée. Le sensus fidei suppose une vie spirituelle.
On savait que certains loups sortaient du bois, surtout en ces temps actuels… L’abbé Loïc Berge est un jeune prêtre, paraît-il. Prions pour lui ! Prions pour que nos pasteurs n’agissent plus en prévaricateurs. Prions pour que nos prêtres puissent aider les couples ayant des situations délicates à progresser et à vaincre les difficultés : la grâce rend possible ce qui semble justement difficile.
Comment, nous simples laïcs, à qui on a appris les préceptes de l’Eglise ( j’ai 80 ans ), ne serions – nous pas désorientés alors que, déjà, Vatican II a aboli tout ce que nous croyions juste et vrai. Je m’accroche mais je dois avouer que j’ai des moments de doute. Pourtant, je crois en Dieu et en ses saints, mais je n’arrive plus à prier sereinement.
Sans doute l’œuvre de Satan… Il s’agit pour vous de vous convertir…
Les et enseignements des encycliques ne relèvent pas, à ma connaissance, de l’infaillibilité pontificale. Il s’agirait donc plutôt de recommandations, que chaque couple chrétien peut et doit mettre en pratique, selon sa conscience, car lui aussi a reçu le Saint-Esprit lors du sacrement de confirmation..
SI, cet enseignement est infaillible, il s’agit des mœurs. Relire J.P.II au sujet de cette encyclique et qui signale que l’on ne peut communier si l’on n’est pas en pleine communion avec l’enseignement de l’église .
On peut supposer que le père Berge a fait vœu de chasteté (outre le vœu de pauvreté et d’obéissance). On peut supposer qu’il est fidèle à son vœu de chasteté.
Pourquoi estime-t-il que ce qui est bon et possible pour lui de manière permanente ne serait pas bon et possible de manière intermittente pour des couples ?
Qu’est ce qui lui permet de penser, de suggérer sans le dire, qu’une continence périodique, puisque c’est de cela qu’il s’agit, nécessairement détruit, entrave ou abîme la relation entre les conjoints ? Qu’est-ce qui l’empêche de voir que au contraire cette continence périodique peut au contraire peut au contraire permettre « de tisser des liens », d’approfondir la relation, de permettre une réelle communication qui précisément peut être empêchée, freinée, réduite par une non maîtrise de soi ?
Il n’a pas fait vœu de chasteté mais de célibat, nuance ! Seuls les religieux font un vœu de chasteté…
Quant à votre vision du couple, elle me semble par trop idéalisée… De façon personnelle, je ne peux vivre dans la continence avec mon épouse, elle également, et nous en sommes très heureux.
Je crois que notre relation est assez profonde : nous aurons 40 ans de mariage l’an prochain, nous avons cinq enfants – dont notre dernier fils séminariste -, dix petits-enfants…
@ Crespin-Jeaugeart
Cher Crespin, je suis vraiment ravi que vous ayez de bonnes relations avec votre épouse et plus encore que votre couple “ait tenu” pendant 40 ans. Ce n’est plus si fréquent à notre époque, où l’égoïsme et le non pardon domine souvent même au sein des couples.
Je vous félicite d’avoir eu cinq enfants et espère de tout cœur que vous avez eu plus de joie que de souffrances avec eux. Vous pouvez, votre épouse et vous être fiers de votre parcours. La pédophobie est hélas quelque chose de plus en plus répandu dans notre monde matérialiste et hédoniste, où l’on préfère parfois une voiture ou une carrière à un enfant.
J’ai vraiment envie de vous dire “bravo” et “merci”. Merci pour l’exemple que vous avez donné. Merci pour votre dévouement à votre famille. Merci pour votre fils séminariste.
Je n’ai aucun droit ni aucun désir d’intervenir dans votre magnifique vie de couple. Je pense que chacun fait ce qu’il veut ou plutôt ce qu’il peut. On peut écouter ses amis, son psy, ou la sainte église, mais finalement chacun est seul pour prendre ses décisions.
Ne me répondez pas, mais répondez vous. Quel est le rythme de vos rencontres amoureuses? Pensez-vous que rester quatre jours sans relation fécondante soit la fin du monde? que ce soit là quelque chose d’héroïque, de surhumain? Personnellement je pense que c’est une voie de libération et une joie profonde.
L’idéologie maçonnique, ou hédoniste athée, débouche parfois (ou souvent) sur une sexonévrose obsessionnelle compulsive don-juanesque. Ce don-juanisme est souvent une volonté d’asservir l’autre à la satisfaction inconditionnelle des son propre désir, qui transforme l’autre en un objet de plaisir à utiliser sans modération, ignorant ou niant sa dimension personnelle.
Dans cette perspective lorsque l’objet devient obsolète on l’abandonne, le rejette ou le refile à un autre, chargé ou non du recyclage.
C’est précisément cette réification de l’autre à laquelle peut souvent aboutir la « mentalité contraceptive ».
« une contraception « artificielle » (quelle qu’elle soit) ne signifie pas, dans leur perception personnelle, un refus égoïste de la fécondité, ni une falsification de leur amour conjugal » écrit le père Berge.
Une contraception est par définition « refus de la fécondité » (égoïste ou non) et est donc ipso facto « une falsification de leur amour conjugal ».
Si « cette crise profonde ne saurait constituer en elle-même une raison valable pour abandonner l’enseignement de Humanae vitae ! » alors elle doit être l’occasion de mieux faire comprendre l’impérieuse nécessité de cet “enseignement” non seulement sur le plan théologique ou religieux mais aussi et surtout sur le plan anthropologique et social.
Pourquoi, diable, obscurcir cet « enseignement » lumineux par un mépris « du peuple », par une attitude démagogique qui par pur électoralisme enfonce plutôt que d’aider à grandir ?
Dans quel que domaine que ce soit,la maîtrise de soi est toujours, pour tout homme et toute femme, une voie de libération et de joie. C’est renoncer à la satisfaction immédiate d’un désir, d’une pulsion, pour s’ouvrir au monde, à l’autre et à Dieu. C’est l’acceptation d’une certaine frustration en vue d’une plus grande satisfaction, liée à l’approfondissement de la relation.
Je suis attristé et en colère par la complaisance de certains clercs vis à vis du « péché », du mal, au nom de l’accueil du pécheur. Ce n’est vraiment pas aider un frère que de l’enfoncer dans son erreur, dans son fourvoiement. Ce n’est pas de qu’a fait le Christ avec la femme adultère ou la cananéenne au bord du puits.
Certes, jamais il n’a fait de reproches, il n’a blâmé ou culpabilisé et moins encore condamné, mais il n’a pas approuvé, ni confirmé l’égaré dans son errements. Par son attitude sans aucune ambiguïté, mais parfaitement respectueuse de la personne, il a permis à celui qui s’est fourvoyé de retrouver le sens de son chemin, et de reconstruire une relation à l’autre différente.
N’est-ce pas là ce qu’on peut attendre d’un bon pasteur ?
Pourquoi toujours la mal-bouffe ?? Pourquoi s’empiffrer de hamburger en augmentant son cholestérol et sa tension, en développant le diabète ?
Pourquoi ne pas jeûner pour augmenter mon appétit pour les choses vraiment bonnes ?
La devise de mon abbaye est « fait ce que voudras » il ne faudrait pas que cela devienne une obligation de manger sans arrêt.
Loïc Berge a dû être formé dans un séminaire interdiocésain ou chez les Carmes (nouvelle manière)….
Son discours porte un nom : galimatias.
Les complaisances vis à vis du péché de la part des pasteurs n’est qu’une marque de refroidissement de la foi catholique et apostolique en général, et de la leur en particulier. Le plus grave c’est que cette démarche est désormais initiée par les plus hautes instances de l’Eglise avec la bénédiction du successeur de saint Pierre: jusqu’aux contradictions flagrantes touchant la tradition multiséculaire de l’Eglise, dans laquelle s’inscrit encore Humanae vitae….
l’ “Eglise” est un bateau ivre… et les hommes d’Eglise en sont la seule raison. L’ Eglise étant, avec justesse depuis sa fondation par le divin Maître, une monarchie absolue.
La société civile, au contraire et à tort qui est une démocratie, où la “vérité” et la souveraineté sont dans le nombre et le pouvoir entre les mains de démagogues créateurs d’opinions, ne “décuite pas” depuis plus de deux siècles.
Hélas, les hommes d’Eglise, vaincus de la Révolution/République de 1789, à force de persécutions, d’isolement et de privations dans leurs sacristies, ont fini par adopter le tour d’esprit républicain (syndrome de stockolm qui fait les prisonniers adopter l’idéologie de leurs geôliers au bout d’un certain temps) : on en recueille les fruits les plus amers.
Tout appartient à DIEU.
Quand les hommes d’Eglise et les catholiques acteront le fait dans leur cœur et les institutions (en répudiant la République) : l’aube de la chrétienté poindra à nouveau et s’ensuivront les bienfaits de la seule civilisation digne de l’homme qui plait à DIEU.
Eh oui !
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Ben c’est très grave pour ce prêtre de mettre en cause une encyclique, rien que ça, la notion de péché, qui devient toute relative, il est vrai que la mode est au relativisme, et cerise sur le gateau : il prétend que le pape François aurait “induit un débat sur la contraception lors du synode”. Il est vrai aussi qu’on fait dire tout et n’importe quoi au Pape François, aussi bien de la part des modernistes, que de certains tradi qui le trouveraient “ambigu”, pas assez ferme, enfin il lui reproche de ne pas être Benoit XVI, et comment pourrait-il être Benoît XVI, qui n’est lui-même pas Jean-Paul II. Je crois qu’il faut arrêter avec tout ça, les fidèles y perdent leur latin. Mais très grave pour un prêtre qui a charge d’âme, c’est qu’il met son âme en danger et celle de ses paroissiens en relativisant tout, et surtout la notion de péché. Comment peut-on assurer son salut éternel si la notion de péché est relative. Je crois savoir que cette notion de relativisme est l’un des chevaux de bataille du Pape François, comme de ces prédécesseurs. Car si tout est relatif, alors tout est permis, du moment que je ne sais quoi.
Le constat de départ du jeune prêtre Loïc Berge correspond certainement à une réalité largement partagée.
Il ne paraît pas anormal qu’il s’interroge.
On n’a pas fini d’entendre des âneries, son travail à lui serait peut-être d’exhorter à suivre Humanae vitae et de l’expliquer. Aujourd’hui on peut se demander à quoi servent un bon nombre de prêtres et même d’évêques. Nous voulons des pasteurs avec tout ce que cela implique et non des fonctionnaires d’église bien au chaud devant leur ordi!
Avec un tel Berge, les brebis ont, hélas, tout à craindre du loup !
J’ai lu avec intérêt et surprise cet article sur le père Berge qui a prêché une retraite à mon groupe de prière des mères il y a quelques années. Je me suis confessée à lui et n’ai pas souvenir qu’il ait fait preuve de “relativisme” vis à vis de mes péchés comme ça a pu m’arriver avec d’autres prêtres ( genre : mais vous savez ça m’arrive à moi aussi ; ou c’est pour “çà” que vous vouliez vous confesser ? oh c’est pas bien grave vous savez…)
Je constate d’une part qu’on crie rapidement à l’anathème et qu’il est bon de se référer à l’article d’origine, d’autre part que La Croix est un journal comme un autre qui cherche à faire du sensationnel et du polémique en mettant en exergue certains points. ( Est-on sûr que le texte est publié dans son intégralité ?) Il n’est pas écrit noir sur blanc qu’il veut abroger l’encyclique !
En outre le même propos nous avait été cité par un vieux et saint prêtre il y a une quinzaine d’année avec un exemple concret :
Un officier de marine qui rentre 8 jours entre deux périodes de 3 mois de mission… si c’est pour l’épouse une période féconde mais qu’elle est déjà épuisée par les petits qu’elle a déjà et qu’il serait mieux pour toute la famille de faire une pause dans les naissances, mais qu’il est BON que les époux se retrouvent dans leur sexualité voulue par Dieu ( merci JPII)…
Est-ce que voler pour nourrir sa famille qui meurt de faim est un péché ? facile de répondre oui quand on est dans l’abondance… est-ce que tuer dans une guerre juste ( au sens de l’enseignement de l’Eglise) est un péché ? non, sinon tous les bons cathos qui sont dans l’armée ont intérêt à changer de métier…
Je rend grâce au ciel de n’avoir jamais eu besoin de recourir à des moyens de contraception artificiels mais cela ne fait pas de nous des “justes” par opposition à un couple qui y aurait eu recours pour préserver la santé de l’épouse et la communion de leur couple à un moment donné.
En revanche un couple qui n’utilise que des méthodes “naturelles” mais qui limite le nombre des enfants dans l’idée de ne pas modifier leur train de vie et pouvoir continuer à aller aux sports d’hiver chaque année tombe dans la catégorie des “esprits faux” épinglés par Jésus… la lettre et non l’esprit…la paille et la poutre…
Mais je ne vous empêche pas de prier pour le Père Berge…
D”accord avec Christophe et John Paul….