Robert Cliquet est socio-biologiste à l’université de Gand, en Belgique. Dans une interview à Knack, il livre ses pensées sur l’évolution : l’homme – y compris l’homme mâle, si je puis dire – n’est jamais qu’un « singe féminisé » forcé de s’occuper de l’éducation de ses petits parce que ses petits naissent tous prématurés. La date « normale » de naissance pour le petit d’homme se situerait selon lui à 21 mois, époque où la tête du bébé est trop développée, en raison de la place prise par son cerveau, ne passerait plus par le canal de naissance. D’où la « stratégie » de la nature qui le fait naître à un moment où ses parents sont obligés de s’en occuper quasiment à plein temps.
(Vous êtes priés de ne pas poser de questions idiotes. Du genre : pourquoi l’Evolution n’a-t-elle pas développé la stratégie de l’élargissement du canal de naissance ? Ou : comment les parents scotchés à la caverne par des considérations de couches-culottes ont-ils pu gagner la lutte pour la survie des plus aptes face à ceux qui mettaient au mondes des petits primates prêts à l’emploi ?)
Mais je vous suggère plutôt de réfléchir à la réponse de Robert Cliquet à la question : « Les gens plus intelligents ont-ils moins d’enfants ? »
— Cela est très clair. Les gens intelligents ont en moyenne moins d’enfants. La raison en est évidente : la contraception s’est toujours répandue d’abord dans la partie de la population ayant bénéficié d’une meilleure formation, plus intelligente et plus prévoyante.
Pour vous donner un exemple : en Allemagne, 40 % des femmes ayant une formation universitaire n’ont pas d’enfants du tout. C’est pourquoi il est tellement important de mettre la contraception à disposition de la manière la plus large possible dans le monde, et pas seulement dans les groupes de population à formation avancée.
Vous aurez savouré ce « c’est pourquoi… » Et vous aurez admiré la grande « prévoyance », à imiter, de ces populations qui n’attendent de l’avenir que le néant d’un monde sans berceaux.