Le premier novembre 2014, au jour où l’Eglise fête tous les saints, Monseigneur Alain Castet publie une lettre pastorale intitulée « Notre chemin, c’est l’espérance ». Cette lettre est disponible en ligne. Cette quatrième lettre pastorale est un texte qui s’adresse à tous les catholiques du diocèse comme une réflexion sur l’avenir de l’Eglise en Vendée. Mgr Caster explique le thème :
“Ce thème s’est imposé à moi dans la lecture de l’exhortation post-synodale « La joie de l’Evangile » du pape François. En effet, l’Espérance nous conduit au cœur de la foi c’est-à-dire au cœur de ce qui est cru par l’Eglise : la victoire de la vie sur le mal et la mort ; mais aussi au cœur de la foi, en ce sens qu’elle habite et fortifie l’acte de croire. S’il est vrai que l’annonce de la résurrection demeure bouleversante et ouvre à tout homme un avenir inespéré, il est également vrai que dans l’expérience quotidienne, la vie avec le Christ apparaît à la fois source de joie et désir de l’accomplissement de cette rencontre. Pour le dire plus simplement, espérer, c’est vouloir fermement vivre en plénitude ce que déjà, nous entrevoyons dans le compagnonnage quotidien avec le Christ.
Vous dîtes que « l’appel à la conversion permanente des choix pastoraux et des façons d’exercer les ministères et les missions demeure la clé de la possibilité d’une réelle orientation missionnaire ». Pouvez-vous expliquer ce que cela signifie ?
C’est à nouveau le pape François qui a inspiré ma réflexion. Pour reprendre sa pensée, nous ne pouvons pas être les acteurs de la décroissance. Il importe, dans la fidélité à notre baptême, que nous acceptions de devenir des disciples missionnaires qui osent, sans se soucier d’un résultat qui ne nous appartient pas, proclamer dans une vie convertie, l’essentiel de la foi toujours capable de transformer le cœur de l’homme. Le pape nous invite à aller plus loin encore et à vivre avec courage et sans nostalgie « une conversion pastorale » impliquant la transformation des structures pastorales et apostoliques, afin d’annoncer avec plus de pertinence l’Evangile du Christ dans le monde d’aujourd’hui.
Vous invitez aussi chacun à « mieux apprendre à aimer l’Eglise », pourquoi ?
L’Eglise du Christ nous précède. La communauté des croyants, cette Eglise à qui ont été confiées « les paroles de la vie éternelle » demeure notre mère, celle qui nous engendre à la vie par les sacrements, par la parole vivante et dans l’expérience communautaire. En elle, selon le mot du psaume 94, nous trouvons la paix et « le repos » comme aux jours où nous revenons à la maison. Par elle, nous sommes envoyés vers nos frères, alors que nous sommes démunis, mais forts de la force du Christ. Elle nous établit comme disciples missionnaires. Aujourd’hui, malheureusement beaucoup de chrétiens portent un regard critique et parlent de l’Eglise comme s’ils en étaient les spectateurs. Il me semble nécessaire d’avoir la délicatesse d’écouter avec bienveillance notre propre mère même si, comme le démontre le récent synode sur la famille, un débat fraternel peut s’avérer souhaitable.”
Cette lettre fait 72 pages. Il y écrit ce constat :
“Aujourd’hui, il semble que la tentation du maillage territorial systématique ne puisse qu’aboutir à une impasse en s’épuisant dans une adaptation perpétuelle. Malgré toute notre bonne volonté, nous ne tiendrons plus ce quadrillage, même en suscitant des moyens palliatifs qui ne dureront pas plus d’une génération. Il nous faut repenser les structures apostoliques sans nostalgie.”
Et dans sa conclusion, il demande :
“Savoir accueillir avec courage de nouvelles structures d’évangélisation sans craindre d’abandonner ce qui n’est plus pertinent.”
“… sans nostalgie”. – Même la nostalgie vous ne voulez pas nous laisser?
Et vous pensez vraiment qu’avec votre fausse joie, qui doit en plus s’exprimer dans des chants bêtes type années 70, avec du blabla, que nous entendons depuis 50 ans et qui nous parle sans cesse de nouveaux chemins, avec vos expérimentations liturgiques, qui ont rendu apatride des générations entières, vous allez changer quelque chose?
Je vois bien, qu’après les destructions des dernières décennies nous ne pouvons pas garder la structure comme elle est. Mais les gens ont des voitures et peuvent s’organiser entre eux. Il ne faut pas prendre des dégâts des derniers modernismes comme justifications pour les prochains. Ce serait cynique!
Ce synode a été une catastrophe !!! Il faut limiter les dégâts, pas s’y inspirer !!! C’est ça la responsabilité d’un évêque de nos jours ! Au mieux maintenir la foie dans son diocèse pendant que ce pontificat dure.
Ce que j’aime le plus dans cette lettre, c’est le “constat” et l’invitation à repenser les structures apostoliques.
Sans nostalgie, on peut regarder comment “aplanir le chemin du Seigneur”.
J’espère que l’Eglise y travaillera cette année
Merci Monseigneur,
Je m’efforce de vous écrire vite…pour me mettre à votre disposition…pour la gloire de Dieu et salut des hommes.
un paroissien du 9-3 qui arrive bientôt dans le 8-5
De quoi s’agit-il? Je ne suis pas suffiasmment initiée pour comprendre un débat qui appartient à quelques spécialistes….
Mgr. Castet n’est pas la bonne cible pour mes commentaires très durs. Je suis désolé.
Je me fais de grands soucis. J’espère qu’on me comprends.
Le “monde d’aujourd’hui”… Avec cette seule expression, on sait déjà qu’il n’y aura pas de changement, mais une fidélité obstinée à l’esprit brouillon du Concile. Pour organiser l’évangélisation, il faudrait d’abord se demander ce qu’est l’évangile. La doctrine chrétienne qu’enseignaient les catéchismes avant le Concile n’est plus celle que l’on trouve de nos jours dans les “parcours catéchétiques”. Les thèmes d’un sermon d’aujourd’hui ne sont plus ceux qui étaient traditionnels autrefois. Il suffit d’ouvrir au hasard Bossuet ou le Saint Curé d’Ars pour se rendre compte que ce n’est pas la forme seulement qui a changé, mais bien le fond. On voudrait bien pardonner à la forme d’être devenue lâche, débraillée et du plus triste mauvais goût si l’on pouvait y retrouver quand même l’élévation spirituelle des grands prédicateurs classiques. Mais qu’y trouve-t-on, à part de vagues “invitations” à se laisser aimer par un Dieu tendre et mollasson qui compte sur nous pour “construire un monde plus juste” ? Des sornettes dites avec mièvrerie ou préciosité, voilà l’évangile qu’entendent les catholiques depuis cinq décennies dans des églises mal tenues et enlaidies volontairement. Ce n’est pas d’un nouvel aggiornamento que nous avons besoin maintenant, mais au contraire d’un courageux retour au passé, sans aucune nostalgie de ce présent, qui n’est que l’agonie pénible d’une aberration.
Je crois que vous voyez juste Otto
Cet évêque reprend l’antienne qui résonne comme une méthode Coué et un déni du réel transformant un désastre en situation nouvelle , comme un fait accompli , à laquelle il faudrait s’adapter avec “audace” et sans “nostalgie”.
Si c’est un fait accompli , une évolution ( selon une conception évolutionniste, influencée par Darwin et Marx , du monde et de l’histoire ) inéluctable , il faut s’adapter , “c’est comme ça” , on n’y peut rien , et on accompagne le mouvement .
En même temps , puisqu’on ne s’interroge pas sur le sens et les causes de la situation , la question des responsabilités ne se pose pas . Il n’est pas question de corriger ou rectifier quoique ce soit .
Tout ce qui arrive est par définition bon , meilleur…. C’est une marche , encore une fois , inéluctable ( un destin pré-écrit )